« Supersex », « Furies », « Reine rouge », « L’Effondrement » : quelles séries regarder ou éviter ce week-end ?

TÊTES DE SÉRIES. L’histoire du dieu du X, un thriller criminel surdosé, un étrange polar espagnol ou une curiosité apocalyptique… Il y en a pour tous les goûts sur Netflix, Prime Video ou MyCanal.

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L'acteur Alessandro Borghi (Les Huit Montagnes, prix du jury à Cannes en 2022) incarne la star du X Rocco Siffredi. La série prétend aller au-delà du voyeurisme, mais reste interdite aux moins de 16 ans.
L'acteur Alessandro Borghi (Les Huit Montagnes, prix du jury à Cannes en 2022) incarne la star du X Rocco Siffredi. La série prétend aller au-delà du voyeurisme, mais reste interdite aux moins de 16 ans. © Netflix

Temps de lecture : 5 min

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Cette semaine, Le Point vous propose de vous emmener au pays des sensations fortes. On commence par la série biopic sur Rocco Siffredi, de l'enfance jusqu'à la gloire, en analysant à la loupe la montée du désir, insatiable, de ce jeune étalon italien. On retient notre respiration, à contrecœur, avec Furies, une série française gavée d'action, traitant de la vengeance (peu crédible) d'une gamine dans le monde du crime parisien. On continue dans l'univers du thriller avec Reine rouge,une saga espagnole horrifique qui met en lumière une fille surdouée qui, accompagnée de son gentil colosse, doit traquer un tueur.

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Enfin, la fiction apocalyptique française, L'Effondrement, traite de l'effondrement de nos sociétés, en y glissant des angoisses contemporaines. Un bijou de réalisation, entièrement filmé en plan-séquence, un rythme incroyablement haletant, qui honorera sûrement mieux le genre du thriller que ces dernières sorties.

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Supersex : le diable entre les jambes

« Entre les cuisses des hommes et des femmes, il y a de la dynamite. Et c'est cette énergie-là qui dirige le monde », explique Tommasso à son petit frère Rocco Tano, la future star invétérée du X. Un petit village italien au bord de l'Adriatique, une famille modeste, un grand frère adoré… Voici le point de départ de cette série qui raconte, depuis l'enfance, la vie de l'acteur porno le plus connu du monde.

Dès son arrivée à Paris en 1984, Rocco habite chez son frère aîné, renié par sa famille, et découvre à Pigalle un irrésistible terrain de jeu pour forniquer. Très vite, il se fait repérer dans un club libertin par Gabriel Pontello, une vedette du X. Il commence les tournages et la célébrité surgit rapidement, pour durer… jusqu'en 2004, scène d'ouverture de la série, où il annonce son retrait de l'industrie. L'acteur principal (qui interprète Rocco la majeure partie du temps), Alessandro Borghi (il joue dans Dalida), est physiquement assez ressemblant, mais n'a pas l'œil de braise de l'étalon italien. Ces sept épisodes sont signés Francesca Manieri, une féministe reconnue, et donc peu attaquable sur son désir de mettre en lumière l'inventeur du « porno hardcore ». Une bonne série pour en savoir plus sur cet homme devenu phénomène, mais cette vie profondément amorale et vicieuse mérite-t-elle autant d'attention ?

Supersex, disponible sur Netflix.

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Furies : le « John Wick » du pauvre

Si on le compare au dernier John Wick (qui se déroule à Paris), c'est pour les scènes d'action incessantes qui polluent le récit. Pourtant, le synopsis a de quoi annoncer le carton : une jeune fille charmante amoureuse d'un policier dévoué (Lina El Arabi, vue dans Family Business) fait secrètement partie d'une famille mafieuse. Elle garde une distance avec eux, mais, le jour de son anniversaire, son père se fait assassiner. Elle décide alors de le venger, à la recherche du présumé coupable : la Furie (Marina Foïs), personnage clé des grandes familles du crime organisé parisien.

Des enjeux forts dans un monde dangereux, avec une action débridée et la bonne dose de méchants caricaturaux dans un Paris kitch. Le programme possède tous les traits de la série Netflix addictive. Malheureusement, elle tente de nous happer avec une surcharge d'action et de rebondissements, avant même de penser à raconter une histoire. Une intrigue qui est, par ailleurs, aussi confuse (on passe du coq à l'âne) que peu, voire pas du tout, crédible (la gentille fille innocente qui devient un véritable fauve). Une série caricaturale, sans âme, sortie tout droit d'un algorithme Netflix.

Furies, disponible sur Netflix.

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Antonia Scott possède un QI de 242, ce qui ferait d'elle la personne la plus intelligente du monde. La jeune surdouée met ses dons au service de la police criminelle, elle est la « Reine rouge » d'une enquête, aux côtés de Jon Gutiérrez, un policier robuste et gay, anciennement sanctionné par sa hiérarchie. Ce duo, au départ antinomique, se plonge dans une affaire d'enlèvement et de meurtres obscurs. Les méthodes de l'un et de l'autre, radicalement différentes, vont finir par s'unir pour retrouver la fille de l'homme le plus riche d'Espagne, qui a été enlevée.

Cette saga espagnole, aux allures de Se7en, a de bons éléments pour convaincre le spectateur : deux flics vraiment pas communs à la recherche d'un meurtrier sanguinaire, dans un univers qui flirte avec le surnaturel… Car dans la tête de la personne la plus intelligente du monde, il s'en passe, des choses ! Toutefois, la narration, discontinue au fil des épisodes, a tendance à perdre le spectateur. Intrigant, mais pas convaincant.

Reine rouge, disponible sur Prime Video.

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Séance de rattrapage

L'Effondrement : thriller apocalyptique

Cette série de huit épisodes, filmée entièrement en plans-séquences, dépeint la fin inéluctable de notre civilisation. Un thriller totalement happant tant par la forme que par le fond. La station-service, la pompe à essence, le hameau, l'aérodrome, l'île… À chaque épisode, les réalisateurs suivent, caméra à l'épaule, des personnages, à des endroits clés, faisant face à l'effondrement du système. Les familles, les amis, les couples cèdent à la panique et sont à la recherche de ressources, mais cet état d'urgence dresse un portrait souvent peu flatteur de l'homme.

La réalisation est impeccablement orchestrée, avec de très bons acteurs comme Thibault de Montalembert, Bastien Ughetto ou Audrey Fleurot, qui incarnent des personnalités aux vies totalement différentes et dans des situations (de crise) toujours variées. Le spectateur a la possibilité de regarder les épisodes dans l'ordre qu'il souhaite, car ils sont indépendants les uns des autres. Créée en 2019 par Les Parasites, un groupe de jeunes cinéastes émergeant de YouTube, cette série aussi impressionnante que singulière fait écho aux craintes contemporaines. Pour l'anecdote, la saga est sortie peu de temps (environ un an) avant l'arrivée du Covid-19 en France. Chaudement recommandée.

L'Effondrement, disponible gratuitement sur YouTube ou sur MyCanal.

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