Sarah Michelle Gellar : productrice et cheffe d’entreprise après « Buffy contre les vampires »

Sarah Michelle Gellar a vieilli. Le visage poupin de l'adolescente tonique de la série Buffy contre les vampires a laissé place à celui d'une femme de 46 ans, radieuse, solaire et beaucoup moins sophistiquée que nombre de ses consœurs d'Hollywood. SMG, pour les intimes et les fans, mariée avec l'acteur Freddie Prinze Jr. depuis 2002, élève Charlotte Grace, née en 2009, et un garçon, Rocky James Prinze (né en 2012), leurs deux enfants, et cela fait bien longtemps que sa vie ne se cantonne plus aux studios télé. Même si elle ne les a pas totalement quittés pour autant.

Souvenez-vous : fin des années 1990, M6 dégaine sa fameuse trilogie du samedi qui, chaque semaine, propose de suivre trois séries aux tons très teen, avec, à la clé, des audiences à faire pâlir la suprématie de TF1. C'est ainsi qu'un public, souvent adolescent, se passionne pour les aventures de la lycéenne Buffy Summers, qui, dans la pas très riante bourgade de Sunnydale, fait la peau à tout ce que la région compte de démons et vampires. Une mission à plein temps qui donne alors à la blonde lycéenne, en cette prè-ère des super-héros, une aura planétaire et une place prépondérante dans le monde des séries. Le succès de Buffy contre les vampires, présentée comme une des premières séries féministes (et donc quasi avant-gardiste) de la télé, durera le temps de sept saisons, de 1996 à 2003, et fera de Sarah Michelle Gellar la figure de proue des héroïnes adulées par les ados, devant les sœurs Halliwell de Charmed.

Vingt ans plus tard, Sarah Michelle est lucide. Lucide mais heureuse. Contrairement à d'autres ex-stars du petit écran, elle ne cherche pas à tout prix à redonner à sa carrière les apparats du passé. Et surtout, elle ne renie rien. Pas même ses jeunes années passées dans le soap opera à succès All My Children au générique duquel elle a brillé pendant deux ans, dans le rôle de Kendall Kane, une garce patentée qui servira de fer de lance à son parcours de comédienne.

Qu'est devenue Sarah Michelle Gellar ?

Elle sait aussi que son nom restera à jamais associé à celui de la série de Joss Whedon, quoi qu'elle fasse. Même si elle a aussi connu de beaux succès au cinéma dans le film Sexe Intentions en 1999 (sorte de Liaisons dangereuses revisitées), dans le film d'horreur Scream 2, la franchise Souviens-toi l'été dernier ou la série des Scooby-Doo.

Lors du festival Canneseries en avril dernier, Sarah Michelle Gellar, invitée pour recevoir le Canal+ Icon Award, qui récompense une actrice de série mythique, a rassemblé les foules. Pas seulement celle de ses fans, toujours très nombreux. Journalistes, membres de l'organisation sont tous très excités par l'idée de côtoyer l'ex-Buffy, désormais comédienne et productrice d'une nouvelle série, Wolf Pack (diffusée sur Paramount+). Carré court, la comédienne américaine ne se la joue pas star une minute. Un geste amical pour un fan venu l'interpeller, une accolade à un journaliste un brin ému par sa rencontre, elle répond aux questions avec le sourire, consciente d'avoir été une icône sans penser un seul moment à s'en vanter. « Je suis très heureuse de voir que mon travail traverse les générations. Je mesure la chance que j'ai », assure-t-elle.

Lucide, elle l'est aussi sur le monde de la télé dans lequel elle a grandi, mûri. Oui, elle reconnaît que les règles à Hollywood sont en pleine mutation mais elle n'est pas dupe. Non, les changements ne sont pas encore ancrés dans les consciences. « Les choses s'améliorent. Il y a clairement de meilleurs rôles pour les femmes. Les plateformes et la télévision ont vraiment permis cette évolution. Mais Hollywood ne donne pas aux actrices l'autorisation de vieillir », confiait-elle au Point en avril dernier.

Sarah Michelle Gellar, comédienne et productrice

Elle n'en savoure que plus son nouveau statut de productrice : « C'est une des raisons qui m'a donné envie de revenir. Je voulais participer à ce changement que je voyais se produire dans notre industrie. En 2001, quand j'ai demandé à être coproductrice de Buffy, j'ai eu une fin de non-recevoir, c'était inimaginable à l'époque. Donc, je suis ravie de pouvoir aujourd'hui faire en sorte qu'un tournage se passe bien, dans une bonne ambiance, de pouvoir prodiguer des conseils aux jeunes comédiens », déclarait-elle il y a quelques mois au Point.

Mais si les plateaux lui ont manqué, pour autant, Sarah Michelle Gellar n'est pas restée inactive. En 2015, elle a lancé sa propre start-up avec deux amis, Foodstirs, spécialisée dans les pâtisseries faites maison, uniquement avec des produits naturels. « Je n'aurais jamais imaginé à quel point ce détour par les affaires serait utile pour ma compréhension de l'industrie du spectacle, maintenant aux mains de compagnies issues des nouvelles technologies », expliquait-elle en avril dernier.

Pas question pour elle de se laisser à nouveau enfermer aujourd'hui dans un rôle. Quant à l'idée d'un remake éventuel de Buffy, que l'on ne cesse d'évoquer depuis plusieurs années à Hollywood, il n'est pas envisageable pour elle d'y participer : « Je suis consciente qu'ils sont très en vogue en ce moment, mais je vous avoue que je n'aimerais pas participer à un reboot de Buffy. La pression serait trop forte. Les gens passeraient leur temps à juger mes prestations, ce ne serait pas un cadeau pour les équipes. Cependant, s'il y a une histoire à raconter, il faut foncer. L'épilogue de la série laissait la porte ouverte à des tas de suites possibles. »