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Camille (Lucie Lucas) est une flic chevronnée. Son père (Jean-Hugues Anglade) est en prison, sa patronne n'est pas sympa avec elle et en plus, elle a embouti sa voiture dans une borne incendie. Heureusement, pour faire face à ses petites et grandes contrariétés, elle peut compter sur le soutien sans faille de sa collègue et amie, Léa (Tamara Marthe plus connue sous le nom de Shy'm), et sur les paysages cannois dont elle n'a de cesse d'admirer les beautés lors de ses footings quotidiens. Voici ce que révèlent les premières minutes de Cannes police criminelle, la nouvelle série de TF1 à découvrir ce soir en prime time. Un cocktail sucré d'intrigue policière et de thriller, mâtiné d'humour à l'anglaise… du moins sur le papier.
Au moment de sa présentation au festival CanneSéries, elle s'intitulait Cannes confidential. Mais en choisissant finalement pour titre Cannes police criminelle, TF1 semble vouloir adresser un clin d'œil en forme d'hommage à New York, unité spéciale, lancée en 2001, et plus largement à l'ensemble de la franchise créée par Dick Wolf décortiquant les liens entre la police et la justice de New York (New York, police judiciaire, New York, unité spéciale, New York, section criminelle, New York, cour de justice, New York, crime organisé…)
Mais ouf ! Le risque de confusion est totalement balayé après la seule scène prégénérique du premier épisode : une course-poursuite à moto nocturne, sur la Croisette, plus flat que furious, se terminant par une lutte au corps à corps entre les deux pilotes, jusqu'à ce que l'une des deux silhouettes passe les menottes à l'autre, et ôte son casque pour laisser s'échapper une longue chevelure brune. Et une première réplique, didactique à défaut d'être choc : « Je suis de la police ! »
De Clem à Cam
Ici, donc, pas de Mariska Hargitay, mais Lucie Lucas, qui après avoir tenu 13 saisons le premier rôle de la série Clem, fleuron des années 2010 de TF1, se retrouve dans la peau de Cam, un flic bad-ass, tendance passive agressive, qui n'a pas peur de jouer des poings pour se faire comprendre. Pour l'accompagner dans ses enquêtes, TF1 lui a adjoint Tamara Marthe qui, elle aussi a fait ses premiers pas de comédienne dans une autre série de la chaîne, Profilage. Un troisième personnage vient jouer les trouble-fêtes sous les traits de l'excellent Jamie Bamber (Battlestar Galactica) dans le rôle d'un playboy mi-escroc, mi-bienfaiteur, maniant, à l'excès, charme et ironie, pour parvenir à ses fins.
Cannes police criminelle pourrait se regarder comme on feuillette un dépliant touristique chargé de mettre en valeur les beautés de la station balnéaire. Et se présente au téléspectateur comme un petit produit pop acidulé où le vert canard des intérieurs vient jurer avec le jaune soleil des chemisiers et le bleu lagon de la délicieuse décapotable conduite par l'héroïne… Un patchwork de couleurs qui semble concourir au projet, ambitieux, de transformer, le temps de six épisodes, Cannes et ses alentours, en une sorte de Floride française.
Résultat : cette série flambant neuve laisse un arrière-goût de déjà-vu. Un peu comme une version 2023 des Dessous de Palm Beach, ersatz sans prétention du début des années 1990, qui suivait les aventures de deux enquêteurs a priori incompatibles Chris Lorenzo (Rob Estes, regard bleu de bellâtre) et Rita Lee (Mitzi Kapture). Un sous-Deux flics à Miami qui vous collait des envies de plages de sable fin et de vestes à épaulette roses et parme. Cannes police criminelle nous ressert donc les mêmes ingrédients à la sauce Croisette : une poignée de voitures de luxe, une louche d'hommes d'affaires véreux et de femmes vénales, le tout agrémenté d'une rasade de meurtres grand-guignolesques et d'une pincée de secrets de familles éventés.
Pourtant, à l'origine, la série avait été présentée à la presse comme une adaptation française de la cultissime Amicalement vôtre… Mais n'ayant pu en obtenir les droits – seul l'élégant générique de début rappelle vaguement l'univers de Danny Wilde et Brett Sinclair –, la production a finalement misé sur un duo de femmes flics accompagné d'une espèce de dandy dont les motivations tardent à se faire claires. Un trio charmant, mais vite bancal qui peine à convaincre.
Les Drôles de dames à Palm Beach
En réalité, au vu des premiers épisodes, on craint, hélas, que la direction artistique ait prévalu sur la qualité du scénario, tellement les intrigues sentent le réchauffé, faisant passer Drôles de dames pour Twin Peaks. Cannes ne parvient pas, à elle seule, à sauver de la noyade une série portée par une Lucie Lucas dont les airs renfrognés et les répliques gratuitement agressives finissent par agacer, sans jamais parvenir à séduire. La faute peut-être à un doublage un tantinet approximatif, puisque cette coproduction entre les États-Unis, le Royaume-Uni et la France a d'abord été tournée dans la langue de Shakespeare pour séduire nos amis anglo-saxons (elle a déjà été diffusée aux États-Unis sur la chaîne AMC).
TF1, qui depuis quelques années, a su donner un coup de fouet à la création française, semble ici opérer une petite embardée en marche arrière vers les années 1990. Reste à savoir si le public français sera conquis par le charme de cette nostalgie bon marché.
Lucie Lucas et le Karma ? Victoria doit rire !
C"est plat, vide de sens, sans aucune surprise, un suspense attendu qu'un gamin de 5 ans est capable de deviner, les acteurs et actrices jouent faux, rien n'est crédible, même Cannes est bien loin du Cannes réel. C'est à l'image des diffusions des matches de rugby de la WRC2023 lesquelles, TF1 ne connaissant rien au sujet, sont d'une platitude déconcertante
Lucie Lucas croit à ce rôle et c'est bien la seule !
La seule bonne surprise est Jamie Bamber qui parle un français parfait (il est diplômé en français et italien), mais avec sa banane, on se demande où il a pu gagner son argent ; comme clown célèbre peut etre ?
Pour accrocher à ce film, il faut des pattes ventouses de geckos.