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Dimanche dernier, Oppenheimer, le biopic sur le père de la bombe atomique réalisé par Christopher Nolan, a connu le sacre en remportant sept oscars, dont celui du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur acteur. Pauvres Créatures du Grec Yorgos Lanthimos a également brillé, en raflant quatre oscars, dont celui de la meilleure actrice pour Emma Stone (son deuxième après Lalaland) battant Lily Gladstone, qui faisait figure de favorite.
La France a tiré son épingle du jeu avec Anatomie d'une chute de Justine Triet qui, après deux golden globes et une palme d'or (entre autres prix), a obtenu l'oscar du meilleur scénario original (écrit par la réalisatrice et son compagnon, Arthur Harari). Pour les malheureux qui ne se sont pas précipités dans les salles à la sortie des films susdits, les plateformes de streaming permettent d'en voir un certain nombre directement chez vous.
« Oppenheimer », de Christopher Nolan
« Il a changé le monde pour toujours, il y a eu un avant et un après Oppenheimer », avait déclaré Christopher Nolan lors de l'avant-première de son film. Ce biopic, qui a obtenu 13 nominations aux Oscars, retrace la vie empreinte de passion et de culpabilité du Dr. Oppenheimer. Physicien brillant et personnalité ambivalente, il était chargé du « Projet Manhattan » initié en 1942, afin de mettre au point la première bombe atomique. Convaincu que l'Allemagne nazie est en train de développer une arme nucléaire, l'État nomme ce physicien pour créer la bombe de peur que les nazis la développent et règnent sur le monde.
Un long-métrage captivant, entre film d'auteur et grand spectacle, qui malgré de nombreux personnages et certains dialogues filandreux, met la question de la responsabilité et de la fin du monde sur la table. Une mise en scène qui nous laisse bouche bée, notamment lors des projections mentales du professeur et de la première explosion de la bombe. Mention spéciale pour Cillian Murphy (récompensé de l'oscar pour jouer le physicien) qui, en plus de lui ressembler fortement, incarne avec brio la versatilité du personnage.
Le biopic du père de la bombe atomique est en location sur de nombreuses plateformes, dont Prime Video et Apple TV.
« Barbie », de Greta Gerwig
Véritable phénomène culturel à sa sortie, le long-métrage de Greta Gerwig (Lady Bird, Les Filles du docteur March) était nommé dans huit catégories pour les Oscars, dont le meilleur film, les meilleurs rôles secondaires et le meilleur scénario adapté. Ils ne sont repartis qu'avec le prix de la meilleure chanson originale, pour Billie Eilish, autrice du titre écrit pour l'occasion – « What Was I Made For ? » –, Barbie, le jouet iconique de Mattel, interprétée par Margot Robbie, est à la recherche de la petite fille à qui elle appartient afin de retrouver sa perfection.
Elle quitte son monde rose bonbon, accompagné de Ken (Ryan Gosling) et entame une véritable quête initiatique. Le film interroge notre conception de la féminité et du patriarcat. Cette fiction est comparable à un incroyable produit marketing : casting et BO d'exception (Billie Eilish, Dua Lipa, Nicki Minaj), fidèle aux problématiques contemporaines, qui a une identité visuelle forte, au point d'avoir lancé une mode vestimentaire « Barbie » à sa sortie.
Ce blockbuster féministe est disponible sur MyCanal ou en location sur Prime Video ou AppleTV.À LIRE AUSSI De quel féminisme « Barbie » est-il le nom ?
« Anatomie d'une chute », de Justine Triet
Le film de Justine Triet a parcouru le monde pour accumuler les récompenses les plus prestigieuses (le film aura remporté environ quatre-vingt-dix prix au total). Nommé à cinq reprises pour les Oscars, dont meilleur film, meilleure actrice et meilleur scénario original, le thriller a beaucoup séduit à l'étranger (environ 1,5 million de spectateurs). Le pitch ? Sandra (Sandra Hüller) et Samuel (Samuel Theis) forment un couple d'écrivains vivant dans un village reculé dans les Alpes. Un jour, Samuel est retrouvé mort au pied de leur chalet. Sa chute mortelle fait suite à une dispute, une enquête est alors ouverte et soumise au jugement de leurs fils malvoyant…
Est-ce un meurtre ou un suicide ? Le doute s'installe. Des dialogues percutants et follement crédibles : rarement un film a aussi bien analysé les dynamiques de pouvoir au sein d'un couple. Un film très français qui a conquis la planète et qui restera sans doute dans les annales.
Ce film d'auteur, qui a fait l'unanimité, est disponible sur MyCanal ou en location sur Prime Video.
« Killers of the Flower Moon », de Martin Scorsese
Le film de Martin Scorsese a été nommé à dix reprises, notamment dans les catégories meilleur film, meilleur réalisateur (Martin Scorsese), meilleure actrice dans un rôle principal (Lily Gladstone était pourtant partie favorite) et meilleur acteur dans un second rôle (Robert De Niro). Mais le film à 200 millions de dollars, servi par Leonardo Di Caprio et Robert de Niro n'a malheureusement reçu aucun oscar.
Adapté d'un roman « true crime » de David Grann paru en 2017 (Killers of the Flower Moon : Oil, Money, Murder and the Birth of the FBI, publié en France chez Globe sous le titre La Note américaine), le scénario coécrit par Eric Roth et Scorsese aborde une authentique tragédie : celle d'une série de morts suspectes non résolues survenues dans les années 1920 au sein de la communauté amérindienne des Osages, en Oklahoma. Un Robert De Niro au sommet, en totale maîtrise de son rôle machiavélique. Le Point a d'ailleurs pu l'interviewer sur le film et sur sa carrière, lors de son passage à Paris.
Killers of the Flower Moon est un grand film disponible en location à un prix peu raisonnable (16,99 euros) sur Prime Video, AppleTV ou MyCanal.
« Le Cercle des neiges », de Juan Antonio Bayona
Un film palpitant et terrifiant s'inspirant d'une histoire vraie, sélectionné dans quatre catégories, dont celle du meilleur film international. Finalement, c'est le film The Zone of Interest de Jonathan Glazer qui a raflé le trophée. Cette adaptation du livre La sociedad de la nieve, de Pablo Vierci, traite d'un fait divers tragique qui avait défrayé la chronique dans les années 1970. L'intrigue ? Les Old Christians (équipe de rugby amateur), accompagnés de leur famille et de leurs amis, embarquent pour un vol au départ de Montevideo. Ce petit courrier, censé atterrir à Santiago, n'arrivera malheureusement jamais à destination.
Les mauvaises conditions météorologiques précipiteront l'engin dans un crash à 3 600 mètres d'altitude… Dix-sept passagers mourront sur le coup ou dans les 24 heures suivant l'accident. Douze autres perdront la vie, dont huit à cause d'une avalanche, portant un bilan déjà lourd à vingt-neuf victimes. Le reste du groupe survivra… en se nourrissant des corps des passagers morts. Une immersion totale dans l'horreur du quotidien des survivants, un suspense spectaculaire et prenant, même si l'on connaît l'issue du récit. Un film qui rend hommage à ceux qui sont morts et qui partage une véritable leçon de vie.
Ce récit historique, qui s'attache à être au plus proche de la vérité, est disponible sur Netflix.
« Maestro », de Bradley Cooper
Ce biopic raconte la vie du fameux compositeur de musique Leonard Bernstein. Bradley Cooper réalise le film et incarne le musicien aux côtés de Carey Mulligan (qui joue sa femme, Felicia Montealegre). Nommé à sept reprises pour les Oscars, dont les catégories meilleur film, meilleur acteur, meilleure actrice et meilleur scénario original, le film est finalement reparti bredouille. Il retrace l'histoire d'amour du compositeur, de sa rencontre avec sa femme jusqu'à sa mort en passant par ses aventures homosexuelles.
Interprétation au sommet de Bradley Cooper qui a étudié corps et âme le personnage ainsi que son métier : « Nous avons enregistré en live. J'ai dû diriger le London Symphony Orchestra. Et j'ai passé six ans à apprendre à diriger ces six minutes et vingt et une secondes de musique »,confie-t-il au magazineVariety. L'accent est particulièrement porté sur la relation amoureuse avec sa femme, relation qui a structuré la vie de celui qui dirigea l'orchestre philharmonique de New York pendant plus d'une décennie.
Ce biopic romantique et musical est disponible sur Netflix.
« Insubmersible », d'Elizabeth Chai Vasarhelyi et Jimmy Chin
Ce film, adapté du livre Find a Way, a été nommé pour l'oscar de la meilleure actrice et de la meilleure actrice dans un second rôle. Insubmersible est le récit épique et véridique d'une aventure qui a marqué les États-Unis : Diana Nyad (jouée par Annette Bening), une Américaine lesbienne de 64 ans, accompagnée de son amie et coach (Jodie Foster) et 35 supporteurs dévoués, se donne le défi de parcourir les 161 kilomètres de Cuba à la Floride à la nage. Cette aventure hors norme les mènera à travers des méduses venimeuses et des eaux infestées de requins.
Une narration qui oscille entre images d'archives et scènes d'introspection, aux allures de « film à oscar », qui dresse le portrait d'une femme complexe et déterminée. Un fond d'histoire personnelle assez dure, qui aborde notamment le viol dans le milieu du sport. En somme, le film donne une leçon de résilience et du goût de l'effort, motifs chers aux Américains.
Cette adaptation d'exploit sportif est disponible sur Netflix.
« Bayard Rustin », de George C. Wolfe
Ici aussi, il s'agit d'une l'histoire vraie : celle de Bayard Rustin, un homosexuel résilient et militant des droits civiques. L'acteur principal, Colman Domingo, a été nommé dans la sélection « meilleur acteur » pour sa performance. Tout le monde connaît le discours de Martin Luther King « I have a dream » prononcé devant 250 000 personnes lors de la marche sur Washington en 1963, mais personne ne connaît celui qui a organisé cette marche : Bayard Rustin. Le film tient à mettre en lumière une figure méconnue de la lutte pour les droits afro-américains et de la paix.
Après le film apocalyptique Le Monde après nous (un carton sur Netflix), le couple Obama a produit ce biopic pour faire connaître ce fidèle conseiller de l'éminent Martin Luther King. Doublement coupable à l'époque d'être noir et homosexuel, ce militant qui est passé par de nombreux obstacles, est un exemple d'engagement et d'émancipation.
Ce biopic, relatant un pan important de l'histoire américaine, est disponible sur Netflix.
« Past Lives », de Celine Song
La diversité à l'honneur : Past Lives est un film de la réalisatrice canadienne d'origine coréenne Celine Song, il a été nommé pour l'oscar du meilleur film et du meilleur scénario original. C'est le troisième film d'une personne d'origine coréenne sélectionné dans la catégorie du meilleur film aux Oscars, après Parasite de Bong Joon-ho et Minari de l'Américain d'origine coréenne Lee Isaac Chung.
Le pitch ? Deux amis très liés, Nora (Greta Lee) et Hae Sung (Teo Yoo), sont séparés à 12 ans, après que la famille de Nora a émigré de Corée du Sud. Elle devient écrivaine à New York, lui se destine à la carrière d'ingénieur. Le hasard les font se recroiser à 20 ans pour un moment court. Enfin, à 30 ans, ils se retrouvent, adultes, confrontés à ce qu'ils auraient pu être, et au sens de leurs vies respectives. L'amour, le déracinement, le hasard : pour son premier film, la réalisatrice a abordé des thèmes profonds. Le film avait fait sensation au festival du film de Sundance, avant d'arriver jusqu'au Oscars cette année.
L'histoire de cet amour platonique est disponible sur Apple TV.
« American Fiction », de Cord Jefferson
Passé en dessous des radars en France, American Fiction était nommé dans cinq catégories, (meilleur film, meilleur acteur, meilleure acteur dans un second role et meilleur scénario adapté et meilleure musique de film). Il a finalement remporté le prix du meilleur scénario adapté du roman Erasure, de Percival Everett. Ce premier long-métrage est écrit et réalisé par Cord Jefferson, il met en scène un romancier noir frustré (Jeffrey Wright) de ne pas trouver d'éditeur acceptant de publier son livre, car jugé « pas assez afro-américain ».
Cette fiction traite du fait de n'être pris au sérieux que lorsqu'il s'agit de parler de questions raciales, un pied de nez au wokisme ambiant, qui raille la bien-pensance blanche. Noté 94 % sur l'estimable site américain Rotten Tomatoes, American Fiction est la surprise de cette année, sorti en catimini sur les plateformes de streaming.
Comédie acerbe au scénario récompensé, disponible sur Prime Video.
Sur canal+ bon pas mal mais de là en faire tout un plat …...
Prochainement diffusé sur France 2, j’ai vu passer la bande annonce, et ce, sans débourser 1€…