Qu’est-ce qu’ils ont tous avec « The Split » ?

Diffusé sur la plateforme Arte.tv, le feuilleton britannique, qui décrit le quotidien d’un cabinet d’avocats spécialisé en divorce, se révèle palpitant.

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Hannah Defoe (Nicola Walker) est le personnage principal de la série. Mariée à Nathan Stern (Stephen Mangan), cette avocate spécialisée dans les divorces s'interroge sur l'avenir de son couple.
Hannah Defoe (Nicola Walker) est le personnage principal de la série. Mariée à Nathan Stern (Stephen Mangan), cette avocate spécialisée dans les divorces s'interroge sur l'avenir de son couple. © Tereza Červeňová

Temps de lecture : 4 min

Son titre résume à lui seul la thématique de cette série. The Split signifie, en effet en français, "la séparation". Là où la plupart des productions audiovisuelles s'attachent à décrire des histoires d'amour naissantes, ce feuilleton britannique tranche en se concentrant sur les ruptures amoureuses, s'intéressant davantage aux couples qui se défont qu'aux idylles bourgeonnantes (quoique…).

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Chacun de ses épisodes plonge les spectateurs dans le quotidien d'un cabinet d'avocats spécialisé en droit de la famille, particulièrement réputé pour son expertise en matière de divorce. Le sujet aurait pu être rébarbatif. Concoctée par Abi Morgan, scénariste révélée il y a tout juste vingt ans par l'univers particulièrement sombre de son premier téléfilm, le thriller Sex Traffic, cette série diffusée depuis 2018 par la BBC s'avère tout simplement épatante.

Au coeur du cabinet d'avocats... Ruth Defoe (Deborah FIindlay) assume le rôle de matriarche.
©  Tereza Červeňová
Au coeur du cabinet d'avocats... Ruth Defoe (Deborah FIindlay) assume le rôle de matriarche. © Tereza Červeňová

Au cœur de l'intrigue se trouve donc la firme Defoe : une maison aussi redoutée qu'admirée. À sa tête, Ruth (impériale Deborah Findlay), tyrannique mère de trois grandes filles, veille à garantir à ses clientes de substantielles pensions alimentaires lorsque leur union capote. Deux de ses enfants travaillent à ses côtés : Hannah et Nina. Tandis que la troisième, Rose, cherche encore son chemin.

Or, les trois sœurs rencontrent bien des déboires sur le plan sentimental. On peut être excellent conseil juridique et ne pas être très doué sur le plan relationnel. C'est ce que démontre cette série. Prenez le cas d'Hannah par exemple (l'aînée de la famille campée par l'impressionnante Nicola Walker) : cette mère de trois enfants, apparemment rangée, est en réalité écartelée entre son mari, le brun Nathan Stern et son ancien amant, le blond Chris Carmichael.

Malgré les nombreuses épreuves qui frappent les personnages, les trois soeurs Defoe restent unies ! De gauche à droite : Hannah (Nicola Walker), Rose (Fiona Button) et Nina (Annabel Scholey).
©  Tereza Červeňová
Malgré les nombreuses épreuves qui frappent les personnages, les trois soeurs Defoe restent unies ! De gauche à droite : Hannah (Nicola Walker), Rose (Fiona Button) et Nina (Annabel Scholey). © Tereza Červeňová

Sa cadette, Nina (séduisante Annabel Scholey), éternelle célibataire, un brin alcoolique, n'est pas placée à meilleure enseigne puisqu'elle enchaîne les relations sans lendemain, avec ses clients comme ses confrères. Les tourments de la benjamine, l'innocente Rose (Fiona Button), sont tout autres. Bien que mariée avec un gentil cadre bancaire d'origine indienne, elle ne parvient pas à avoir d'enfants. Et ce problème d'infertilité la ronge car elle rêve d'une famille nombreuse.

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Famille dysfonctionnelle

Détaillant les liens fusionnels que ces trois sœurs entretiennent, offrant le spectacle (souvent drôle) d'un clan totalement dysfonctionnel, les deux premières saisons s'attachaient à décrire l'effondrement progressif des personnages : la vie de Ruth, d'Hannah, de Nina et de Rose ne cessant paradoxalement de se déliter à mesure que florissaient les affaires de leur entreprise familiale, notamment grâce à la révélation dans la presse-tabloïd de la liste des utilisateurs d'une appli de rencontre sulfureuse (saison 1).

Après avoir brillamment réglé les dossiers de leurs clientes, notamment les soucis de Fi Hansen, présentatrice de télévision sous la coupe d’un mari-producteur toxique (saison 2), voici les femmes Defoe prêtes à s’emparer de leurs propres destins au début de la troisième saison. Désormais associées au grand cabinet américain Noble & Hale, les attachantes héroïnes parviendront-elles à s’extirper de leurs problèmes ?

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C'est la question que va résoudre l'ultime round de ce show qui narre aussi les difficultés de Zander (Chukwudi Iwuji) le patron de ce cabinet de « lawyers » dont les amours ne sont pas non plus de tout repos. Pour pimenter les choses, Abi Morgan a pris soin d'introduire dans les derniers chapitres de la série deux personnages formidablement irritants : une psychologue pour enfants, Kate Pencastle (troublante Lara Pulver) et une avocate rivale des Defoe, visiblement peu taraudée par les scrupules : Melanie Aickman (Anna Chancellor)

Les raisons du succès

Disponible sur la plateforme d'Arte, depuis début mars, la troisième saison de The Split affiche une impressionnante audience. Avec 1,2 million de vidéos vues en six semaines, elle installe le programme sur le podium des séries les plus populaires de la chaîne franco-allemande. Le feuilleton avait, en effet, réuni près de 6 millions de téléspectateurs en 2021 et 2022 (pour ses deux premières saisons).

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Ce succès tient à sa qualité d'écriture autant qu'à l'excellence de sa distribution. Conçue dès l'origine comme une trilogie, la série présente une dramaturgie soignée. Ses 18 épisodes fourmillent de coups de théâtre, rappelant la structure formelle des audiences des tribunaux même si peu de scènes sont réellement filmées dans l'enceinte du palais de justice londonien.

Le programme fait ainsi la part belle aux joutes verbales des protagonistes à travers des dialogues ciselés, parfaitement maîtrisés par leurs interprètes. Le charme de The Split tient enfin au talent des réalisatrices (principalement Jessica Hobbs, Paula van der Oest et Dee Koppang O'Leary) qui nous dévoilent la capitale anglaise sous un jour inattendu et mettent, pour une fois, et c'est heureux, davantage à l'honneur les personnages féminins que masculins. On applaudit des deux mains.

*The Split, trois saisons (18 épisodes au total) à voir sur Arte.tv jusqu'au 30 novembre 2024.

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Commentaires (4)

  • Pachy

    Je viens de regarder les 3 saisons sur arte. Tv, C'est une serie de qualité, sensible et drôle aussi. De quoi reflechir aussi... Un grand plaisir en anglais

  • Tasman

    Rien à voir avec capitaine Marleau !

  • le Teckel a poils durs

    Mais en vo sous titrées seulement.