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Le port du Havre : ses dockers et ses millions de conteneurs dans lesquels transitent des marchandises du monde entier. Le téléspectateur est happé d'emblée par l'atmosphère de la nouvelle série de la chaîne Arte, De grâce.
On y suit le parcours de Pierre Leprieur (joué par l'impeccable Olivier Gourmet), figure tutélaire, syndicaliste écouté, mais dont le destin se fracasse comme les vagues sur les digues.
Un premier épisode magistral
Cet ancien puissant syndicaliste est mis sur la touche par la nouvelle génération. L'époque a changé : la drogue a fait son apparition dans les conteneurs et, avec elle, l'illusion de l'argent facile pour de jeunes dockers qui peuvent toucher plusieurs dizaines de milliers d'euros pour déplacer le bon conteneur… « Nous les dockers, on a toujours lutté pour faire entendre que cet endroit ne serait rien sans les hommes qui y bossent, résume Leprieur dans une puissante scène inaugurale. Son cœur, ses muscles et son âme, ce sont les docks. Mais l'époque n'est plus la même. Les anciens avaient érigé une digue, un code d'honneur. Le trafic est un engrenage infernal. Marcel [son beau-père, ancienne figure syndicale du port également, NDLR] a vu avant les autres que la digue allait céder. Que les dockers sont des hommes et que, face à l'argent, les hommes vacillent. »
Le premier à tomber sera Pierre Leprieur, qui meurt mystérieusement, assassiné, dès la fin du premier épisode.
Ce coup de théâtre inaugural n'ôte rien au scénario. Au contraire, il en est le point de départ. Il laisse derrière lui une veuve, Laurence (Astrid Whettnall), et trois enfants, aux parcours bien différents, qui redécouvrent alors leur père, qui reste largement présent à coups de flash-back et de voix off, et ses secrets.
À LIRE AUSSI Trafic de cocaïne : peur sur les docks françaisIl y a d'abord Jean, l'aîné (incarné par un excellent Pierre Lottin), vilain canard qui n'a pas suivi les pas de son père sur les docks. Il gère une concession de voitures quand il ne trompe pas sa femme. La cadette, Emma (Margot Bancilhon), la préférée du père, s'est, elle, extraite de son milieu social pour aller faire des études de droit à Paris et devenir avocate. Enfin, le benjamin, Simon (joué par Panayotis Pascot), un jeune homme à fleur de peau et aux fréquentations louches.
Une série qui s'essouffle
Ce cadre posé, cette famille endeuillée va peu à peu percer les secrets enfouis de Pierre Leprieur : ses doutes, ses mensonges et ses faiblesses également. Malheureusement, le scénario en pâtit. Si le premier épisode nous rappelait furieusement l'excellence de la deuxième saison du monument américain The Wire, on se détache peu à peu du port et de ses mystères pour poursuivre vers une intrigue quasi exclusivement familiale.
L'ambiance demeure, mais les légèretés scénaristiques (notamment sur les procédures judiciaires bâclées, on regrette le sérieux de la série Engrenages) et de réalisation (que de ralentis) étirent le temps de la narration jusqu'aux portes de l'ennui.
De grâce (6 épisodes), série créée par Maxime Crupaux et Baptiste Fillon. Avec Olivier Gourmet, Pierre Lottin, Margot Bancilhon, Panayotis Pascot, Astrid Whettnall. Diffusée sur Arte à partir du 8 février.
Ben c pas vrai que le scenario s, essoufle ! J ai vu toute la serie et j ai pas decroche une seule minute. Distribution remarquable realisation impeccable. Et le monde des dockers est tres realiste. Je recommande, c la classe. Y a tellement de series francaises bas de gamme, il faut se rejouir d avoir parfois une serie qui peut rivaliser avec les series a tuelles d Europe du Nord. 100 coudees au dessus de Mongeville pour ne citer que celle la.
@ "bonjour d. Alfred", oui, vous avez raison, il s'agit des "Pêcheurs de Perles" de Bizet. C'est magnifique et émouvant. L'atmosphère des docks du "Havre de Grâce" est vraiment bien rendue.
J'ai beaucoup apprécié cette série en la regardant intégralement sur arte. Tv. Pourquoi ? Son climat très sombre qui met en apnée (milieu clos des dockers, d'une famille, des trafiquants de drogue). Ces vagues du monde qui deferlent et secouent en confrontant les humains a leurs faiblesses. Mais un havre existe, la Grace aussi !