« L’Affaire Jacob Barber » : que vaut le nouveau thriller de TF1 avec Chris Evans ?

Un casting réussi, une affaire sordide et des rebondissements en veux-tu en voilà… « L’Affaire Jacob Barber », que TF1 diffuse ce soir, mêle les ingrédients des séries judiciaires et des thrillers nordiques.

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Issu d'une famille aisée du Massachusetts, Jacob, 13 ans, est accusé d'avoir tué l'un de ses camarades. C'est sur cette trame, terrible, qu'est bâtie L'Affaire Jacob Barber, dont TF1 entame la diffusion ce soir. Ce thriller judiciaire en 8 épisodes, signé AppleTV+, et diffusé sur la plateforme en 2021, se révèle plutôt efficace, grâce notamment à Chris Evans (ex-Captain America) et l'impeccable Michelle Dockery (Downton Abbey), dans le rôle d'un couple confronté à une question insoutenable : leur fils est-il un meurtrier ?

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L'Affaire Jacob Barber a beau arborer les atours d'une bonne série à procès comme savent si bien les fabriquer les studios américains, en réalité, elle ressemble davantage à une série nordique. Filtres gris et bleus, intérieurs épurés et glacials façon maison témoin, respect des silences et des longs plans, cette mini-série, plutôt sombre, pourrait presque paraître audacieuse dans la grille de TF1 plutôt abonnée, côté fiction, aux couleurs ensoleillées de l'énergique (et navrante) S.W.A.T. ou lumineuses, tendance flashie de HPI avec Audrey Fleurot.

Defending Jacob, un roman d'abord

Defending Jacob, c'est son titre original, est tiré d'un roman à succès de William Landay, sorti en 2012. L'histoire de la famille Barber, à ranger dans les CSP +, vivant dans le confort d'une banlieue de Boston. Une famille sans histoires justement, où rien ne dépasse du cadre : le père, Andy, est procureur ; la mère, Laurie, travaille dans un institut avec des enfants. Leur fils, Jacob (Jaeden Martell), est un élève sérieux et apprécié de ses camarades, qui vit une adolescence tranquille sans heurts. Jusqu'au jour où il se retrouve accusé du meurtre de l'un de ses camarades.

Stupeur dans cette petite ville plutôt tranquille. Mais surtout horreur pour les parents du gamin, totalement déboussolés par cet événement venu donner un coup de canif dans une photo de famille, à première vue parfaite.

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Une trame efficace qui va tenir en haleine les téléspectateurs jusqu'au bout, en s'appuyant sur la fameuse question inhérente au genre : Jacob est-il coupable ou pas ? Les indices s'accumulent, les preuves aussi et les retournements de situations font la peau aux convictions des uns et des autres. Celles du téléspectateur, forcément chamboulé par cette succession de douches froides, et celles, évidemment, des personnages tout à coup assaillis par le doute.

Car derrière le thriller bien ficelé se dessine une réflexion sur le doute. Ce doute qui s'insinue dans l'esprit des parents comprenant soudainement que leur fils n'est qu'un étranger pour eux, avec ses codes, ses propres désirs et ses secrets. Autant de découvertes qui balaient toutes leurs convictions, les petits arrangements tacites avec leurs propres parcours, leurs propres frustrations. Car cette affaire de meurtre va réveiller d'anciennes douleurs et révéler quelques secrets… Classique, certes, mais efficace.

Chris Evans de Captain America à L'Affaire Jacob Barber

D'autant qu'ici Morten Tyldum, metteur en scène norvégien de The Imitation Game avec Benedict Cumberbatch, filme ses personnages au plus près, scrutant leurs interrogations. Et plus sa caméra s'approche d'eux, plus leurs fêlures apparaissent. Le père, c'est Chris Evans, qui a laissé le moule-biceps de Captain America au pressing, pour le troquer contre le costume cravate rigide d'un procureur sommé de rentrer chez lui et de « laisser faire la justice ». Un personnage à la fois solide et brisé pour un comédien qui semble vouloir à tout prix – et avec succès – prouver qu'il n'est pas qu'un super-héros élevé aux hormones Marvel.

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À ses côtés, Michelle Dockery (Mary Crawley dans Downton Abbey) prête ses traits anguleux, son visage grave et son regard noir et perçant à Laurie, cette mère qui ne parvient pas à faire taire ses soupçons. Jaeden Martel, découvert dans la série des films Ça, tirés des romans de Stephen King, joue parfaitement la carte de l'ambiguïté, distillant un climat mystérieux, quelque part entre candeur et machiavélisme.

Les grincheux regretteront sûrement que la série n'interroge pas davantage la place de la justice et des médias dans la société américaine, même si elle effleure forcément le sujet. Mais la question n'est pas là. Elle est plus intime, préférant se concentrer sur les motivations, les doutes de chacun. Quitte parfois à perdre un peu en rythme en refusant d'être esclave des seuls cliffhangers censés nous faire revenir à la fin de chaque épisode. L'Affaire Jacob Barber peut se targuer de nous tenir en haleine avec cette seule question : sommes-nous préparés à affronter la vérité ?

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Commentaires (5)

  • annavreiz

    En tout cas merci " ça donne envie "

  • fr06

    Ça finit en queue de poisson.

  • Baalzebab

    Attendons un peu avant de lire, le mieux est de regarder avant, non ?