« Astérix » : du pire navet au plus culte, nous avons classé les cinq films du petit Gaulois

Ce 14 avril, France 2 diffuse « Astérix et Obélix : au service de Sa Majesté ». L’occasion de découvrir la place qu'il occupe dans notre « palmarix »des films consacrés au petit héros gaulois !

Par , et

Temps de lecture : 7 min

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France 2 dégaine ce soir Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté, le quatrième épisode des aventures du petit Gaulois le plus célèbre du pays, sorti en 2012. En février 2023, c'est Guillaume Canet qui s'attaquait au petit héros gaulois dans une cinquième version cinématographique, avec Astérix et Obélix : L'Empire du Milieu. Une seule leçon à retenir de la saga très inégale consacrée à Astérix et ses amis : les aventures du village d'irréductibles Gaulois ne sont pas si simples à transposer sur grand écran. Ne pas décevoir les amoureux du premier jour tout en contentant les nouvelles générations moins tournées vers la nostalgie… N'est pas druide qui veut : la recette de la potion magique n'est pas à la portée de n'importe quel maître queux du 7e art.

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Alors oui, pour effectuer ce palmarix, nous avons replongé dans chacune de ces adaptations, sans gommer les impressions qu'elles nous avaient laissées à l'époque de leur sortie. Et nous les avons classées, de la pire à la meilleure. À l'attaque !

5. Astérix aux Jeux olympiques (2008)

Malgré des décors XXL, <em>Astérix aux Jeux olympiques</em> est le plus raté des cinq films tirés de la bande dessinée.
 ©  PATHE RENN PRODUCTIONS / LA PETI / Collection ChristopheL via AFP
Malgré des décors XXL, Astérix aux Jeux olympiques est le plus raté des cinq films tirés de la bande dessinée. © PATHE RENN PRODUCTIONS / LA PETI / Collection ChristopheL via AFP

Peu de débats sur ce point : Astérix aux Jeux olympiques, la 3e adaptation au cinéma des aventures du guerrier gaulois, est le plus gros raté de la saga. Un navet qui a coûté la bagatelle de 78 millions d'euros, l'un des films les plus chers du cinéma français. Dans cet opus réalisé par le duo Frédéric Forestier et Thomas Langmann, Astérix et Obélix passent presque au second plan : le personnage principal, ici, c'est plutôt Brutus, le fils de César qui tente de tuer son père. Et toute l'intrigue tourne autour d'une rivalité amoureuse, les Gaulois venant aider Alafolix à « conquérir » le cœur d'Irina, également convoitée par Brutus. Et que dire de l'ajout du savant fou Docteurmabus (Santiago Segura)…

Côté casting, il faut bien l'avouer, Clovis Cornillac en Astérix ne fait pas d'étincelles, même si Gérard Depardieu reste un Obélix touchant. Seul Benoît Poelvoorde, en Brutus aussi abruti que brutal, réussit à nous tirer quelques rires. Pour le reste, même si on n'a pas lésiné sur les moyens, personne ne parvient à tirer la toge à lui. Et surtout pas Alain Delon, emberlificoté dans une caricature pathétique de lui-même, affublé de l'aura de Jules César. Ses pitreries se révèlent vaines quand elles ne sont pas simplement embarrassantes. Autour de lui, Stéphane Rousseau, Jean-Pierre Cassel, José Garcia, Alexandre Astier ou Élie Semoun semblent n'avoir été embauchés que pour ajouter une ligne au générique. Sans parler de l'irritant Franck Dubosc coincé quelque part entre la lire d'Assurancetourix, le célèbre barde à la voix de crécelle, et le slip du Patrick Chirac de Camping.

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Le plat se veut copieux – le dernier quart d'heure du film ressemble à un bonus de DVD dans lequel apparaissent subitement Zinédine Zidane, Amélie Mauresmo et Tony Parker –, mais finit par devenir indigeste, autant dire que ça ne bout pas dans la marmite. Hormis une spectaculaire course de chars (dans laquelle figure Michael Schumacher doublé façon Feux de l'amour), les gags tombent souvent à plat, les scènes s'enchaînent trop vite, noyées dans les effets spéciaux. Bref, malgré leurs 6,7 millions de spectateurs, ces Jeux olympiques là ne figurent pas sur le podium.

La note du Point : 3,6 / 10
Intrigue : 2,5 / 10
Humour : 3 / 10
Casting : 3 / 10
Décors : 6 / 10

4. Astérix et Obélix : L'Empire du Milieu (2023)

Guillaume Canet tente une cinquième adaptation d'<em>Astérix</em>, en envoyant les deux Gaulois en Chine.
 ©  PATHE - TRESOR FILMS - LES ENFAN / Collection ChristopheL via AFP
Guillaume Canet tente une cinquième adaptation d'Astérix, en envoyant les deux Gaulois en Chine. © PATHE - TRESOR FILMS - LES ENFAN / Collection ChristopheL via AFP

Là encore, on frôle l'overdose avec un casting empilant plus de stars qu'Obélix ne peut avaler de sangliers (c'est dire). Pour le 5e opus de la saga, sorti le 1er février, Guillaume Canet ratisse large : du César impayable de Vincent Cassel à la pâle Cléopâtre de Marion Cotillard (rendez-nous Monica Bellucci !) en passant par le Graindemaïs de Jonathan Cohen, le Panoramix de Pierre Richard, le Ri Qi Qi de Manu Payet, et, tant qu'on y est, Zlatan Ibrahimovic, Angèle, Bigflo et Oli… Guillaume Canet convainc peu en Astérix, seul Gilles Lellouche surprend par sa touchante interprétation d'Obélix, lui qui avait la lourde charge de succéder au génie Depardieu.

Dans cette nouvelle aventure, il s'agit de sauver l'impératrice de Chine emprisonnée par un prince félon. Le tout est prétexte à quelques gags et à beaucoup d'effets spéciaux qui masquent une intrigue laborieuse, sans surprise. Pas facile d'inventer un nouvel Astérix sans une BD originale, encore moins quand le film tient surtout de l'enchaînement de saynètes où chacun vient réciter sa partie sans se soucier de la cohérence de l'ensemble. À 65 millions d'euros, une nouvelle preuve que l'argent ne fait pas tout… Sauf peut-être les décors, magnifiquement soignés. Résultat : 4,6 millions de spectateurs ont succombé.

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La note du Point : 4,9 / 10
Intrigue : 5 / 10
Humour : 3 / 10
Casting : 2,5 / 10
Décors : 9 / 10

3. Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté (2012)

En 2012, <em>Astérix et Obélix : au service de Sa Majesté</em> envoie nos amis gaulois dans un Londres rempli d'anachronismes, fidèle à l'esprit de la BD.
 ©  JEAN MARIE LEROY / Collection ChristopheL via AFP
En 2012, Astérix et Obélix : au service de Sa Majesté envoie nos amis gaulois dans un Londres rempli d'anachronismes, fidèle à l'esprit de la BD. © JEAN MARIE LEROY / Collection ChristopheL via AFP

La reine d'Angleterre a chargé Jolitorax de lui rapporter la potion magique d'Astérix et Obélix, pour sauver son royaume tombé sous les ambitions territoriales de Jules César. Pour réaliser ce quatrième volet des aventures du petit Gaulois, Laurent Tirard mêle ici habilement les intrigues de deux albums, Astérix chez les Bretons et Astérix chez les Normands – on adore la rencontre entre les barbares vikings et les British coincés.

Côté casting, c'est du solide : Édouard Baer ex-scribe de Mission Cléopâtre, propose un Astérix en verve bien qu'un peu bavard, Depardieu assure toujours en Obélix bon teint, touchant à souhait. Autour d'eux, tous les acteurs en vue de cette année 2012 se donnent joyeusement la réplique, sans déplaisir mais sans grande conviction, dans des rôles taillés sur mesure leur permettant de naviguer en pilote automatique : Vincent Lacoste en Goudurix, un ado mal dégrossi pas si éloigné des Beaux gosses, Valérie Lemercier en Miss Macintosh, une dame patronnesse pas moins coincée que Lady Palace, Guillaume Gallienne, en élégant courtisan british, Dany Boon dans le rôle de Têtedepiaf, un Normand pas finaud, Catherine Deneuve en reine des Bretons, proche de la monarque de Palais Royal et Fabrice Luchini en Jules César mégalo et cabot puissance 1 000.

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Rien de très neuf donc sous le soleil gaulois, mais une comédie bon enfant, en décors souvent naturels, qui renoue avec l'univers d'Uderzo et Goscinny, calmant un peu les surenchères indigestes de l'opus précédent (Astérix aux Jeux olympiques). Au menu : bagarres et baffes à la chaîne, jolis sentiments et humour propre à faire s'esclaffer les plus petits (en oubliant peut-être un peu trop leurs parents). Un Astérix sympathique mais qui, à vouloir trop conjuguer respect admiratif et marketing, se perd un peu, notamment avec une inutile et très moyenne 3D.

La note du Point : 5,9 / 10
Intrigue : 6 / 10
Humour : 5,5 / 10
Casting : 5,5 / 10
Décors : 6,5 / 10

2. Astérix et Obélix contre César (1999)

Première adaptation en live-action des aventures du village d'irréductibles Gaulois, <em>Astérix et Obélix contre César</em> est une bonne introduction à l'univers d'Uderzo et Goscinny.
 ©  ETIENNE GEORGE / Collection ChristopheL via AFP
Première adaptation en live-action des aventures du village d'irréductibles Gaulois, Astérix et Obélix contre César est une bonne introduction à l'univers d'Uderzo et Goscinny. © ETIENNE GEORGE / Collection ChristopheL via AFP

Traitez-nous de Gaulois réfractaires au changement, mais oui : Astérix, c'était mieux avant ! La première adaptation des aventures de Goscinny et Uderzo au cinéma est un gros challenge pour l'efficace Claude Zidi, qui mêle pas moins de sept albums pour construire une intrigue rythmée et plutôt fidèle à l'esprit de la bande dessinée. Une bonne introduction pour la franchise en live-action.

Le casting, lui, est cinq étoiles. Le nerveux Christian Clavier est parfait en Astérix, tout comme l'hénaurme Gérard Depardieu dans la culotte bleu et blanc d'Obélix. À nos deux Gaulois se joint une joyeuse bande : Jean-Pierre Castaldi, Michel Galabru, Daniel Prévost, Claude Piéplu, Roberto Benigni et Lætitia Casta. Le tout sur une épique bande originale.

La note du Point : 6,4 / 10
Intrigue : 6,5 / 10
Humour : 6,5 / 10
Casting : 6,5 / 10
Décors : 6 / 10

1. Astérix et Obélix : mission Cléopâtre (2002)

Sorti en 2002 et toujours culte 20 ans après, <em>Astérix : mission Cléopâtre</em> est de loin le plus réussi de la saga Astérix.
 ©  ETIENNE GEORGE / Collection ChristopheL via AFP
Sorti en 2002 et toujours culte 20 ans après, Astérix : mission Cléopâtre est de loin le plus réussi de la saga Astérix. © ETIENNE GEORGE / Collection ChristopheL via AFP

On ne vous surprendra pas tant l'adaptation cultissime par Alain Chabat est vénérée des Français. Fin janvier, plus de 20 ans après sa sortie, le film réunissait encore 5 millions de téléspectateurs sur TF1. Le pitch ? En Égypte, un modeste architecte (Jamel Debbouze) est mandaté par Cléopâtre (Monica Bellucci) pour construire en moins de trois mois, un palais somptueux pour César (Alain Chabat). S'il échoue, il sera jeté aux crocodiles… Affolé, il part pour la Gaule, demander de l'aide au druide Panoramix (Claude Rich). Plutôt que de chercher à tordre l'histoire, on reste fidèle à l'album et on se concentre sur les gags, avec succès !

Cette grosse production à plus de 50 millions d'euros (elle en rapportera 115), construite sur un scénario parodique, séduit par des dialogues savoureux, truffés de jeux de mots et d'anachronismes hilarants. Les répliques fusent et marquent les esprits, continuant d'alimenter les dîners entre copains. Alain Chabat campe un César dément et met sa patte dans cette nouvelle adaptation d'une bande dessinée culte. Résultat : un savant mélange d'action, d'humour et d'exotisme. Avec sa bande, Jamel Debbouze, Gérard Darmon, Édouard Baer, rejoints par Jean Benguigui, Jean-Paul Rouve, Marina Foïs, Chantal Lauby (l'espionne Cartapus), Isabelle Nanty (l'incroyable syndicaliste Itinéris), l'esprit et l'humour des Nuls triomphent. Un Astérix totalisant plus de 14,5 millions d'entrées considéré par ses fans comme le meilleur de la série, à juste titre. Mission réussie.

La note du Point : 8,4 / 10
Intrigue : 9 / 10
Humour : 9,5 / 10
Casting : 8,5 / 10
Décors : 6,5 / 10

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Commentaires (32)

  • P'tit-Loup

    Le seul plaisir que j'ai c'est à la lecture des albums BD, ceux quo-signés Uderzo et évidement Goscinny. Les albums "d'après" ont perdu au fur et à mesure.
    Quant au cinéma, c'est bof-bof pour ma part.

  • @barbeur9

    N'a pas commenté... Étonnant non ? Mais sait-il pourquoi les gaulois ne portaient pas de gants ?...
    ... Parce qu'ils ne craignaient pas... L'air aux mains ! On en rit encore dans le Bocard (Lozère) mais pas dans le beau Gard ( de Genolhac)
    Mais revenons à Astérix... Et mille bravo à Chabat... De loin le moins nul, voire le meilleur et de loin !

  • Gnose 2

    Bonjour, j'ai toujours préféré les dessins animés de cette saga, les films sont des castings de m'as-tu-vu, qui n'ajoutent rien a l'humour des auteurs et dessinateurs originaux. Astérix aux jeux Olympiques m'ont guérie d'aller au ciné pour la suite, j'ai regretté le prix de ma place ce dimanche là. Mais les subventions octroyées é ces films sont les impôts des contribuables pour de la daube.