« Goodbye Earth », « Fiasco », « Shardlake »… Quelles séries regarder (ou éviter) ce week-end ?

TÊTES DE SÉRIES. Une apocalypse en Corée, un tournage français déjanté, un polar anglais au XVIe siècle… Il y en a pour tous les goûts sur Netflix, Disney+ et MyCanal.

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L'avocat bossu Shardlake (à gauche) est missionné par Thomas Cromwell, comte d’Essex (au centre), avec l'émissaire Jack Barak (à droite), pour infiltrer un monastère dans lequel a eu lieu un meurtre effroyable.
L'avocat bossu Shardlake (à gauche) est missionné par Thomas Cromwell, comte d’Essex (au centre), avec l'émissaire Jack Barak (à droite), pour infiltrer un monastère dans lequel a eu lieu un meurtre effroyable. © Disney+

Temps de lecture : 4 min

Cette semaine, Le Point vous emmène en Corée, à l'aube de l'apocalypse, avec Goodbye Earth, une série qui a fait scandale lorsque l'un des acteurs principaux, Yoo Ah In, a été testé positif aux stupéfiants à Séoul. Le show avait même dû être entièrement remonté, afin de supprimer l'acteur de la majorité des séquences. On change de genre, avec la série humoristique Fiasco, présentée hors compétition au festival de Canneséries, qui nous plonge dans les coulisses d'un tournage chaotique.

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On traverse la Manche pour s'immerger dans Shardlake : Détective de l'ombre, l'atmosphère glaçante d'un monastère anglais du XVIe siècle, au sein duquel un émissaire va tenter de découvrir l'identité de meurtres lugubres. Enfin, The Young Pope est la vision fantasmée de l'Église selon Paolo Sorrentino, qui réalise une saga aussi audacieuse que subtile.

Goodbye Earth : interminable drame dystopique

Pour les amateurs de feuilleton apocalyptique, le pitch était plutôt accrocheur : alors qu'il ne reste que 200 jours avant qu'un astéroïde n'entre en collision avec la Terre, quatre individus tentent de tirer le meilleur parti de chaque jour qu'il leur reste à vivre. Adaptée du roman de l'auteur japonais Kotaro Isaka, cette fiction suit d'abord la tentative désespérée d'une enseignante, à l'aube de l'apocalypse, qui tente d'assurer la sécurité de ses élèves.

Mais, au cours des épisodes, le récit se perd dans une multiplicité d'histoires individuelles assez triviales, sur fond de loi martiale, de dérives sectaires, d'évasions de prisonniers et de migrations massives… Une accumulation d'intrigues entremêlées et de dialogues volubiles qui finissent par rendre la saga indigeste. Un vaste fourre-tout de douze épisodes qui décevra ceux qui espèrent voir écraser la fameuse météorite… En prime, la saga expédie une morale surfaite : en temps de crise, l'humanité est plus que jamais son propre ennemi. Outre son esthétisme travaillé, ce K-drama est décevant.

Goodbye Earth, disponible sur Netflix.

Fiasco : excès d'humour

Très attendue, cette série d'Igor Gotesman renoue avec le casting du film à succès Five : Pierre Niney (qui joue le fébrile Raphaël), François Civil (l'ami un peu oppressant) et Pascal Demolon (le producteur ringard). Fiasco raconte le tournage catastrophique du premier film de Raphaël Valande qui se retrouve malmené par un « corbeau » qui désire saboter son film. Son long-métrage, bien trop ambitieux, traite de l'histoire de sa grand-mère, héroïne de la résistance dont il imagine toutes les vies, de la préhistoire jusqu'au débarquement, en passant par les Vikings.

Toutes les facettes de l'humour y sont déclinées : jeux de mots, blagues potaches, comique de situation, avec le malaise en point d'orgue. S'inspirant de la manière de filmer et de l'humour dit « cringe » de The Office, ce mockumentary (documentaire parodique) ne touche pas juste à tous les coups. Hormis le jeu épatant de Pierre Niney (également coscénariste), la saga s'empêtre dans un excès de malaise et d'humour gras (scatophile) sans jamais vraiment nous faire décoller. Une série qui fait probablement plus rire leurs auteurs que le spectateur lui-même. Dommage.

Fiasco, disponible sur Netflix.

À LIRE AUSSI Que vaut vraiment la série « Fiasco » sur Netflix ?

Shardlake : Détective de l'ombre, meurtre chez les moines

Bienvenue dans l'austère Angleterre du XVIe siècle, Matthew Shardlake (Arthur Hugues) est un avocat bossu mais rusé, employé par Lord Cromwell. Accompagné de son collègue Jack Barak qu'il ne porte pas dans son cœur, il est chargé d'enquêter sur le meurtre d'un précédent émissaire, envoyé quelque temps plus tôt au monastère fictif de Scarnsea. À cette époque, le roi Henri VIII et l'Église ne font pas bon ménage, le comte Thomas Cromwell en profite pour tenter de fermer ce monastère et en dérober les richesses. Cet homicide peut être la raison idéale de faire tomber cet ordre, à condition de trouver le coupable.

À mesure des épisodes, l'affaire devient de plus en plus mystérieuse : un meurtre en cache un autre, et les moines sont bien décidés à défendre leur territoire. L'atmosphère délicieusement sombre et le talent des comédiens nous font rapidement adhérer à la série, dont l'intrigue ne cesse de se corser. Qu'est-ce qui est plus important : la justice ou la vérité ? Voilà la véritable question que se pose Matthew Shardlake, un homme aussi intègre que perspicace.

Shardlake, disponible sur Disney+.

Séance de rattrapage : The Young Pope, un pape christique

Série réalisée en 2016 par Paolo Sorrentino (réalisateur de Youth et La Grande Belleza), dans laquelle on sent que le réalisateur napolitain a pu fantasmer sa vision du Vatican jusqu'à son paroxysme. C'est l'histoire du (fictif) premier pape américain, incarné par le magnifique Jude Law, qui se baptise Pie XIII (provocateur quand on connaît le passé clivant de Pie XII).

Ce dernier est un pape à l'allure très moderne, il fume des cigarettes à longueur de journée, refuse de montrer son visage et de porter l'habit cossu du Pontife – mais applique un programme ultraconservateur : chasse aux homosexuels, austérité et purges en tout genre. Autour de ce « Saint » Père gravite le cardinal Voiello (l'excellent Silvio Orlando) le conspirationniste, Sofia (Cécile de France) sa confidente et responsable de communication, ainsi que la rigide sœur Mary (Diane Keaton).

La série dépeint une Église aux airs de House of Cards, dans laquelle la solitude et la spiritualité ne sont pas moquées, mais sublimées. C'est tout le talent de cette saga qui ne se contente pas de critiquer l'ordre ecclésiastique, mais joue avec lui jusqu'à le fantasmer. La musique, incroyablement moderne (indie pop, électronique), y joue un rôle remarquable et embrasse de manière grandiose les nefs sacrées de Saint-Pierre de Rome. Un régal teinté de cynisme et d'ironie propre au maestro Sorrentino.

The Young Pope (saison 1) et The New Pope (saison 2), disponible sur MyCanal.

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Commentaire (1)

  • lecteuraterré

    On a fait le tour en 20mn. Les acteurs surjouent, les dialogues sont médiocres, on s’ennuie très vite
    un fiasco, un vrai.