« Le Nom de la rose » : 4 scènes clés commentées par Jean-Jacques Annaud

Alors que son thriller médiéval culte ressort en salle dans une version restaurée en 4K, le réalisateur décrypte les coulisses d’un tournage épique et dangereux.

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Temps de lecture : 11 min

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Il faudrait tout un roman pour résumer les rocambolesques dessous du tournage du Nom de la rose. Jean-Jacques Annaud, intarissable conteur sur le sujet, s'est déjà longuement attardé sur la genèse du film depuis plusieurs années, depuis son commentaire audio sur le DVD collector jusqu'à de récentes interviews accordées à l'occasion de sa restauration en 4K. En octobre 2023, le réalisateur s'était d'ailleurs confié au Point sur les coulisses hors norme de cette grande œuvre en robe de bure, adaptée du best-seller éponyme d'Umberto Eco.

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Rappelons-en l'intrigue : au début du XIVe siècle, en pleine Inquisition, le moine franciscain Guillaume de Baskerville (Sean Connery avec tonsure, sandales et tout le toutim) et son disciple Adso de Melk (Christian Slater, aussi débutant que son personnage) enquêtent sur une série de morts suspectes dans une abbaye bénédictine du nord de l'Italie. Les autorités religieuses y voient l'œuvre du démon, mais le minutieux Guillaume subodore un suspect bien plus terre à terre. Alors que le terrifiant inquisiteur Bernardo Gui (F. Murray Abraham) est attendu sur demande de l'abbé (Michael Lonsdale) pour entamer un procès en sorcellerie, les deux franciscains font tout leur possible pour démasquer le véritable coupable et son mobile. 

Une œuvre zénith au charme intact

Jean-Jacques Annaud en plein tournage des extérieurs du <em>Nom de la rose</em>, non loin de Rome.
 ©  © Neue Constantin / DR
Jean-Jacques Annaud en plein tournage des extérieurs du Nom de la rose, non loin de Rome. © © Neue Constantin / DR
Produit à cheval entre la France, l'Allemagne et l'Italie, tourné dans ces deux derniers pays, Le Nom de la rose reçut à juste titre la bénédiction de l'auteur du livre, Umberto Eco, ébloui par le résultat malgré sa colère en apprenant que Jean-Jacques Annaud avait engagé l'ex-007 dans le rôle principal. Impérial en ecclésiaste éclairé, Sean Connery vit sa carrière alors en berne relancée par le succès public du film en 1986 ainsi que par la force de son interprétation, qui lui valut un Bafta du meilleur acteur en 1988.

À la fois suspense criminel, plongée réaliste dans le quotidien du Moyen Âge et pamphlet contre l'obscurantisme, Le Nom de la rose, César du meilleur film étranger en 1987, n'a rien perdu de sa puissance visuelle et spirituelle, tout en offrant un divertissement à la beauté magnifiée par son nouvel écrin en 4K. Bref, si les nouveautés en salle de la semaine ne vous séduisent guère, laissez-vous convertir au charme intact d'une œuvre zénith dans la carrière de Jean-Jacques Annaud. Toujours aussi disert et passionnant, le réalisateur, qui planche sur son prochain long-métrage dans le plus grand secret (on lui souhaite plus de réussite qu'avec Notre-Dame de Paris), revient pour Le Point Pop sur quatre scènes clés de ce grand succès populaire des années 1980, qu'il tourna à l'âge de 42 ans, 5 ans après La Guerre du feu.

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1) L'arrivée dans l'abbaye : les socquettes bleues de Sean Connery

<em>Le Nom de la Rose </em>de Jean-Jacques Annaud (1986), Sean Connery n'est plus James Bond mais le moine franciscain Guillaume de Baskerville.
 ©  © Neue Constantin / DR
Le Nom de la Rose de Jean-Jacques Annaud (1986), Sean Connery n'est plus James Bond mais le moine franciscain Guillaume de Baskerville. © © Neue Constantin / DR

« Ces plans extérieurs ont été tournés devant l'énorme décor que nous avons recréé près de Rome, non loin des studios Cinecitta. J'ai fait construire cette tour d'une hauteur de cinq étages que je voulais situer dans l'axe de la porte d'entrée de l'abbaye, avec mes comédiens en amorce, pour que l'on remarque tout de suite cette bibliothèque. Elle domine l'abbaye et c'est tout le sens du film : c'est un lieu de savoir fortifié, il symbolise le mystère du savoir interdit [c'est dans cette bibliothèque que sont cachés certains livres jugés trop sulfureux par l'Église, comme le traité d'Aristote sur l'art poétique et son tome portant sur la comédie, NDLR], que je filme en contre-plongée pour en accentuer la puissance.

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Cette image me raconte tout de suite que je suis dans un monastère. C'est aussi dans ce prologue que je filme en gros plans tous ces visages inquiétants qui accueillent Sean et Christian, dont le personnage d'Adso est intimidé par ces gueules patibulaires. Les critiques américains m'ont reproché la mocheté, la difformité de ces habitants, mais c'est ainsi : au Moyen Âge, il n'y avait pas de chirurgie esthétique et les gens avaient souvent de mauvaises dents, étaient bossus…

Je déteste ces putains de moines !Sean Connery

J'ai eu à l'occasion de cette scène mon seul vrai accrochage avec Sean Connery, qui fut le reste du temps adorable et très professionnel. Il y a un plan – qui est resté au montage - où je filme depuis le haut de la tour Guillaume et Adso en train de traverser la cour de l'abbaye. Je repère alors un point bleu au niveau des pieds de Sean… Mystère… Je me tape les cinq étages pour descendre et rejoindre Sean, et là, je m'aperçois qu'il porte des socquettes bleues dans ses sandales ! Il me dit que c'est la costumière qui les lui a tricotées. Certes, on est en janvier et il fait froid, il a même neigé à Rome comme il n'a plus jamais neigé depuis, mais je lui réponds qu'il est hors de question qu'il garde ses socquettes.

Les franciscains étaient tout le temps soit pieds nus, soit portaient des sandales en peau de chèvre – non tannée, conformément à leur vœu de pauvreté. Sean insistait pour que ce franciscain-là porte des socquettes. Là encore, hors de question : dans le livre comme dans mon film, Guillaume de Baskerville est inspiré de Guillaume d'Occam, le penseur du mouvement franciscain. C'est lui qui dicte aux autres qu'il faut marcher pieds nus dans ses sandales et il se l'applique, comme les autres, c'est tout ! Sean a enlevé ses sandales, puis ses socquettes, qu'il a brutalement jetées par terre en disant : “Je déteste ces putains de moines !” Et c'était mon premier jour de tournage avec lui ! Ambiance… »

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2) Sean Connery/Michael Lonsdale : rencontre au sommet

Sean Connery et Michael Lonsdale : une bonne entente sur le tournage entre deux monstres de cinéma. Les relations avec F. Murray Abraham (alias Bernardo Gui) furent nettement plus froides.
 ©  © Neue Constantin / DR
Sean Connery et Michael Lonsdale : une bonne entente sur le tournage entre deux monstres de cinéma. Les relations avec F. Murray Abraham (alias Bernardo Gui) furent nettement plus froides. © © Neue Constantin / DR

« Michael Lonsdale était extrêmement pieux, il vivait avec sa maman, qui était pieuse aussi. Il fut très complice avec Sean, qui était ravi de travailler avec un grand professionnel. Contrairement à F. Murray Abraham qui fut absolument imbuvable [dans le film, l'ex-Salieri d'Amadeus incarne l'inquisiteur Bernardo Gui, NDLR], Lonsdale a été cordial et incroyablement facile à diriger, parce qu'il connaissait parfaitement les rites ecclésiastiques et cette tonalité un peu monocorde propre à son personnage d'abbé. Je n'avais pas besoin de lui rappeler ce que j'avais besoin de rappeler à tout le monde sur le plateau.

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Lonsdale savait par ailleurs instinctivement que les moines avaient pour réflexe de cacher leurs mains dans leur coule aux manches larges. Quand on est moine à l'époque, on sait que les mains et les yeux disent beaucoup de choses. On ne regarde jamais son interlocuteur dans les yeux et, quand on sait que l'on ment, il faut agiter discrètement l'index dans sa manche pour confesser à Dieu que l'on est en train de mentir.

Une abbaye bénédictine est une entreprise.

Dans l'intrigue du Nom de la rose, l'abbé est l'homme du compromis, un bénédictin qui est forcément partisan de l'accumulation des richesses. Pour lui, le Christ est propriétaire de sa robe, il n'en est pas usufruitier, alors que c'est l'inverse pour les franciscains. Une abbaye bénédictine est une entreprise qui a besoin d'accumuler les biens et d'être plus riche que l'abbaye voisine pour attirer les meilleurs moines et les meilleurs mécènes. À l'époque, une abbaye vit de la dîme que paient les paysans pauvres, lesquels donnent 30 % de leurs revenus à leur seigneur et 10 % à l'Église. Et voilà comment une partie du catholicisme a davantage soutenu les puissances de l'argent au détriment du peuple qu'il était supposé aider. La France est heureusement devenue un pays totalement franciscain et, sans ce mouvement, le catholicisme n'aurait pas survécu.

C'est à cause de ce volet de l'histoire que je n'ai pu tourner Le Nom de la rose dans aucun bâtiment appartenant à l'Église : le Vatican avait déclaré le livre blasphématoire ! J'ai dû affronter plusieurs épreuves pour finir ce film, mais le pire, ce fut les premières critiques, qui furent horribles, en particulier aux États-Unis. Je me souviens d'avoir dit à ma femme, un jour dans l'avion, que, si c'était pour me faire pourrir comme ça, j'allais arrêter ce métier pour retourner faire des pubs. Bon, heureusement, le film a été le succès que l'on sait, il a relancé la carrière de Sean Connery et il a remporté le césar du meilleur film étranger. Et, avec le temps, les critiques ont été plus clémentes. »

3) Valentina Vargas et Christian Slater : étreinte simulée, sentiments exaltés

Christian Slater et Valentina Vargas lors d'une étreinte torride entre leurs personnages en plein milieu du<em> Nom de la rose.</em>
 ©  © Neue Constantin / DR
Christian Slater et Valentina Vargas lors d'une étreinte torride entre leurs personnages en plein milieu du Nom de la rose. © © Neue Constantin / DR

« J'avoue ne plus me souvenir si, dans le livre, la scène était aussi explicite que dans mon film. L'importance de cette scène, c'est qu'elle est ce moment où, pour la première et unique fois de sa vie, le jeune Adso va entrer en contact avec une autre chaleur, une autre peau. Celle de cette fille qu'il va aimer le temps d'une étreinte dans les cuisines de l'abbaye et dont il gardera le souvenir jusqu'à la fin de ses jours, comme il le dit en voix off une fois devenu un vieillard. Il y avait trois jeunes femmes en compétition pour le rôle : Valentina Vargas, Valeria Golino et une actrice espagnole.

Le hasard des essais a voulu que Valentina passe la première et, à la fin de journée, la maman de Christian Slater, qui était aussi ma directrice de casting, vient me voir et me dit : “Je suis désolée, Jean-Jacques, ça ne va pas être possible, Christian est tombé tellement amoureux de Valentina qu'il ne peut pas concevoir de faire les essais avec les deux autres filles.” J'ai répondu à Marie Jo : “Il est amoureux ? Mais c'est parfait pour le rôle !

On ne pourrait plus tourner une scène pareille aujourd’hui.

Le jour J, j'ai expliqué la scène à Valentina et je lui ai interdit de dire à Christian ce qu'elle allait lui faire. On a fait la scène en deux prises, une avant le déjeuner et une autre après le déjeuner, supposée se dérouler après le moment d'amour. Équipe ultraréduite : moi, mon épouse qui était scripte sur le film, les opérateurs caméra. Je précise que tout est simulé, dans mes films il n'y a jamais de pénétration. Mais Christian était vierge, il n'avait jamais été aussi loin avec une femme et j'ai tout de suite vu le frisson sur son visage quand elle l'a plaqué contre lui. On n'avait pas répété la scène…

À la fin de la deuxième prise, c'était ce moment de paix et d'amour post-coït qui m'intéressait le plus. Ce repos, cette tendresse entre cette femme et Adso qui vit un moment qui le marquera pour toujours. Une fois satisfait de la prise, au bout de cinq minutes, je leur ai dit doucement “c'est bon, on peut arrêter”, mais ils ne se quittaient pas, comme s'ils ne m'entendaient plus. J'ai des rushes extraordinaires de cette scène, qui a été tournée sans répétition. Aujourd'hui, on ne pourrait plus refaire une scène pareille, mais tout comme je ne pourrais sans doute pas faire L'Amant parce que je ne suis pas une femme. Je ne pourrais d'ailleurs pas faire La Guerre du feu parce que je ne suis pas un homme préhistorique ni L'Ours parce que je ne suis pas un ours. »

4) L'incendie final dans la bibliothèque : un acteur blessé par une poutre

Sean Connery/Guillaume de Baskerville en mauvaise posture dans le final du <em>Nom de la rose.</em>
 ©  © Neue Constantin / DR
Sean Connery/Guillaume de Baskerville en mauvaise posture dans le final du Nom de la rose. © © Neue Constantin / DR

(ATTENTION : si vous n'avez jamais vu Le Nom de la rose, ce qui suit dévoile des points importants de l'intrigue !)

« C'est donc dans ce final que l'on découvre l'identité de l'assassin : le doyen aveugle de l'abbaye Jorge de Burgos [joué par Fiodor Chaliapine, fils du célèbre ténor Fédor Ivanovitch Chaliapine, NDLR], l'ex-gardien de la bibliothèque. Il a empoisonné à l'arsenic les pages du livre d'Aristote interdit – le second tome de La Poétique, qui porte sur le rire, une émotion dangereuse pour l'Église – pour qu'aucun de ses lecteurs n'y survive. Confondu par Guillaume et Adso dans la tour de la bibliothèque, il déclenche accidentellement un incendie en voulant leur échapper et finit par périr assommé par une poutre en flamme.

Le truc dingue, c'est que, dans ce rôle de Jorge, j'avais d'abord songé à John Huston. Il était d'accord pour faire le rôle, on avait passé deux jours très agréables ensemble, sauf qu'à l'époque il avait de gros problèmes respiratoires et qu'il se trimballait partout avec un petit chariot et des bouteilles d'oxygène. Il voulait que le décor soit chauffé et ce n'était pas possible. J'ai de toute façon réfléchi : si je prenais un acteur important dans ce rôle, je désignerais le meurtrier trop rapidement. Au début, Chaliapine devait être un simple figurant. Il n'avait jamais eu de vrai rôle de toute sa vie ! Il a vécu richement grâce aux droits d'auteur de son père et il faisait de la figuration sur les plateaux depuis l'époque du muet parce que ça l'amusait. Après l'avoir remarqué, je l'ai photographié sous tous les angles et je lui ai trouvé une tronche extraordinaire, avec en plus un accent russe qui me plaisait énormément. Et une classe qu'on ne peut pas inventer !

Mais c’est du balsa, chérie !

« Bref, cette scène finale était extrêmement dangereuse à filmer parce que les techniciens italiens avaient oublié de faire une sortie de secours dans le décor. J'arrive le matin et je leur demande : “Avez-vous bien préparé le plafond qui s'écroule ?” Ils me répondent : “Mais quel plafond qui s'effondre ?” Et moi de leur rappeler qu'on tourne la scène de l'incendie comme c'est prévu dans le scénario, je leur montre le story-board, ils me disent : “Ah, okay okay, nessun problema, pas de problème !” et ils se mettent à scier des trucs à la va-vite. Je donne ensuite les instructions à tout le monde, je fais aménager une sécurité dans le décor avec des échelles pour qu'on s'enfuie en cas de danger… et je fais allumer les flammes avec une colle spéciale.

Je lance le moteur, action… Sean Connery frôle la colle et sa robe prend feu ! Pas grave, on le récupère hors champ pour l'éteindre… Et là, je fais signe au vieux Fiodor Chaliapine pour qu'il s'élance devant la caméra. Je siffle pour que les techniciens laissent tomber une poutre sur lui… Boum ! Il se prend la poutre, et là, ma femme se précipite sans prévenir dans le cadre, je l'arrache de là, je l'engueule, et elle me dit : “Mais enfin, Jean-Jacques, Fiodor a pris la poutre sur la gueule !” Moi : “Mais c'est du balsa, chérie !”

Avant de m'apercevoir que le vieux est par terre et qu'il saigne. Ce n'était pas du balsa. J'arrête tout, j'essaie de soulever la poutre sans y parvenir : les techniciens avaient pris une vraie poutre. Et le vieux Chaliapine, à terre en train de saigner, qui ne trouve rien de mieux à dire que : “Alors, comment est la scène ?” Moi, en panique, je lui dis qu'on s'en fiche, que tout ce qui compte c'est qu'il ne soit pas gravement blessé, et il me répond : “Je vais très bien ! J'ai 81 ans, moi je peux mourir, mais le film va rester, alors c'est important !” C'était ça, les tournages à l'italienne dans le temps ! »

« Le Nom de la rose » de Jean-Jacques Annaud (2 h 11). Nouvelle sortie nationale en salle en version restaurée 4K le 21 février. Prochainement disponible en édition prestige limitée Blu-ray/4K UHD chez L'Atelier d'images.

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Commentaires (18)

  • P'tit-Loup

    J'ai tout aimé, le roman et le film.

  • Le Poulpe

    Ce film est l’un des tous meilleurs films jamais tournés ! Magnifique. Et je ne suis pas cinéphile. JJ Annaud est un très très grand réalisateur ! Grand merci pour ce qu’il a fait. Et ce film est un chef d’oeuvre

  • Grisonnant

    Et quelle bande originale.