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L'annonce d'une nouvelle série Marvel fait à coup sûr beaucoup moins de bruit aujourd'hui que voici encore à peine trois ans, au lancement de la phase 4 du MCU. Echo, cependant, première série maison arborant le label Marvel Spotlight, et dont les cinq épisodes sont disponibles ce 10 janvier sur Disney+, avait quelques arguments à faire valoir : elle promettait de se démarquer des autres productions super-héroïques du studio par un accent davantage mis sur le développement des personnages (et moins sur les enjeux magico-quantico-intergalatiques).
Et, surtout, elle annonçait un traitement bien plus mature de ses thématiques, avec notamment un recours à une violence plus frontale que d'habitude chez la filiale super-héros de l'empire Disney. Un retour, en quelque sorte, à la veine des séries Marvel diffusées sur Netflix en 2015-2019, comme The Punisher, Jessica Jones ou Daredevil. Mais a-t-on encore la place dans notre planning de spectateur pour une énième série dérivée super-héroïque ?
Echo est avant tout la suite directe d'une autre série Marvel : Hawkeye. Au point qu'il est délicat de conseiller à quiconque de s'y lancer sans avoir rattrapé celle-ci. On y faisait la connaissance de Maya Lopez (Alaqua Cox), une jeune femme d'origine amérindienne malentendante, pourvue d'une prothèse en guise de jambe droite, mais surtout cheffe de la « Mafia des Survet' » et combattante hors pair. Dans Echo, on la retrouve en cavale, de retour dans la ville où elle a grandi, avec à ses trousses les sbires de Wilson Fisk, dit « le Caïd » (Vincent D'Onofrio), qu'elle a trahi.
Pour échapper à son passé criminel, elle va devoir affronter ceux-ci, mais aussi renouer avec ses racines et se réconcilier avec sa famille, sa communauté, et surtout elle-même. Et le problème, c'est qu'on se demande très vite quelle raison peut bien nous pousser à regarder Echo. Certes, la série n'est pas sans qualités : elle est réalisée et interprétée par des gens visiblement compétents, tandis que les scènes d'action font le job, même si elles n'arrivent pas à la cheville d'un Daredevil version 2015. Et pourtant, l'intérêt manque cruellement : cette origin story ressemble à beaucoup d'autres et, dépourvue d'aspérités et de prises de risque, elle suscite surtout un ennui poli.
Les séries Marvel dans l'impasse ?
L'incapacité d'Echo à nous prendre par le col est malheureusement symptomatique de l'impasse dans laquelle Marvel s'est piégé en choisissant de ne pas choisir entre univers partagé et quête effrénée d'un public le plus large possible. En effet, le studio cherche de toute évidence à diversifier le ton et même les genres de ses séries : c'est la raison d'être d'une quasi-sitcom comme She-Hulk, ou du grand écart absurde entre une comédie d'action visant les ados comme Hawkeye et d'un drame d'action violent et mature comme sa série dérivée Echo. Chacun de ces feuilletons cible un public différent, l'idée étant peu ou prou qu'il faut une série Marvel pour tout le monde.
Dans le même temps, Marvel joue pourtant à fond la carte de l'univers partagé, où les personnages circulent d'une série à l'autre et du grand au petit écran. On est censé regarder Hawkeye parce que l'on connaît le héros interprété par Jeremy Renner et qu'il nous importe de savoir ce qui lui arrive après Avengers : Endgame. Tout comme Maya Lopez dans Hawkeye puis Echo. Pour s'intéresser à elle, il faudrait donc apprécier avec le même entrain les gags et les vannes un peu puérils de la première et les combats à la violence assez graphique de la seconde. Pour le moins, le pari est risqué. Et de fait : en réalité, si vous avez aimé Hawkeye, vous n'êtes probablement pas le public d'Echo. Et si vous n'avez pas aimé Hawkeye, ou si vous ne l'avez pas vu, l'envie de regarder Echo n'ira pas de soi. À trop vouloir plaire à tous, les studios Marvel risquent surtout de ne plus intéresser personne.
Alors que la « marque » Marvel a perdu de sa force et qu'elle ne garantit plus au studio que le public répondra présent quel que soit le programme, les scénaristes devraient redoubler d'efforts pour nous attacher aux personnages, indépendamment de leur appartenance à un univers étendu. Une mission à laquelle Echo, hélas, échoue : Maya Lopez, héroïne centrale que l'on nous demande d'accompagner dans sa quête, n'a rien de sympathique. Elle est certes tenace et efficace, mais surtout têtue, brutale, égoïste. Certes, les scénaristes ont pris soin de l'entourer, dans Echo et contrairement à Hawkeye, de seconds couteaux plus avenants et parfois drôles, mais montrer qu'un protagoniste est aimé ne suffit pas à le rendre aimable.
Echo, un patchwork d'idées vues et revues
Les « handicaps » de Maya, les failles qui nous la rendent plus humaine, ne sont ainsi pas, ou très peu, exploités dramatiquement : ce sont de simples caractéristiques, qui ne sont en définitive pas plus importantes que le serait le fait de « porter un blouson de cuir » ou d'avoir « les cheveux teints en vert ». Elle est sourde, OK, mais tout le monde ou presque semble parler la langue des signes autour d'elle. Quant à la prothèse, elle lui permet de se mouvoir exactement comme si elle avait une jambe valide, ni plus ni moins.
Pire encore : sa quête d'identité, à travers la redécouverte de pouvoirs ancestraux et de son héritage amérindien, n'est que peu originale et semble, pendant l'essentiel de la série, artificiellement plaquée sur une intrigue qui n'a pas besoin d'elle. Echo ressemble ainsi à un patchwork d'idées vues et revues, exploitées avec compétence technique mais sans génie, et surtout sans parvenir à les réunir en un tout organique. Au point que la brièveté de la série (cinq épisodes de quarante-cinq à cinquante minutes) devient une qualité : on n'arrive jamais à s'y intéresser vraiment, mais au moins on ne s'ennuie pas. Peu probable que cela suffise à la considérer comme une réussite et à appeler une suite.
Il n'y a aucun fil conducteur.
5 épisodes et à la fin rien.
Le néant absolu.
L'héroine fait des tours à moto mais dans quel but ? Aucun sens.
A fuir.
Depuis la fin de endgame disney ne sait plis quoi faire de ses franchises. De maniere generale disney a toujours etait mauvais pour creer de nouvelles oeuvre en partant de rien mais c’est vraiment flagrant depuis 5 ans
Marvel n'a pas compris que le spectateur s'identifie toujours au héros, quels que soient la couleur de sa peau ou ses défauts.