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C'était l'une des bandes-annonces les plus attendues lors du dernier Super Bowl, finale sacrée du championnat de football américain. Dans la nuit du 11 au 12 février (heure française), les fans des productions Marvel ont pu donc déguster les premières images de Deadpool & Wolverine, troisième volet des exploits bouffons et gores de Deadpool, ex-ennemi des X-Men, super-héros libidineux, baratineur mais aussi redoutable machine à tuer, incarné au cinéma par Ryan Reynolds.
Dans un contexte de marasme critique et commercial persistant pour les récents blockbusters de Marvel Studios, les experts misent beaucoup sur ce troisième Deadpool, récupéré par Marvel/Disney depuis ses débuts chez Fox, pour redresser la cote bien faiblarde des justiciers masqués dans le cœur d'un public passablement lassé.
Réalisé par l'édulcorant Shawn Levy (La Nuit au musée 1/2/3, Free Guy et, trois fois hélas, créateur de Stranger Things), le film joue à son tour la carte de l'univers interconnecté, comme le suggère la bande-annonce de ce week-end. On retrouve Wade Wilson/Deadpool perturbé en plein anniversaire par la Time Variance Authority (TVA). Les gendarmes du temps, déjà vus dans la série Loki, sur Disney+, attendent de lui qu'il accomplisse une bien mystérieuse mission.
Une bande-annonce truffée de « easter eggs »
Un canevas qui semble très secondaire. Car la bande-annonce déborde de références cachées – les fameux « easter eggs » – qui affolent la Toile. À commencer par la fausse surprise du retour de Hugh Jackman, annoncé depuis des mois, dans le rôle du mutant Wolverine.
Tout indique une sérieuse bisbille avec Deadpool, mais cette réapparition du superhéros griffu est surtout une vieille ruse des scénaristes pour assurer à Marvel un juteux retour aux affaires. La méthode facile du come-back avait fait des étincelles en 2021 avec les retours des vétérans Tobey Maguire et Andrew Garfield dans leurs costumes de Spider-Man respectifs, à l'occasion du très inégal Spider-Man : No Way Home de Jon Watts. Le blockbuster avait alors rapporté près de deux milliards de dollars dans le monde – aucun film Marvel n'a su renouveler cet exploit depuis. De quoi encourager les producteurs à répéter l'opération…
Dans le cas de Deadpool & Wolverine, le rachat, officialisé en 2019, du studio 21th Century Fox par la Walt Disney Company autorise sa filiale Marvel Studios à jouir enfin du catalogue de super-justiciers qui, jusque-là, restaient sous licence Fox : Marvel peut donc désormais exploiter comme bon lui semble dans son univers partagé (le fameux MCU) toutes propriétés intellectuelles de la galaxie X-Men. D'où la présence remarquée, dans la bande-annonce de Deadpool & Wolverine, du géant métallique Colossus (toujours joué par Stefan Kapicic) ou de Pyro (Aaron Stanford, qui a incarné pour la dernière fois le personnage en… 2003 !). Mieux encore, le dernier plan de ce trailer ultra-commenté sur la Toile fait figurer la couverture du comics Secret Wars vol. 1 n° 5, culte parmi les lecteurs du genre.
Les super-héros ont du plomb dans la cape
Malgré une avalanche de fan service et peu de surprises sur le strict plan de la mise en scène (Shawn Levy oblige), on continue, naïvement, d'espérer un résultat plaisant. D'abord parce que les deux premiers Deadpool avaient su tirer leur épingle du jeu par une irrévérence crasse plutôt unique en son genre. Ensuite, parce que Marvel n'a tout simplement pas le droit à l'erreur. Un nouvel échec, artistique ou commercial, pourrait porter le coup de grâce à un genre malade, quel que soit son port d'attache (chez le concurrent Warner/DC Comics, le bilan récent n'est guère plus reluisant). Le four enregistré à l'automne dernier par The Marvels, pire performance de l'histoire du studio Marvel au box-office, témoigne de l'amoncellement de nuages dans le ciel jadis radieux des super-héros.
Le patron de Disney, Bob Iger, promettait quant à lui, en décembre, que son groupe « privilégierait désormais la qualité à la quantité ». Ce nouveau Deadpool & Wolverine est le seul film prévu par Marvel en 2024 : en cas de bide comme de réussite, son destin sera scruté à la loupe pour l'avenir du genre. Fin du suspense le 24 juillet prochain, donc…
Ca fait au moins 6 ans que marvel n’est plus que l’ombre de lui même à essayer de reproduire leur succès sans jamais comprendre ce qui a plu à l’epoque