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On commence à comprendre que, dans l'espace, personne ne nous entendra crier. Fede Alvarez (réalisateur de Don't Breathe et du remake d'Evil Dead en 2013) nappe un peu plus la saga Alien, déjà lourdement garnie, avec le sobrement intitulé Romulus. Septième film (à l'exclusion des immondes dérivés Alien vs Predator 1 & 2) de l'épopée de science-fiction désormais culte lancée par Ridley Scott en 1979, cette nouvelle suite débarquera dans les salles françaises le 14 août prochain. En attendant, elle se dévoile dans une courte bande-annonce – une minute à peine – qui, pourtant, en dit déjà long sur les belles ambitions de ce futur hit de l'été.
Une campagne de séduction qui commence par le ton. En quelques secondes à peine, on retrouve la suffocante ambiance huis clos qui faisait le sel du premier film. Nous sommes donc en 2180, entre les deux volets originaux d'Alien. Un vaisseau désert, des projections d'hémoglobine et quelques hurlements déchirants, enveloppés dans une somptueuse photographie, nous renvoient directement au Huitième Passager de Ridley Scott, mais aussi dans le cinéma d'horreur d'Alvarez.
Sentiment renforcé par les surgissements aussi terrifiants qu'inopinés du xénomorphe, extraterrestre historique de la franchise, qui devrait là encore passer le plus clair du canevas en planque, dans l'attente de se délecter des passagers de l'embarcation.
Le film gagne, déjà, à se détacher de la surenchère belliqueuse d'Aliens : le retour, second volet de la saga sorti en 1986. James Cameron y avait alors brillamment transformé l'intrigue intimiste en un blockbuster d'action, phénomène qu'ont bien tenté de reproduire la plupart des suites, notamment Prometheus (2012) et Alien : Convenant (2017) – pourtant réalisés par Ridley Scott – avec le succès inégal qu'on leur connaît. Le salut pour ces franchises passe par la sobriété, le retour aux fondamentaux. Le sympathique Prey (2022), dernier né de la saga Predator, en avait fait une démonstration plutôt convaincante.
Alien : Romulus béni par Ridley Scott
Mais l'argument le plus lourd en faveur de cet Alien : Romulus, c'est bien qu'il a été béni par le sacro-saint Ridley Scott, père de la saga, mais aussi critique réputé particulièrement acerbe de ses propres successeurs. Le cinéaste avait reconnu dans les colonnes d'Empire avoir eu du mal avec Blade Runner 2049, suite de son Blade Runner (1982) pourtant réalisée par Denis Villeneuve (Dune, Prisoners), qu'il avait trouvée « trop longue » en admettant alors qu'il « aurait dû réaliser [le film] lui-même ».
Tout le monde, Alvarez le premier, était donc curieux de savoir ce que le Britannique penserait de ce nouvel Alien. Interrogé par son confrère Guillermo del Toro lors du sommet DGA latino 2023, grand festival de la culture hispanique, Fede Alvarez – lui-même uruguayen – a admis en octobre dernier que Ridley Scott avait eu accès à une avant-première exclusive du film. Selon ses dires, il aurait trouvé Romulus « carrément génial ».
Un commentaire d'une rare bienveillance de la part du cinéaste, qui ces derniers temps s'était plutôt illustré par sa volonté de garder une mainmise sur la franchise. Le stress post-traumatique légitime d'un créateur dépossédé de sa créature lorsque la 20th Century Fox, studio détenteur des droits de la saga, l'avait souillée avec les minables Alien vs Predator – premier (2004) et deuxième (2007) du nom – qui voyaient s'affronter les deux extraterrestres les plus célèbres du septième art. Soyez rassurés : sauf catastrophe industrielle, Alien : Romulus devrait aisément faire mieux.
Non, Ridley Scott n'a pas un tit'livre... ?
On comprend dès lors que Ridley Scott n'a jamais lu Tite Live.
Quel dommage pour lui.
Jeune, j'en lisais les traductions chez ma tante, prof de lettres classiques et elle n'imaginait pas que je le fasse dans un autre intérêt que de copier, en m'en nourrissant pour mes futures versions latines.
Mais moi, j'aimais beaucoup Tite Live...