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La grève des acteurs et des scénaristes est finie à Hollywood. Pas les maux de tête des studios américains. La semaine dernière, le groupe Warner Bros Discovery a confessé qu'il n'arriverait pas à atteindre ses objectifs de remboursement de dette, malgré le succès historique du film Barbie. Celle-ci atteignait… 43 milliards de dollars (40 milliards d'euros) à la fin septembre 2023 ! Sanction immédiate des marchés financiers : les actions de la maison mère des studios Warner Bros et des chaînes CNN, HBO et Eurosport ont chuté de près de 20 % à Wall Street.
L'année dernière, la fusion entre WarnerMedia et Discovery avait lesté la nouvelle entreprise de 40 milliards de dollars de dettes. La hausse des taux d'intérêt complique l'équation économique du groupe, affecté par la morosité du marché publicitaire. D'autant que ses productions ont été déstabilisées par les grèves. Si le streaming (service Max) a généré des bénéfices au dernier trimestre, la société affiche toujours une perte nette de 417 millions de dollars (389 millions d'euros), contre 2,3 milliards de dollars il y a un an, pour un chiffre d'affaires trimestriel d'environ 10 milliards de dollars (9,3 milliards d'euros).
Réduire drastiquement les coûts
Warner Bros Discovery n'est pas un cas isolé. Selon le cabinet d'études Enders Analysis, les cinq grands studios (Warner, Disney, Paramount, Comcast et Netflix) ploient sous environ 190 milliards de dollars de dettes. L'oscar de la dette la plus importante revient à Comcast, propriétaire des studios DreamWorks, de Sky et NBC Universal : elle atteignait environ 100 milliards de dollars au premier semestre 2023 !
Après Warner, suivent Disney (une quarantaine de milliards), Paramount (14 milliards) et Netflix (une dizaine de milliards), le seul service de streaming vidéo rentable. Les nouvelles activités de streaming dégagent des marges réduites, estimées entre 10 à 15 %. Les grands studios sont donc contraints de diminuer drastiquement leurs coûts afin de générer plus de liquidités pour rembourser leurs dettes colossales.
C'est ce qu'a tenté de démontrer aux investisseurs Bob Iger, PDG de Disney (Disney+, ESPN, les films Marvel…), lors de la récente présentation des résultats financiers. Le géant centenaire du divertissement a prévu de diminuer de 7,5 milliards de dollars ses coûts, 2 milliards de plus que prévu initialement. Surtout, il a généré, lors de son dernier exercice, 4,9 milliards de dollars de liquidités (« free cash flow »), contre 1 milliard de dollars un an plus tôt.
Bob Iger promet de produire moins de films mais mieux. Il lui reste du travail. Le récent The Marvels a réalisé le pire démarrage de la franchise, avec « seulement » 44 millions de dollars de recettes aux États-Unis (110 millions au total dans le monde), pour un budget d'environ 220 millions de dollars. La fin d'une recette à succès ?
C'est quasiment un marronnier et, depuis sa naissance, le cinéma hollywoodien meurt, et renait de ses cendres.