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Avertissement : cet article contient de nombreux spoilers sur l'épisode chroniqué. Vous voilà prévenus !
C'est toujours le silence radio côté cinéma pour Star Wars, mais les fans rongeant leur frein peuvent encore se rabattre sur le streaming. Un an après leur dernière apparition lors des épisodes crossover du Livre Boba Fett, Din Djarin (Pedro Pascal) et le Baby Yoda, alias Grogu (qui n'a pas grandi d'un pouce), sont de retour pour une saison 3 de The Mandalorian propulsée piano.
Ce premier épisode, écrit par le showrunner Jon Favreau, sert essentiellement à poser les fondations de la nouvelle quête de Djarin qui, en fin de saison 2, avait accompli celle de confier Grogu au Jedi Luke Skywalker. Rappelons aux innocents que l'action de The Mandalorian se déroule cinq ans après les événements du Retour du Jedi, dans une galaxie où l'alliance rebelle a triomphé du sinistre Empire et où Luke est désormais un maître Jedi accompli. À la fin du Livre de Boba Fett (perçue en vérité comme une saison 2.5 de The Mandalorian), Grogu décidait d'interrompre sa formation avec Skywalker pour retrouver son ami Djarin sur Tatooine et partir avec lui vers de nouvelles aventures.
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Cette saison 3 débute par une grosse scène d'action sur une planète inconnue, lors de l'intronisation d'un adolescent à l'ordre mandalorien. La mise en scène entretient l'ambiguïté sur la temporalité des événements : s'agit-il d'un flashback sur la jeunesse de Din Djarin ? La cérémonie, présidée par l'énigmatique armurière (sorte de guide spirituel des Mandaloriens), est interrompue par l'attaque spectaculaire d'un crocodile géant, dont les guerriers mandaloriens ne viendront à bout que grâce à l'aide inopinée de Din Djarin aux commandes de son vaisseau, flanqué du mimi Grogu. Nous sommes donc bien au présent.
La discussion qui suit entre l'armurière et le Mandalorien lance le premier fil rouge de cette nouvelle fournée : excommunié pour avoir osé enlever volontairement son casque en public (dans l'épisode 7 de la saison 2), acte strictement interdit par le Credo mandalorien, Djarin peut cependant trouver le chemin de la rédemption en se baignant dans les « eaux vivantes » situées sous les mines de la planète Mandalore.
L'armurière soutient cependant que Mandalore a été détruite pendant la « grande purge » orchestrée par l'Empire et que toute rédemption est impossible. Din Djarin maintient que leur planète d'origine existe toujours et s'engage à ramener la preuve qu'il s'est bel et bien trempé dans les eaux sacrées pour réintégrer son groupe. Tel est l'enjeu posé par l'épisode, pas très excitant pour être honnête, mais les atours de The Mandalorian ont toujours résidé ailleurs que dans ses scripts.
La force est avec la série en raison de son concept de « space western » toujours bien fignolé, de sa direction artistique soignée, de l'intéressante connexion transmedia du feuilleton avec le reste de l'univers Star Wars, de son humour et, bien sûr, de la relation attendrissante entre Din Djarin et Grogu. Dans L'Apostat (titre de cet épisode 3.1), les cases du cahier des charges sont toutes cochées et les 32 minutes filent sans ennui, même si l'on rêve d'un décollage scénaristique plus conséquent dès la semaine prochaine.
Baleines-poulpes en vitesse lumière
En attendant, Jon Favreau dégaine des scènes familières mais toujours plaisantes : Djarin et Grogu retournent sur la planète Nevarro, débarrassée des troupes de l'Empire et désormais gouvernée par l'ex-chef de gang Greef Karga (Carl Weathers), qui s'est refait une virginité comme « haut magistrat » des lieux. Sur Nevarro, transformée par Karga en centre d'affaires et en port influent sur la bordure extérieure de la galaxie, le Mandalorien va aider Greef à se débarrasser d'un petit groupe de pirates aux ordres du caïd Gorian Shard. Puis successivement : chercher à faire réparer (sans succès) le droïde IG-11 pour l'aider dans sa quête des mines de Mandalore ; ferrailler encore contre les troupes de Shard mais cette fois dans l'espace en plein champ d'astéroïdes ; partir à la recherche d'une pièce manquante pour la réparation du droïde ; retrouver sur la planète Kalevala une Bo Katan Kryze (Katee Sackhoff) esseulée, déchue et complètement désabusée, abandonnée par son groupe, répétant à Din Djarin que Mandalore est une planète bel et bien dévastée, aux sols empoisonnés.
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Peu de surprises fracassantes donc, mais un vrai plaisir à retrouver le Mandalorien et son mini-compagnon, sans oublier au moins une séquence fascinante et poétique : lors du passage en hyperespace pour atteindre Nevarro, Grogu perçoit depuis son cockpit de gigantesques formes sombres, à mi-chemin entre la baleine et le poulpe, entourant le vaisseau dans sa course durant quelques secondes. Les experts les plus pointus ont reconnu dans ces entités la race des Purrgil, créatures déjà apparues dans la série animée Star Wars Rebels et qui seront probablement amenées à jouer un rôle plus important prochainement. Vite, la suite ! En espérant que cette saison 3 de The Mandalorian aille crescendo après cette exposition un poil trop tranquille.