« The Mandalorian » saison 2 : le réveil de la force tranquille

La série estampillée « Star Wars » revient pour de nouveaux épisodes sur Disney +. Disponible depuis ce matin, le premier renoue avec le charme simple du concept.

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Le Mandalorien et « l'enfant », ou Baby Yoda pour les fans.
Le Mandalorien et « l'enfant », ou Baby Yoda pour les fans. © Lucasfilm Ltd. / Lucasfilm Ltd.

Temps de lecture : 5 min

Le Mandalorien revient, et l'on en parle en bien ! En ces jours sombres où toute certitude vacille, la force tranquille de cette série dérivée de l'univers Star Wars n'est pas sans nous toucher par son retour aux valeurs simples. Récit de la quête de son héros à travers la galaxie pour ramener l'énigmatique Baby Yoda à son peuple d'origine, la saison 1, située cinq ans après les événements du Retour du Jedi, se terminait sur une conclusion heureuse : la victoire de Din Djarin (véritable identité du Mandalorien, toujours incarné par Pedro Pascal) contre le méchant Moff Gideon (Giancarlo Esposito), ex-officier de l'Empire, lui aussi, comme d'autres, à la poursuite de la précieuse petite créature yodesque. Petit suspense : les dernières secondes nous montraient Gideon en train de s'extraire de la carcasse de son vaisseau calciné avec l'aide d'un « sabre noir » laser, visiblement déterminé à ne pas en rester là. Et nous, spectateurs, avec lui, séduits par la bonne tenue de ces huit premiers épisodes ni révolutionnaires ni époustouflants, mais assez distrayants pour nous appâter en vue d'une saison 2. Laquelle, à en croire une bande-annonce bien mouvementée, promet de ne pas s'engluer dans le surplace.

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Par son élégance, son efficacité old school, sa relative rugosité et son aptitude à mixer l'univers bien connu des fans aux codes du néo-western, The Mandalorian réalisait ainsi l'exploit de faire correctement du neuf avec du vieux – mission globalement ratée par la piteuse dernière trilogie de films. Depuis ce vendredi matin, toujours sur Disney +, le premier épisode de cette deuxième salve est donc disponible – et, comme toujours, à l'ancienne, un épisode par semaine, comme au temps de la télé de papa ! On a un peu l'impression d'être mis au pain sec et à l'eau à côté des orgies de saisons entières postées d'un coup par l'ogre Netflix pour ses séries nettement plus sophistiquées. D'autant que les journalistes sont logés à la même enseigne que tout le monde et n'ont eu, cette fois, aucun accès privilégié aux premiers segments. On se gardera donc de tout jugement hâtif au vu des cinquante-cinq minutes de cet épisode de lancement (dont deux minutes de résumé des précédents), mais le plaisir est toujours bien là et les fondamentaux archétypaux du récit, aussi.

Entre Leone et Lawrence d'Arabie

Dans cet épisode écrit et réalisé par Jon Favreau, le Mandalorien (Mando pour les intimes) se trimballe toujours d'un bout à l'autre du cosmos avec l'enfant Yoda, à la recherche des racines de ce dernier. Son périple le ramène sur Tatooine, l'iconique planète des sables, où il piste un certain Cobb Vanth (Timothy Olyphant), marshal du bled paumé de Mos Pelgo. À la suite d'un troc avec les Jawas, Vanth a récupéré une armure mandalorienne lui permettant d'imposer un semblant d'ordre dans le patelin – une forme d'appropriation culturelle fort déplaisante pour notre Mandalorien pur jus, qui exige du marshal qu'il lui restitue cette armure. Les deux hommes n'auront pas le temps de s'affronter : la menace d'un immense ver des sables souterrain – baptisé ici Dragon Krait afin d'éviter un procès avec les ayants droit de Dune – va les contraindre à unir leurs forces. En échange de l'aide de Mando pour terrasser la bête et sauver Mos Pelgo, Vanth lui rendra son barda. Conformément aux bonnes vieilles séries de divertissement des années 1970-1980, « Le Marshal » (c'est le titre de l'épisode) ne va pas chercher midi à 14 heures dans sa narration : un début, un milieu, une fin bouclée et une intrigue simplissime à suivre.

Comme lors de la saison 1, le charme opère par la qualité globale de ce spectacle de poche, notamment la stupéfiante classe des effets spéciaux en images de synthèse. Recyclant toujours la charte esthétique à la fois réaliste et léchée que proposait Rogue One : A Star Wars Story (le film spin-off de la nouvelle trilogie, sorti en 2016, et de très loin le meilleur des récents Star Wars), The Mandalorian semble avoir perfectionné un peu plus sa technologie et se permet de très beaux et lisibles cadrages, notamment lors des scènes spectaculaires de combat contre le dragon. C'est généreux, mouvementé, amusant, sans prétention, traversé d'ambiances à la Leone avec un zeste de Lawrence d'Arabie, mais ce n'est pas tout. Hormis le plaisir de retrouver le toujours réjouissant Timothy Olyphant (la série Justified et récemment Once upon a time… in Hollywood), sosie troublant de Pierce Brosnan en plus jeune dans cet épisode, les fidèles savourent une (très) grosse pincée de nouveaux clins d'œil à l'univers Star Wars – et logiquement au Retour du Jedi, mais aussi à La Guerre des étoiles et à La Menace fantôme.

Le Mandalorien (Pedro Pascal), Peli Motto (Amy Sedaris) et "L'enfant" dans <em>The Mandalorian</em> saison 2., en exclusivité sur Disney+. © 2020 Lucasfilm Ltd. & ™. All Rights Reserved.
 ©  Lucasfilm Ltd. / Lucasfilm Ltd.
Le Mandalorien (Pedro Pascal), Peli Motto (Amy Sedaris) et "L'enfant" dans The Mandalorian saison 2., en exclusivité sur Disney+. © 2020 Lucasfilm Ltd. & ™. All Rights Reserved. © Lucasfilm Ltd. / Lucasfilm Ltd.

Une révélation finale spectaculaire

On pourrait s'inquiéter de ce recours plus visible encore à la grosse ficelle de la nostalgie – écueil si agaçant, au cinéma, dans lequel trébuchaient Le Réveil de la Force et L'Ascension de Skywalker. Mais ici, comme au cours de la saison 1, une sorte de main invisible harmonise ces piqûres de rappel pour les fondre naturellement dans l'intrigue, sans que le spectateur se sente abusivement aguiché. Si vous n'avez pas encore vu « The Marshal », pas question de vous gâcher les nombreuses surprises et « œufs de Pâques » disséminés ici et là. Mais sachez qu'un rebondissement majeur s'étale en grand sur l'écran juste avant le générique final et marque, pour la première fois, l'arrivée d'un vétéran des anciens films dans les péripéties de The Mandalorian. Attention : l'acteur en question revient ici dans un autre rôle que le sien au cinéma, mais il y a une subtilité !

Sur la Toile, les accros ont d'ores et déjà deviné l'identité du personnage et, s'il s'agit bien de lui, il sera intéressant de voir comment la série parvient à gérer correctement cette résurrection sans basculer dans le fan service de bas étage. Réservons donc notre pronostic en attendant de découvrir les épisodes suivants, laborieusement semaine après semaine, mais, pour l'instant, ces premières retrouvailles avec The Mandalorian ont marqué des points. Allez, pour la forme, un petit coup de sabre laser sur le pif des scénaristes : Baby Yoda ne sert strictement à rien cette semaine, en dehors de ses habituels glouglous, gazouillis et autres œillades qui finissent toujours par balayer notre raison. Inutile ou pas, le chérubin nous rend désespérément gagas. Saleté de pouvoir de la force !

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Commentaire (1)

  • Cris007

    Ça me plaît beaucoup !
    par ces temps si moches, si pénibles et affreux que nous vivons
    Le petit Yoda et son protecteur nous font rêver