« The Crown », « Escort Boys », « Reacher » « Split » : quelles séries regarder (ou pas) ce week-end ?

TÊTES DE SÉRIES. La mort de Lady Di, des gigolos rigolos, un inspecteur testostéroné, une utopie féministe. Cette semaine, il y en a pour tous les goûts sur Netflix, Prime Video et France TV.

Par , , , Sophie Hienard

Escort Boys, librement adaptée de la série israélienne Johnny and the Knights of Galilee. Disponible sur Prime Video dès le 22 décembre 2023. 
Escort Boys, librement adaptée de la série israélienne Johnny and the Knights of Galilee. Disponible sur Prime Video dès le 22 décembre 2023.  © Prime Vidéo

Temps de lecture : 5 min

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Deuil et opportunisme sont pêle-mêle dans The Crown : fin d'une série historique qui aura dressé un portrait puissant et subtil de la plus vieille dynastie d'Europe. Dans un autre genre et pour affronter les torpeurs de l'hiver, les séries Escort Boys et Split sont au rendez-vous. Pourraient-elles réveiller notre libido ? La sexualité comme outil de travail ou source de questionnement…

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Enfin, Reacher, adaptation des best-sellers de l'écrivain Lee Child, voit sa saison 2 sortir sur nos écrans. Jack Reacher, jadis interprété par Tom Cruise (en 2012 et en 2016), est cette fois incarné par Alan Ritchson, un gros bras au cœur fidèle et à la tête bien faite, en quête de justice…

The Crown : les adieux à la reine

Alors, cette sixième et dernière saison ? Elle s'ouvre sur la princesse Diana, et ne la lâche pas, et il faut applaudir Peter Morgan pour le traitement aussi respectueux que bouleversant de l'accident qui coûtera la vie au jeune couple dans le tunnel du pont de l'Alma en 1997.

La saison court jusqu'en 2005, observe de près les orphelins de mère face à leur père, un Charles qui peut compter sur les conseils de sa Camilla, enfin récompensée par le oui de la reine au remariage ! Car dans la seconde partie, Elizabeth fait enfin son come-back en majesté. Et tient bon face à Tony Blair comme lors de son Jubilée, alors que sa chère Margaret a quitté la scène, suivie de près par la reine mère. Des parallèles sont finement instaurés entre Camilla aussi réconfortante pour Charles que Philip pour Elizabeth. Entre Harry (formidable) aussi imprévisible et borderline en numéro deux que Margaret, entre les faiseurs de mariages : Al-Fayad père (qui tourne si mal) et la mère de Kate qui veut William pour gendre. Elizabeth, plus granny que jamais, voit défiler sa vie, jolie trouvaille que la préparation de ses funérailles, se découvre en femme sensible et pleine d'humour. Et l'adieu à la reine en Imelda Staunton se fera par la grande porte mais on ne raconte pas tout…

The Crown saison 6 partie 2, depuis le 14 décembre sur Netflix.

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À vous de voir…

Escort Boys : plein feu sur une bande de va-culs-nus

Ben (Guillaume Labbé), acteur raté, revient s'installer en Camargue à la mort de son père, mais les finances de l'entreprise familiale sont au plus bas. Gagner de l'argent au plus vite, oui mais comment ? La série Escort Boys lancée cette semaine par Prime Video nous apporte sa réponse dans son titre on ne peut plus explicite. Cette série signée Ruben Alves (réalisateur en 2020 du film Miss), librement adaptée de la série israélienne Johnny & the Knights of the Galilee, ne fait pas dans la demi-mesure en offrant pour les fêtes cette fable moderne où le rôle d'objet sexuel échoit pour une fois à des hommes filmés façon calendrier Dieux du stade, sous toutes les coutures. Hélas, le projet choisit la voie de la comédie dramatique bon marché sans jamais nous permettre de croire vraiment à cette histoire de potes d'enfance, Ben, Mathias (Simon Ehrlacher), Ludo (Thibaut Evrard) et Zack (Corentin Fila), qui tombent le slip pour faire remonter leurs finances, le tout sous la houlette d'une gamine de 17 ans qui s'improvise du jour au lendemain mère maquerelle ( !). Le tout agrémenté d'un discours plutôt lisse et pas toujours très clair sur la place des femmes dans la société.

L'occasion cependant d'apprécier l'abattage de Carole Bouquet, d'Amanda Lear, de Kelly Rutherford (ex-Melrose Place, Gossip Girl) ou de l'excellente Rossy de Palma dans des rôles de clientes pas comme les autres. Pour le reste, pas grand-chose, hélas, à se mettre sous la rétine dans cette série qui prend des airs de téléfilm de France 3 gentiment sulfureux, si ce ne sont les fessiers de nos acteurs principaux menés par le sympathique Guillaume Labbé, ex-rugbyman du Stade français, qui, depuis plusieurs années maintenant, affiche sa belle gueule – et son talent – dans nombre de fictions estampillées TF1 (la série Je te promets – ou plus récemment le téléfilm Les Yeux grand fermés avec Muriel Robin).

Escort Boys, depuis le 22 décembre sur Prime Video.

Reacher : « Don't fuck up ! »

« You do not mess with the special investigators ! », entonne ce nouveau groupe des forces spéciales américaines, formé par le sergent Reacher. Cet ancien agent des forces spéciales a formé cet escadron, dès qu'il a appris que des membres de son ancienne unité, la 110e MP Special Investigations, se faisaient tuer, le premier, un ami proche, sauvagement torturé puis jeté d'un hélicoptère. Le colosse, Jack Reacher, compte bien retrouver les coupables, toujours en accord avec ses principes, qui sont la justice et la morale.

Il faut reconnaître que le physique impressionnant d'Alan Ritchson (vu dans Smallville, Fast and Furious 10 ou Titans) représente l'intérêt majeur de cette série. Avec une question, tacite, qui sous-tend cette saison 2 : quand Reacher va-t-il de nouveau céder à la violence ? C'est tout l'intérêt de ces nouveaux épisodes qui devraient assumer davantage ses scènes d'action plutôt que ses longs dialogues… souvent volubiles et caricaturaux. Comme pour montrer à tout prix qu'il n'est pas qu'un tas de muscles, Reacher explique aux autres qu'il est « super smart » et tente de le prouver à la moindre occasion. Ses compagnons de combat, ou plutôt ses adeptes, s'inscrivent dans la même mentalité. Américain jusqu'à la moelle, excessif, jusqu'à en être parfois… risible.

Reacher saison 2, depuis le 15 décembre sur Prime Video.

À LIRE AUSSI « Reacher » : la gentille brute revient pour une saison 2

Séance de rattrapage

Split : la mini-série féministe qui voit double

Ève et Anna s'élancent l'une vers l'autre. Comme en miroir, l'actrice et la doublure se découvrent. Elles ne peuvent s'empêcher de sourire. Leurs regards ne se quitteront plus. Dès l'incipit, Iris Brey dévoile les ressorts de sa série : un portrait de jeunes femmes en feu, une esthétique contemplative et des compositions électro signées Rebeka Warrior. Vous l'aurez compris : Split, c'est LA pépite de France.tv Slash.

Par une division de l'écran (split screen), la réalisatrice égraine des références queer – comme Thérèse et Isabelle de Violette Leduc – et saisit sur les visages, les déchirements intérieurs. Celui d'Ève (Jehnny Beth), artiste aux allures fières, rongée par les violences sexuelles qu'elle a subies, plus jeune. Et celui d'Anna (Alma Jodorowsky), questionnant sa vie toute tracée – copain, enfant, maison – et son hétérosexualité. C'est là le cœur de l'œuvre : la redéfinition des normes amoureuses, le désir des femmes et leurs représentations. Iris Brey applique avec brio son female gaze (comprenez : « le regard féminin » détaché des standards sexistes). Ici, l'égalité prime et les rapports de domination sont exclus – en particulier des scènes de sexe filmées tout en retenue. Une utopie féministe sur petit écran, à ne pas manquer.

Split, à retrouver sur France.tv

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Commentaires (4)

  • lecteuraterré

    Fin de série un peu laborieuse au debut avec les minauderies de Diana mais a voir absolument pour Imelda Stauton, absolument extraordinaire dans le role de la Reine. Une démonstration d’acteur sur la force du silence.

  • bonjour d.Alfred

    Je voulais dire Le contraire homme Non déconstruit Le trouble sans doute.

  • bonjour d.Alfred

    Il faut envoyer cette photo à Sandrine Pour qu'enfin Elle voit Ce qu'est un homme déconstruit.