« Superman & Loïs » : que vaut cette resucée des aventures du super-héros ?

Cette série, diffusée sur TF1, après être passée par la case Salto, offre une nouvelle jeunesse au couple mythique de DC en lui prêtant une petite vie de famille presque comme les autres.

Par

Moi, Superman, toi, Lois !  (Tyler Hoechlin et Bitsie Tulloch)
Moi, Superman, toi, Lois !  (Tyler Hoechlin et Bitsie Tulloch) © The CW

Temps de lecture : 5 min

Lecture audio réservée aux abonnés

Soyons clairs dès le départ. Si vous vous jetez sur la série Superman & Loïs que diffuse TF1 en espérant réveiller les émois adolescents que vous aviez connus en suivant sur M6, dans les années 1990, la série Lois et Clark, les nouvelles aventures de Superman, vous allez au-devant d'une grande désillusion. Ne vous y trompez pas : Superman & Loïs n'est absolument pas un reboot de la série avec Teri Hatcher et Dean Cain.

La newsletter pop

Tous les troisièmes mercredis de chaque mois à 12h

Recevez le meilleur de la pop culture !

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

Pour autant, devez-vous passer votre chemin ? Pas sûr. Le couple Clark Kent-Lois Lane, plus fusionnel que jamais, a subi un petit dépoussiérage en règle. Et pour cause, dans cette nouvelle mouture lancée outre-Atlantique en janvier 2021 par The CW, nos deux tourtereaux sont mariés et parents de jumeaux ados, ce qui change évidemment la donne.

À LIRE AUSSI Lynda Carter : « Oui, “Wonder Woman” était une série féministe »

« La seule Lois Lane que j'ai connue, c'est celle qu'incarnait Margot Kidder, à la fin des années 1970, aux côtés de Christopher Reeve. » Quand on lui demande ce qu'elle a ressenti en endossant la panoplie d'un personnage aussi iconique que la « fiancée de Superman », la comédienne Bitsie Tulloch (vue dans la série Grimm) met fin à toutes nos velléités de comparaison. Et de préciser devant notre maladroite insistance que non, elle n'a jamais eu l'occasion de regarder la série Lois et Clark, les nouvelles aventures de Superman et qu'à ce titre elle est dans la totale incapacité d'émettre le moindre avis sur la superbe Teri Hatcher. « Je voulais garder une certaine fraîcheur en incarnant ce personnage et ne pas être influencée par le travail d'autres comédiennes. » Dicté ou non par la production de ce Superman & Loïs, le message est clair : pas question de jouer au jeu des 7 erreurs. On parle ici d'une série flambant neuve qui se targue de n'exister que par elle-même.

Cette ambiguïté balayée en quelques mots, il ne reste plus qu'à se concentrer sur ce nouvel ersatz venu agrandir en janvier dernier l'Arrowverse, cet univers de fiction porté par la chaîne The CW regroupant des séries consacrées aux super-héros de DC Comics. Donc, après The Flash, Arrow, Batwoman, ou encore Supergirl, dont elle est le spin-off, c'est au tour de Superman et de sa dulcinée de porter ces quinze épisodes mêlant avec intelligence effets spéciaux (très) réussis et intrigues au bon goût (mais trop) sucré de soap et de teen movie.

Aux commandes : Todd Helbing et Greg Berlanti. Le premier, showrunner de quatre des cinq saisons de The Flash, connaît bien l'univers de ces super-héros remis au goût du jour avec plus ou moins d'inspiration et de succès depuis une petite dizaine d'années. Le second, lui, a fait ses classes avec les séries Dawson, Brothers and Sisters ou Riverdale et produit pas moins de 18 séries après s'être essayé à la réalisation, en 2017, avec le délicieux Love, Simon, qui racontait les premiers émois homosexuels d'un adolescent.

Des jumeaux si différents

Une équipe efficace, donc capable de pondre une série conjuguant sans trop de difficultés super-héroïsme et peines adolescentes à tous les étages. Et, d'ailleurs, le premier épisode ne tente pas de nous tromper sur la marchandise. La rencontre de nos deux amoureux, leur travail au sein du fameux Daily Planet et leur romance, tout est évacué en moins de dix minutes pour nous proposer une version « parents responsables » (évidemment) de Clark et Lois.

À LIRE AUSSI Henry Cavill va-t-il mettre son costume de Superman au placard ?

La question n'est plus seulement de sauver la planète ou de lutter contre le mal, il faut encore se coltiner les problèmes de famille, les crises adolescentes des enfants – Jordan et Jonathan, des jumeaux de 14 ans (qui en font 18) aux caractères opposés – et les dilemmes éducatifs auxquels tout couple doit aujourd'hui se frotter. « C'est ce qui m'a intéressée en premier lieu dans cette série. Je n'incarnais pas juste la fameuse Lois Lane, mais une mère de famille confrontée aux soucis du quotidien, qui se démène pour assurer une vie équilibrée aux siens. C'est un aspect de la vie de Superman qui n'avait jamais été développé jusqu'ici. C'était donc un challenge intéressant », nous explique Bitsie Tulloch.

Le premier épisode plante plutôt bien le décor : en raison d'un drame familial, Clark quitte Metropolis, flanqué de son épouse et de leur progéniture tout en hormones (mais pas en boutons d'acné) pour s'installer à Smallville et gérer tant bien que mal sa vie de père responsable et de super-héros surexploité, appelé un peu partout dans le monde pour gérer des conflits hors norme, heures sup comprises. Ce postulat, parfois un peu ridicule (figurez-vous que madame aimerait que son Superman passe un peu plus de temps à la maison), apporte une touche de nouveauté à un mythe qui, sans être éculé, a déjà été largement essoré dans des séries pas forcément bien finaudes, Smallville (2001) en tête.

Rassurez-vous, vous ne serez pas totalement dépaysé. Pas question de trahir l'univers de Superman : Lex Luthor n'est pas loin et même Lana, l'amour d'adolescence de ce bon vieux Clark, travaille à la banque en ville et a épousé le capitaine des pompiers, un type brut de décoffrage qui voit d'un sale œil le retour du clan Kent.

Effets spéciaux et mâchoire carrée

De là à prétendre que ce Superman & Loïs remporte immédiatement l'adhésion, il y a un pas de géant que nous ne franchirons pas. Même si les effets spéciaux se révèlent très convaincants, que les acteurs ne déméritent pas en dépit de quelques scènes gentiment embarrassantes (Tyler Hoechlin, faux airs d'Henry Cavill, chemises à carreaux, mèche parfaitement gominée, mâchoire carrée et sourire Ultra Brite, colle parfaitement à l'imagerie véhiculée depuis des décennies par Superman), même si le scénario a de quoi nourrir un public que l'on imagine volontiers adolescent, vous ne trouverez là aucune raison de remettre en question votre petit DC Comics illustré. Et, si quelques questions sont posées en filigrane sur la définition du bien (vous avez quatre heures…), il semble toujours aussi évident que le mal doit succomber à la fin et que les choses ne sont jamais ce qu'elles ont l'air d'être. Pas de quoi provoquer, donc, un super mal de crâne… ni de bouder pour autant votre plaisir

Superman et Loïs, 23 h 15 sur TF1

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaires (6)

  • guy bernard

    @ R. De Thilay
    Bonjour
    Superman a été créé par des juifs, Jerry Siegel et Joe Shuster, qui montrent que nous pouvons tous etre des héros face à des situations de crise.
    cdt

  • Le Spartiate

    L’acteur de Derek Hale dans Teen Wolf, entre autres, pour jouer SM, c’est bizarre. Ça ne colle pas bien selon moi mais bon, pas grave.

  • Flo-P

    Je rigole en lisant que les ados de 14 ans en paraissent 18, bienvenue dans les séries françaises où on ne laisse jamais un rôle important à des enfants. La vie de famille paraît tout de suite moins crédible. Est-ce qu’ils ont aussi comme toute bonne série française des blancs de 10 secondes entre chaque réplique pour faire durer et flinguer le rythme ? Est-ce que les acteurs sont toujours aussi mauvais ? Il n’y a que sur Netflix que j’arrive à regarder des séries françaises, grâce au mode accéléré… Salto, tf1, france television, même combat, et non merci…