« Terminal », la sitcom de Canal+, frôle le crash !

CRITIQUE. Des intrigues qui ont toutes les peines à décoller, des comédiens qui en font des caisses sous des rires intempestifs. La sitcom « Terminal » portée par Ramzy Bedia déçoit.

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Bérangère McNeese, Brahim Bouhlel, Laureen « la pote gênante », Ramzy Bedia, Tristan Lopin et Camille Chamoux. 
Bérangère McNeese, Brahim Bouhlel, Laureen « la pote gênante », Ramzy Bedia, Tristan Lopin et Camille Chamoux.  © Rémy Grandroques

Temps de lecture : 4 min

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Si vous faisiez partie des fans inconditionnels de H, que vous êtes nostalgiques de l'abattage de Ramzy Bedia et que l'humour absurde saupoudré de rires donne du ressort à vos zygomatiques, alors, vous serez sûrement au rendez-vous de Terminal, la nouvelle série que dégaine Canal+ ce lundi 22 avril en prime time (en remplacement de La Fièvre).

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À la condition également que vous soyez encore friands du principe de la sitcom enregistrée en public avec ses rires sonores censés appuyer les saillies – plus ou moins drôles – des comédiens. Un pari que Jamel Debbouze, coproducteur et coréalisateur de cette série de 12 épisodes, a relevé avec enthousiasme. Sans pour autant, hélas, remporter la partie.

Vingt-six ans après le lancement des 71 épisodes de H qui se déroulaient dans un hôpital, Terminal installe ses personnages au sein d'un aéroport, en suivant les aventures farfelues de Flywingz, une compagnie low cost. « Ça nous a paru évident car, comme l'hôpital, un aéroport est un lieu de passage où toutes les origines, toutes les générations se croisent. C'est un super terrain de jeu », explique Jamel Debbouze. Mais une question nous taraude : et si le concept avait mal vieilli ?

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Commandant de bord piteux, copilote acariâtre, hôtesses de l'air déjantées et incompétentes, contrôleurs délirants sont donc convoqués dans une série de mini-intrigues loufoques, voire totalement barrées, qui s'enchaînent comme autant de petits sketchs très inégaux, joués devant un public dont les réactions ont été enregistrées. « C'est une telle expérience à vivre pour un comédien de faire une série filmée en public. C'est un peu comme du théâtre filmé, avec un retour immédiat du public », assure Jamel Debbouze, soutenu par l'ensemble du casting.

Des rires enregistrés en direct

Reste que l'exercice se révèle aussi périlleux qu'un décollage en pleine tempête, surtout quand l'hilarité de ce public ne se synchronise pas avec celle du téléspectateur. Entre rires décalés ou parfaitement incompréhensibles, le résultat est bien souvent contreproductif, voire agaçant. À la sortie de la projection organisée par le festival Canneséries, certains spectateurs soupçonnaient même la production d'avoir « ajouté » quelques rires pour renforcer maladroitement l'effet comique de plusieurs scènes.

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Il faut dire que le pari est audacieux car l'alchimie entre artistes et spectateurs doit être parfaite pour obtenir un résultat probant. D'ailleurs, Jamel Debbouze confirme que certaines répliques ont été réécrites puis rejouées, devant le manque de réactions d'un public parfois même mis à contribution pour partager ses idées. Un travail d'orfèvre qui a dû parfois s'accommoder des quelques improvisations des uns ou des autres. Pas évident !

Décollage difficile pour « Terminal »

Résultat : les trois épisodes de Terminal que nous avons pu visionner offrent le pire comme… le moins mauvais. Nous vous conseillons de faire l'impasse sur le premier, outrancier, qui pourrait éventuellement faire sourire s'il était présenté comme une parodie de sitcom. Surtout, il ne rend pas grâce aux autres épisodes, qui, bien que noyés sous une pluie de blagues potaches, offrent quelques numéros savoureux.

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Notamment grâce à l'humoriste Tristan Lopin, Alexandra Roth ou encore Doully – elle fait partie de l'équipe de Charline Vanhoenacker sur France Inter – qui tirent leur épingle du jeu, tandis que Camille Chamoux – hilarante Chataléré de La Flamme et du Flambeau – dans le rôle d'une hôtesse écolo tendance agressive, assure, même en restant en pilote automatique. Alors, oui, le numéro de Ramzy et Jamel Debbouze – qui fait une apparition dans la série - relève un peu l'ensemble (pas étonnant que cet épisode ait été choisi pour être diffusé gratuitement ce soir à 21 heures), tout comme certains guests comme Manu Payet en « Cap'tain Connard ».

Les trois épisodes diffusés au palais des Festivals pendant Canneséries devant 2 000 spectateurs n'ont soulevé que quelques rares rires polis. Le lendemain, lors de la conférence de presse accordée par l'équipe de la série, Mohamed Hamidi, coréalisateur et coscénariste, n'a pas caché son « trouble », arguant qu'une série comme Terminal se regarde dans l'intimité de son salon. Reste à espérer que son analyse soit pertinente.

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Commentaires (11)

  • Kermit12

    Comment Canal+ peut-il encore confier quoi que ce soit à Jamel Debbouze ?

    Son CV n'est-il pas suffisant à lui-seul ? Et s'il ne l'est pas qui donc ce gars-là a t'il pu faire rire chez Canal ?

    Qu'ils continuent donc à aller chercher leurs séries ailleurs que dans notre showbizz si "diversifié", comme c'est le cas le Jeudi avec la remarquable série Tokyo vice.

  • dominou70

    Rien que la bade annonce est consternante et ne donne pas envie...

  • CitoyenXXI

    Tout est dit sur l’affiche…