« Il était une fois… » : le dessin animé culte des années 1970 fait son retour

CE SOIR À LA TÉLÉ. Maestro revient sur France 4 dans « Il était une fois… ces drôles d'objets », dernière déclinaison de la saga d’Albert Barillé. Zoom sur une série animée culte née dans les années 1970.

Par Katia De la Ballina

Maestro reprend du service 46 ans après sa création, après un petit lifting.
Maestro reprend du service 46 ans après sa création, après un petit lifting. © France 4

Temps de lecture : 5 min

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« Repousser les frontières de l'ignorance, ouvrir les frontières de la connaissance. » Tel était l'objectif d'Albert Barillé en créant le dessin animé Il était une fois… l'homme en 1978. Mission réussie : la série ludo-éducative, narrant l'aventure de l'humanité des origines à nos jours, a captivé des générations d'enfants, qui ont découvert le plaisir d'apprendre en s'amusant. Ils ont continué de l'éprouver avec la collection développée dans les décennies suivantes : Il était une fois… l'espace (1982), puis la vie (1986), les Amériques (1991), les découvreurs (1994), les explorateurs (1996) et notre Terre (2008). 

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Et ce n'est pas fini. Plus de 45 ans après sa première leçon, Maestro et sa célèbre barbe sont de retour sur France 4, à partir du lundi 19 février à 19 h 15, pour conter aux chères têtes blondes (et à leurs parents, ravis de retrouver le héros de leur enfance) la petite histoire des sucettes, brosses à dents, ballons et autres éléments de leur quotidien dans Il était une fois… ces drôles d'objets. L'occasion de revenir sur la fabuleuse épopée d'une saga devenue culte. 

Une saga pour apprendre en s'amusant

L'aventure commence dans les années 1960 quand Albert Barillé, producteur de long-métrage, décide d'investir le petit écran, un média d'avenir selon lui, pour distribuer des films pour enfants. Mais peu trouvent grâce à ses yeux. Il crée donc Procidis, sa propre société de production, et fait de Colargol, un ours qui chante en fa, en sol, en gilet et en faux col, le héros de sa première fiction en stop motion. Elle est diffusée en 1969 sur l'ORTF: « J'estime que le jeune public est trop négligé, déclare-t-il alors. Je refuse que la télévision soit une baby-sitter électronique. Je désire faire des choses utiles. » Et offrir aux plus petits un savoir à leur portée.

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C'est le rôle qu'il attribuera à Maestro. Ce savant, distrait et malicieux, apparaît pour la première fois dans Il était une fois… l'homme le 30 septembre 1978, sur FR3. Pendant 26 épisodes aussi drôles que documentés, Maestro, à qui Roger Carel prête son inimitable voix, accompagne une famille et ses descendants à travers les siècles. Jamais avare de bons conseils, il tente de leur transmettre son (grand) savoir… pour la plus grande joie des jeunes téléspectateurs. 

Dès les premières notes du générique (celles de la Toccata de Jean-Sébastien Bach), ceux-ci se pressent devant leur écran et se passionnent pour les tribulations de Pierrot et de sa femme Pierrette, de leurs enfants et de leur ami, le Gros, qui sont confrontés aux grands événements de l'histoire et aux mauvais tours du Teigneux et du Nabot, leurs ennemis ancestraux.

Une série au succès mondial

Adorée par les enfants, la série est aussi plébiscitée par leurs parents (voire leurs professeurs) pour ses vertus pédagogiques. Le succès est immédiat et ouvre la voie aux autres volets de la saga, qui déclinent les valeurs chères à leur créateur, humaniste et écologiste avant l'heure. Il était une fois… la vie (et son générique Hymne à la vie composé par Michel Legrand) est resté l'un des plus marquants. Les héros d'Albert Barillé s'invitent alors à l'intérieur du corps humain et prennent l'identité d'anticorps, de globules rouges ou de virus pour en comprendre le fonctionnement. Validés par Joël de Rosnay, alors directeur du CNRS, les scénarios expliquent avec simplicité les complexités du cerveau, de la circulation sanguine, des muscles ou des os… De quoi susciter l'émerveillement et de nombreuses vocations en France et à l'étranger.

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La saga, qui comporte 80 heures de programme, s'est en effet exportée partout dans le monde. Traduite dans 80 langues, vendue dans plus de 120 pays, elle a conquis en 46 ans quelque 4 milliards de téléspectateurs (si l'on compte les multiples rediffusions et la récente mise en ligne sur Netflix). Sans compter les nombreux produits dérivés, comme les livres, jeux ou autres fascicules écoulés à des millions d'exemplaires depuis ses débuts.

Sa fabuleuse histoire ne pouvait pas s'arrêter avec la disparition d'Albert Barillé, en 2009. C'est en tout cas la conviction de sa veuve, Hélène Barillé, qui a depuis repris le flambeau et la présidence de Procidis : « Après avoir fait restaurer les séries en 2017, je voulais apporter de la nouveauté pour que cette œuvre continue à vivre… » Sept ans de travail plus tard, la huitième déclinaison de la collection, Il était une fois... ces drôles d'objets, voit enfin le jour.

Moderniser l'univers… sans le trahir

Coproduits par Samka, ces 78 nouveaux épisodes ont gardé l'ADN originel tout en le modernisant. Plus courts (7 minutes contre 26 pour les précédents), ils misent sur l'effet cartoon pour susciter l'intérêt (et l'attention) des enfants : « Les séries historiques n'avaient pas les mêmes contraintes d'exposition, il y avait moins de concurrence, moins de démagogie, souligne Pierre Siracusa, le directeur des jeunes publics et de l'animation de France Télévisions. On a voulu renforcer le côté ludique pour ouvrir les chakras de la découverte d'enfants qui ne sont pas spontanément demandeurs… »

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Le résultat, c'est un Maestro, toujours aussi érudit, mais encore plus distrait et maladroit qui accumule les gaffes, les chutes et les rencontres ébouriffantes au fil de ses instructives leçons sur le chocolat ou le four à micro-ondes. Désormais doublé par Jean-Claude Donda, ami et héritier de l'éternel Roger Carel, il continue de cultiver tous les sillons de la connaissance (géographie, physique, philosophie), au travers de l'histoire de ces objets du quotidien, en insistant sur l'inclusivité : « Notre ambition, c'est de montrer que le génie humain est partout, que tout n'a pas été inventé par l'homme blanc, mais que toutes les civilisations ont contribué à notre histoire. On a aussi réattribué aux femmes leurs véritables places », revendique Samuel Kaminka, le coproducteur. 

Cette nouvelle mouture s'inscrit ainsi parfaitement dans l'air du temps. Nul doute donc qu'elle séduira les enfants : « On a l'espoir qu'à travers le plaisir qu'elle va véhiculer, elle donne l'envie d'apprendre et suscitera le débat », continue-t-il, pointant les questions éthiques ou environnementales également soulevées dans les scénarios. Une chose est sûre : la série réveillera la nostalgie des plus grands, quand ils reconnaîtront les notes de La Toccata au début du générique, avant qu'elles ne cèdent la partition à une composition originale. Un joli clin d'œil pour boucler la boucle.

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Commentaire (1)

  • Giclo

    Ludique et instructive, « Il était une fois… » a bercé notre enfance, avec Ulysse 31 du regretté Jean Chalopin et les « Mystérieuses cités d’Or ».