« John Lennon : un homicide sans procès » : l’incroyable série documentaire d’Apple TV+

Un documentaire en trois parties, disponible sur Apple TV+ dès ce 6 décembre, donne la parole aux acteurs et aux témoins de l’époque, 43 ans après l’assassinat de l’ex-Beatles.

Par

 
 "Strawberry Fields", une mosaique déposée à Central Park en hommage à John Lennon, assassiné le 8 décembre 1980, à New York.   © ANDREW BURTON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Temps de lecture : 4 min

Lecture audio réservée aux abonnés

Le 8 décembre 1980, la nouvelle endeuille le monde entier : planté devant l'imposant immeuble Dakota, dans Central Park à New York, un fan vient d'abattre de sang-froid John Lennon de cinq coups de revolver. Stupeur et consternation. L'assassin, Mark David Chapman, n'a rien à reprocher à l'ex-Beatles, sinon sa célébrité qu'il envie au point de l'assassiner sans autre mobile apparent.

La newsletter pop

Tous les troisièmes mercredis de chaque mois à 12h

Recevez le meilleur de la pop culture !

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

La mort brutale de l'icône de la paix, auteur avec le Plastic Ono Band de l'hymne mondial Give Peace a Chance, fait l'effet d'un électrochoc. Comment expliquer l'inexplicable, le geste gratuit et irrationnel d'un homme ordinaire qui porte sur lui un revolver et un exemplaire de L'Attrape-cœurs de Salinger ? Il n'a pas le profil habituel du tueur et déstabilise la police, la justice et la presse. Ce que montre parfaitement la série documentaire en trois parties de Nick Holt et Rob Coldstream, John Lennon : un homicide sans procès, disponible ce mercredi sur Apple TV+.

Kiefer Sutherland prête sa voix au récit de ce fait divers pas comme les autres, au fil duquel apparaissent des témoins de l'époque : le concierge et le portier du Dakota qui racontent avoir remarqué un homme au comportement bizarre posté ce jour-là devant l'immeuble, l'arrivée à 22 h 48 de la limousine de John et Yoko rentrant d'une session d'enregistrement, les cinq coups de feu tirés dans le dos de l'ex-Beatles et son corps ensanglanté agonisant sur le sol.

À LIRE AUSSI Pour McCartney, c'est Lennon qui a coulé les Beatles

Un chauffeur de taxi a assisté à la scène depuis son véhicule, imaginant le tournage d'un film avant de s'apercevoir qu'il n'y avait ni projecteurs ni caméras. Il voit un homme avec un revolver dans la main, « calme comme un concombre », cueilli par un officier de police qui lui passe les menottes sans résistance. Ce dernier, Peter Cullen, n'a jamais vu un prévenu pareil : dans la voiture qui l'emmène au poste de police, il s'excuse en lui déclarant : « Désolé, je crois que j'ai ruiné votre nuit. »

 L'assassin de John Lennon, Mark David Chapman, à l'âge de 45 ans.
 ©  NYC PD / PA FILES / AFP
 L'assassin de John Lennon, Mark David Chapman, à l'âge de 45 ans. © NYC PD / PA FILES / AFP

Pendant ce temps, John Lennon est transporté au Roosevelt Hospital, pris en charge immédiatement par une équipe de réanimation. Deux infirmières se souviennent aujourd'hui d'un blessé grave qu'elles finissent par reconnaître et que les médecins ne parviennent pas à ranimer. La nouvelle de sa mort se répand comme un raz-de-marée avec les mêmes images de foules en pleurs, notamment à Liverpool, la ville de naissance des quatre Beatles.

À LIRE AUSSI John Lennon : l'album dédicacé à son assassin proposé aux enchères

Aussitôt, un détective, Ron Hoffman, est chargé de faire la lumière sur cet assassin atypique qui n'a pas cherché à fuir après son forfait. La pression est forte sur lui. L'opinion publique n'éprouve aucune compassion pour cet assassin venu de nulle part, mythomane notoire qui, la veille de son acte, a confié à un chauffeur de taxi, venu témoigner à la police, être le producteur des Rolling Stones, avant d'ajouter : « Mon nom est Mark David Chapman. Vous vous souviendrez de moi. »

Fin de la première partie. La seconde s'ouvre sur l'enquête elle-même et les faits qui n'ont jamais été rendus publics. Experts, médecins, policiers se posent la même question : David Chapman est-il fou ou responsable de son acte ? Doit-il être jugé et condamné à la prison ou placé dans un centre psychiatrique ? Le procureur penche pour la responsabilité de Chapman, son avocat, non. De son côté, la psychiatre Naomi Goldstein témoigne aujourd'hui que le coupable est insaisissable et qu'il faut reconstituer le puzzle d'une personnalité complexe.

Une voix m’a dit : fais-le, fais-le.Mark Chapman

Très vite, la presse évoque un complot contre John Lennon et Yoko Ono, écoutés jour et nuit par les services secrets pour leur opposition très médiatisée contre la guerre au Vietnam. On fait le parallèle entre cet assassinat et la tentative d'assassinat contre Richard Nixon perpétrée le 30 mars 1981, par un certain John Warmok Hinckley, déclaré fou et qui, lui aussi, avait avec lui un exemplaire de L'Attrape-cœurs. Chapman et Hinckley étaient-ils sous hypnose au moment des faits, selon une expérience développée en secret par la C.I.A. ? Ont-ils été manipulés ? Questions sans réponses.

Comme il se doit, en troisième partie, les auteurs de la série multiplient les pistes pour disséquer la personnalité d'un schizophrène qui ne supporte pas sa condition d'anonyme par rapport à son idole, John Lennon, qu'il supprime. « Ce n'était pas moi, plaide-t-il. Une voix m'a dit : fais-le, fais-le. Et je l'ai fait. »

Âgé aujourd'hui de 68 ans, Mark Chapman, qui, en 1981, a plaidé coupable lors de son bref procès, au grand dam de son avocat, s'est vu refuser plusieurs remises en liberté. Devenu chrétien de nouvelle naissance (born again, NDLR), il continue de purger sa peine à perpétuité au centre correctionnel de Green Haven, à New York.

Devenu tristement célèbre, il est retombé dans l'anonymat, brisant en quelques secondes le rêve de John Lennon qui, dans sa dernière interview, déclarait : « Un artiste exprime ce que nous ressentons tous. Je considère que mon travail ne sera fini qu'à ma mort, j'espère dans très, très longtemps. »

À ne pas manquer

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaire (1)

  • Gebroulaz

    John Hinckley a tiré sur Reagan en 81, Nixon était un peu en retrait de la vie politique comme on dit ; )