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Oublions les déclarations irritantes de sa réalisatrice Justine Triet au soir de sa Palme d'or à Cannes. Oublions la polémique stérile autour du non-choix d'Anatomie d'une chute pour représenter la France aux Oscars. Oublions aussi, au passage, la mesquinerie de certains de ses plus zélés partisans qui prennent un malin plaisir à systématiquement railler son rival, La Passion de Dodin Bouffant. Sélectionné en septembre dernier par une commission du CNC pour concourir à l'oscar 2024 du meilleur film étranger, le voyage culinaire de Trân Anh Hung fait désormais figure de lanterne rouge en comparaison avec le retentissement public et critique du thriller juridique de Justine Triet… et certains esprits revanchards le lui font amèrement payer.
Oublions donc toute cette amère écume… Pour nous concentrer sur l'essentiel : le film. Et, cette nuit à Los Angeles, les Golden Globes du meilleur scénario et du meilleur film étranger attribués à cette brillante descente aux enfers conjugale confirment encore davantage sa carrière phénoménale. Un destin auquel, avouons-le, nous n'aurions pas forcément misé au box-office malgré son couronnement critique.
À LIRE AUSSI Golden Globes : carton pour « Oppenheimer », « Anatomie d'une chute » récompenséRécit du mystère autour de la mort suspecte d'un écrivain raté dont l'épouse est alors accusée du meurtre, Anatomie d'une chute a non seulement, depuis sa sortie le 31 août, largement dépassé le million d'entrées en France, mais il s'arroge aussi le titre de plus gros succès français sur le marché nord-américain en 2023 (avec près de 3,4 millions de dollars de recettes). Également succès en Grande-Bretagne et en Allemagne, le film sortira en 2024 en Australie, au Japon, à Hongkong, en Pologne, au Portugal et en Amérique latine. Les sentiers de la gloire sont encore devant lui.
Coup de maître
L'engouement pour Anatomie d'une chute et sa noria de trophées dans les salles internationales jusqu'en Mongolie résonne forcément comme une bonne nouvelle. Cette clameur ambiante, particulièrement aux États-Unis, doit certes beaucoup à la convergence du film avec l'air du temps féministe, mais bien plus encore à ses réelles qualités artistiques.
Extrêmement efficace, tendu, formellement léché, interprété avec un réalisme digne des meilleurs suspenses américains, le drame de Justine Triet a pour lui un atout particulièrement prisé par les studios américains : un travail d'orfèvre sur l'authenticité, ainsi qu'un sens du rythme et du mouvement qui interdit tout ennui malgré ses deux heures trente. Sans jamais verser lourdement dans le prêchi-prêcha woke ou la misandrie de bazar, il scrute subtilement les fissures d'un couple tout en se concentrant sur son énigme à travers sa longue et captivante séquence de procès.
L'envol de cette incontestable réussite en salle comme dans les remises de prix replace l'église au centre du village – ou plutôt le 7e art au centre des conversations autour de la machine à café. En cette ère de triomphe médiatique persistant des séries et des plateformes, Anatomie d'une chute (tout autant qu'Oppenheimer, lauréat de cinq Golden Globes, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur !) prouve que, oui, le cinéma bouge encore, plus que jamais. Cet increvable 7e art, qui aura résisté à la télévision, à la VHS, à Internet et au Covid, démontre qu'il est toujours capable, plus que tout autre, de mobiliser les foules et de créer l'événement. De scander l'air du temps culturel. Quoi que l'on pense des prises de position politiques de Justine Triet, on ne peut que s'en réjouir et la remercier chaleureusement pour ce coup de maître.
Ce film un peu surcoté quand même mais j’ai apprecié la prestation de swann arlaud
Pas terrible l’image le rendu fait avec une camera numerique a 35000€
Elle devrait remercier le capitalisme qui est les USA car dans ce pays on travaille plus de 35 heures et la retraite estxa plus de 64 ans ! Et de plus c'est la région Rhône Alpes qui a en partie financer le film etxqui est le président de cette région ? Monsieur Wauquiez ! A bon entendeur...