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De toutes les séries Star Wars sorties à ce jour, Ashoka était sans doute la plus attendue au tournant : à elle revenait en effet la lourde tâche de ramener l'équilibre dans la force. Euh, non, pardon, pas tout à fait quand même. Disons plutôt : de prouver aux mauvaises langues qu'il était possible de satisfaire à la fois les fans de l'univers Star Wars, ceux qui ont lu les romans de Timothy Zhan, qui ont scruté aussi les séries animées et savent, par exemple, pourquoi Ashoka Tano se bat avec deux sabres laser blancs, et les amateurs de séries de science-fiction, voire de séries tout court.
C'est-à-dire d'installer confortablement le spectateur dans un environnement familier, avec des personnages charismatiques et des enjeux galactiques, et de lui apporter en plus ce petit quelque chose qui fait qu'on regarde une série plutôt qu'une autre. Les deux premiers épisodes de la série, disponibles depuis mercredi matin sur Disney+, démontrent que la première partie du challenge est parfaitement remplie. La seconde partie ? Hum, pour le moment, beaucoup moins bien.
Une histoire très classique, voire paresseuse
L'an dernier, Andor avait pris tout le monde à contre-pied avec son évocation très noire des débuts de la rébellion dans un univers écrasé par l'Empire Sith. Saluée par la critique, elle avait été cependant boudée par le public. Ashoka est immédiatement moins surprenante. Pour tout dire, elle ressemble même à une caricature d'intrigue estampillée Star Wars : dès le premier épisode, nous voici en effet propulsé au beau milieu d'une course-poursuite entre des gentils (la nouvelle République et les anciens Jedi) et des méchants (ce qui reste de l'Empire et de ses partisans), à la recherche, comme presque toujours, d'une carte menant à une information de prix, en l'occurrence la localisation du dernier Grand Amiral de l'Empire encore en vie quelque part dans l'hyperespace et susceptible de reprendre le flambeau de l'Empereur Palpatine.
Pour contrer les plans de la diabolique Morgan Elsbeth, épaulée par les Jedi renégats Baylan Skoll (Ray Stevenson) et Shin Hati, la Jedi rebelle Ahsoka Tano (Rosario Dawson, actrice passée par les cases Tarantino et Robert Rodriguez) doit renouer avec son ancienne apprentie, encore plus tête brûlée et indépendante qu'elle, Sabine Wren (Natasha Liu Bordizzo).
Ainsi présentée, le début d'Ashoka n'a vraiment rien d'original à proposer, et il serait très facile de conclure un peu vite que Dave Filoni, aux manettes de l'univers Star Wars à la télévision depuis Clone Wars jusqu'à The Mandalorian, commence à dangereusement tourner en rond, ou encore se contente de donner aux fans ce qu'ils veulent sans aller chercher plus loin. Il est vrai que ces deux premiers épisodes, tout à l'opposé d'Andor, sonnent « faciles », familiers et confortables, au prix de l'originalité et de la prise de risque. On y parle beaucoup, en s'appliquant à bien faire comprendre une situation que les fans de Clone Wars et de Rebels connaissent déjà. De temps en temps, les discussions sont ponctuées d'un combat au sabre laser (très moyennement mis en scène), on découvre un nouvel indice, et on repart dans de nouvelles discussions jusqu'à la prochaine scène d'action.
Des épisodes d'exposition, donc, qui ne décollent vraiment qu'à leur toute fin, juste assez pour donner envie de regarder la suite. Car, oui, ce serait quand même dommage de s'en tenir là.
Un potentiel épique indéniable
Malgré ce début un peu laborieux, Ashoka conserve un potentiel énorme. Poussifs dans leur récit, ces deux épisodes prouvent quand même que la qualité de production est au rendez-vous : Ashoka, visuellement, est déjà une réussite – pour peu que l'on accepte cet étalonnage lavasse qui semble le lot des blockbusters récents – et renvoie très loin dans les cordes les productions Marvel, par exemple. Elle a également pour elle de mettre en avant une vision plus exotique et diversifiée de l'univers Star Wars : fini les sempiternelles aventures dans le désert ou dans les glaces, fini aussi le casting à 99 % humain d'Andor.
Mais par-dessus tout, elle bénéficie de la présence de deux des personnages les plus marquants de l'univers Star Wars, au-delà de la trilogie originale : Ashoka Tano et le Grand Amiral Thrawn. La première, Jedi rebelle ayant quitté l'ordre à la suite de la trahison de son maître Anakin Skywalker, s'est affirmée comme un personnage majeur tout au long des séries animées Clone Wars et Rebels, avant de faire son apparition dans The Mandalorian sous les traits de Rosario Dawson.
Le second, né dans les romans de Timothy Zhan, est un stratège de légende, supérieurement intelligent, et, dans un style très différent, le seul « méchant » de l'univers Star Wars à pouvoir rivaliser avec les iconiques Palpatine et Dark Vador. Il devrait logiquement faire son apparition un peu plus loin dans la série, sous les traits de l'excellent Lars Mikkelsen. Le reste du casting recèle également de bonnes surprises : outre les retours de figures familières comme Hayden Christensen en Anakin Skywalker ou Genevieve O'Reilly en Mon Mothma, on saluera notamment la dernière apparition à l'écran du regretté Ray Stevenson (vu dans Rome, mais aussi, plus récemment au cinéma, dans le blockbuster indien RRR) et le caméo savoureux de David Tennant (Doctor Who, Good Omens), prêtant sa voix à un androïde quelque peu impertinent.
Avouons-le, il sera sans doute difficile de s'attacher à Ashoka pour les surprises et l'originalité de son histoire, qui ressemble pour l'instant plus à un prétexte qu'autre chose, mais il sera tout à fait possible de le faire pour ses personnages, leurs relations et leurs confrontations. Ajoutez à cela quelques batailles épiques et quelques scènes spectaculaires, ainsi qu'une bonne pincée de tourisme intergalactique, et vous pourriez bien obtenir une bonne série Star Wars, à défaut d'une grande série de science-fiction. En deux épisodes, on peut déjà dire qu'elle satisfera pleinement les fans, et c'est déjà beaucoup. Mais pour le reste du public, il faudra attendre encore un peu…
Depuis les trois épisodes fondateurs, la série ne cessent de s'enfoncer (à l'exception peut-être de "Rogue One" et d'une partie du "Mandalorian"). Maintenant regardez bien les fameux 4 - 5 - 6 : combien de femmes ? Combien de LGBT ? Voilà, vous avez compris.
Pouvez-vous corriger la "typo" dans le titre de la série qui parsème votre article. C'est assez agaçant. Merci !
Tout le panel woke y passe ! Du grand Disney 2023... Au demeurant, serie un poil poussive mais pas désagréable à regarder.