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Une sélection 100 % américaine pour les séries à regarder ce week-end ! A Friend of the family relate l'histoire glaçante, mais inspirée de fait réels, de la famille Broberg confrontée dans les années 1970 à un prédateur sexuel. Changement de ton avec la dernière série de Canal+, Pamela Rose : qui a tué Internet ?, placée sous le signe de la comédie lourdingue dans laquelle Kad et Olivier reprennent leurs costumes d'agents du FBI complètement barrés.
Enfin, on vous propose une plongée dans l'histoire des États-Unis avec Lawmen : l'histoire de Bass Reeves, un ancien esclave devenu le plus grand justicier du Mississippi dans les années 1860. On avance un peu dans le temps pour retrouver la série Yellowstone, portée pour la cinquième saison consécutive par le charismatique Kevin Costner.
A Friend of the Family : méfiez-vous de vos voisins !
A Friend of the Family commence comme dans un épisode de The Brady Bunch, une sitcom familiale, souriante et aussi ragoûtante qu'un plat de ravioli en conserve qui ensoleillait les audiences télé dans les années 1970. Bob Broberg (impeccable Colin Hanks), son épouse Mary Ann (méconnaissable Anna Paquin) et leurs trois filles font la connaissance de leurs nouveaux voisins, les Berchtold, qui semblent avoir été fabriqués dans le même moule de bien-pensance et de foi inaltérable en Dieu. Mais derrière les rideaux proprets, la réalité est tout autre. Et le séduisant Robert Berchtold (incarné par le glaçant Jake Lacy, découvert dans la première saison de The White Lotus) n'est pas le gentil père de famille affable et volontiers serviable que l'on croit. Dans sa ligne de mire, Jan (Hendrix Yancey puis McKenna Grace), l'aînée des filles Broberg, 12 ans seulement, sur qui il a jeté son dévolu, jusqu'à la kidnapper pour assouvir ces desseins pédophiles de prédateur sexuel, gardant une emprise psychologique machiavélique et totalement absurde sur sa victime.
Inspirée d'un fait divers réel, cette série de neuf épisodes est produite par Mary Ann et Jan elles-mêmes. Cette dernière souligne d'ailleurs, face caméra, en préambule du premier épisode, que les faits relatés sont vrais, en dépit de leur invraisemblance. Une histoire aussi sordide que cauchemardesque qui finit par nous prendre au piège, avec son ambiance angoissante et pesante, tout en flirtant habilement avec la frontière de l'insoutenable.
A Friend of the Family,deux épisodes tous les mardis, trois le 19 décembre sur OCS.
Pamela Rose, mais qui a tué Internet ? : l'humour lourdingue
Après un film en 2002, une suite en 2012 et un podcast en 2021, Kad Merad et Olivier Baroux enfilent à nouveau les costumes des agents du FBI, Bullit et Riper. Cette série de neuf épisodes de 30 minutes chacun, estampillée Canal+, respire vertigineusement la bêtise et révèle l'obsession fascinante de ce duo culte pour l'Amérique. Après avoir sauvé la strip-teaseuse Pamela Rose, puis la présidente des États-Unis, dans cette saga, les voici à la recherche d'un tueur de « you-teubeurs » – c'est dire le niveau des vannes. La série met en scène ce duo de ringards dépassés par le monde d'Internet. Malheureusement, c'est dans le creux des blagues qu'il y a quelque chose de ringard. Cependant, il y a du sang neuf, Seb la Frite et Mister V jouent un rôle qu'ils connaissent bien : celui de youtubeur, mais version « gros nigaud ». Tandis que l'humoriste Panayotis Pascot incarne la nouvelle recrue du FBI, prêt à tout pour faire sa place. Cette fiction à l'humour aussi lourd qu'une Cadillac plaît sans doute plus aux personnes âgées qu'aux jeunes générations. Une saison 2 est déjà en préparation. « God Bless Harmonica ! » concluent Kad et Olivier dans le communiqué de presse. Du (très) haut niveau, on vous dit…
Pamela Rose, disponible sur Canal+ depuis le 20 novembre.
Lawmen : l'histoire de Bass Reeves, la soif de justice…
Jesse James, Buffalo Bill, Geronimo, Calamity Jane… Nombreuses sont les légendes du Far West, mais nul ne connaît Bass Reeves, le premier US Marshall noir à l'ouest du Mississippi. Ce personnage historique, connu pour son indulgence, aurait arrêté pas moins de 3 000 hors-la-loi entre 1875 et 1907, sans jamais se blesser. Un Lucky Luke injustement méconnu, incarné par David Oyelow (il joue Martin Luther King dans Selma) et dirigé par le prolifique Taylor Sheridan. Elle rejoint le superbe catalogue des séries western créé par le showrunner, comme Yellowstone, 1883 ou, plus récemment, 1923. Une série historique, qui ne manque pas de cachet. Mention spéciale pour le jeu du héros interprété par Oyelow et Lauren E. Banks qui incarne sa femme.
Disponible depuis le 5 novembre 2023 sur Paramount+.
Séance de rattrapage
Yellowstone : le poids d'une histoire familiale
Au départ, c'est le dépaysement qui nous attire dans Yellowstone. La plongée dans un écosystème aux antipodes du mien. De grands espaces, un horizon dégagé, du travail manuel. Et même des individus avec qui je n'aurais peut-être rien à dire « dans la vraie vie ». Un propriétaire terrien vissé à ses terres parce que ses ancêtres se sont arrêtés là un gros siècle plus tôt. Des gens aussi fiers que tout simplement avertis de la réalité de leurs origines. Avec un grand arbre généalogique et des preuves en papier pour en attester, des traces sur des pierres, une histoire à transmettre. Une famille aussi soudée que brutale. La lourdeur des valeurs et la volonté d'arrêter le temps qui passe – le personnage joué par Kevin Costner annonçant être « le mur contre lequel le progrès se fracasse ». Et puis, une fois happé par le grand spectacle, le bonheur de profiter d'une œuvre parfaite pour saisir comment les particularismes permettent d'appréhender l'universel.