« Le Parrain » : les secrets de tournage de l’indestructible chef-d’œuvre, désormais disponible sur Netflix

Réalisé par Francis Coppola contre vent, marées et mafieux, ce classique, désormais en ligne sur la plateforme américaine, pulvérisa l’histoire du cinéma. Son chef décorateur, Dean Tavoularis, se souvient.

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Le Parrain est sorti en 1972. 
Le Parrain est sorti en 1972.  © INTERFOTO USA/SIPA / SIPA

Temps de lecture : 12 min

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« Les producteurs ne voulaient pas d'Al Pacino. Ni de Marlon Brando ni de Diane Keaton. Ils ne voulaient pas qu'on tourne à New York, ni d'un film qui se déroulait dans le passé. Ils trouvaient la photo trop sombre… Coppola a dû se battre pour conserver tout ce qui a fait du Parrain le chef-d'œuvre dont nous parlons encore aujourd'hui (et que Netflix propose désormais sur sa plateforme). Sans Francis, ces gens auraient détruit Le Parrain »… D'une voix grave et rocailleuse, le chef décorateur et directeur artistique Dean Tavoularis, 89 ans, ne mâche pas ses mots. Et un demi-siècle après les événements, sa mémoire reste intacte.

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Sur l'un des murs de l'atelier parisien où il a emménagé voici quelques mois avec sa compagne, l'actrice Aurore Clément, après des années passées en Californie, on distingue deux photos-portraits encadrées : l'une de Martin Luther King, l'autre de Winston Churchill. Ses idoles. Dean Tavoularis admire les hommes qui ont défié le destin. Et à ses yeux, toutes proportions gardées, son vieil ami Francis Ford Coppola sera toujours de ceux-là. Tavoularis le connaît comme sa poche, pour avoir supervisé les décors et l'esthétique de tous les films du maître dans les années 70 et 80, du Parrain au Parrain 3 inclus. L'artiste fut aux premières loges des batailles disputées autour du premier volet. Il a vu Coppola résister bec et ongles aux pressions pour protéger son œuvre de toutes les corruptions, de toutes les embuscades.

L'épopée du « Parrain »
Comment Nino Rota a écrit un tube mondial
De l'écrit à l'écran : comment Balzac a inspiré « le Parrain »
Un tournant pour les Italo-Américains à l'écran

Pendant les six mois d'un tournage chaotique et anxiogène, comme une sorte de répétition avant celui, cinq ans plus tard, d'Apocalypse Now, le réalisateur churchillien n'eut rien d'autre à offrir à son équipe que de la sueur et des larmes. Avec un seul but : la victoire. À tout prix. Sans elle, point de survie pour Coppola, fragilisé par la terrible déroute de son précédent long-métrage Les Gens de la pluie. Heureusement pour lui, la réussite du Parrain fut éclatante. C'est encore aujourd'hui un chef-d'œuvre inoxydable, lauréat de trois oscars (meilleur film, meilleur scénario et meilleur acteur pour Marlon Brando) et qui pulvérisa l'histoire du cinéma.

Le studio Paramount s'apprête à fêter les 50 ans de sa sortie américaine, jour pour jour, le 24 mars prochain. Et la merveille revient à cette occasion dans nos salles dans une version restaurée, dès ce 23 février. Dean Tavoularis reconnaît : « Je n'avais pas crié au chef-d'œuvre en 1972 et Tucker reste mon film préféré de Coppola. Mais je suis tombé récemment sur une rediffusion du Parrain et, j'ai beau le connaître par cœur dans ses moindres recoins, je n'ai pu m'empêcher de le revoir encore, jusqu'au bout. Et ça, c'est la marque des grands films. »

Un film refusé par Arthur Penn, Otto Preminger… et Costa-Gavras

Adapté du best-seller de Mario Puzo – lui-même aux abois avant le succès de son roman –, Le Parrain suit l'ascension du jeune mafieux new-yorkais Michael Corleone (Pacino), héritier des affaires de son père vieillissant Vito (Marlon Brando), dans l'Amérique d'après-guerre. Dès les premiers mots (« Je crois en l'Amérique… »), prononcés face caméra par le croque-mort Bonasera venu solliciter une faveur de Vito « Don » Corleone, lors d'une consultation dans la pénombre quasi totale de son antre, la fresque épique de Coppola déroule bel et bien la même implacable force, visuelle et narrative.

Abondamment documentées, les innombrables épreuves affrontées par Coppola et sa garde rapprochée ont nourri la légende du film autant que le film lui-même. Lancé dans le sillon d'un premier scénario commandé par le studio à Mario Puzo, le projet a, dès le départ, levé l'ancre dans un climat de défiance. Malgré les ventes astronomiques du roman paru en 1969 (neuf millions d'exemplaires écoulés en deux ans, 67 semaines de présence dans la liste des best-sellers du New York Times), Paramount tient alors à limiter sa prise de risque : mal en point, fragilisé en 1968 par le bide colossal des Frères siciliens de Martin Ritt, avec Kirk Douglas, autre saga mafieuse dont le triste sort lui fait douter de la viabilité du Parrain, le groupe ne consacrera qu'une chiche enveloppe de 6 millions de dollars au futur film. Et se rabattra sur Coppola, après avoir fait une proposition qui sera refusée par plusieurs confrères, d'Otto Preminger à Arthur Penn, en passant par Peter Yates ou encore Costa-Gavras. Intéressé par l'aspect anticapitaliste du script, l'auteur de Z a décliné l'offre à son tour, jugeant que ce sujet typiquement américain nécessitait un cinéaste ad hoc.

Dean Tavoularis, dans son atelier à Paris. Le <em>production designer</em> attitré de Francis Ford Coppola dans les années 70 et 80 est toujours en contact avec le réalisateur, actuellement en pleine préparation de son prochain long métrage, le déjà mythique <em>Megalopolis</em>.
 ©  Hugo AYMAR/HAYTHAM-REA REA POUR « LE POINT »
Dean Tavoularis, dans son atelier à Paris. Le production designer attitré de Francis Ford Coppola dans les années 70 et 80 est toujours en contact avec le réalisateur, actuellement en pleine préparation de son prochain long métrage, le déjà mythique Megalopolis. © Hugo AYMAR/HAYTHAM-REA REA POUR « LE POINT »

La menace de Coppola pour embaucher Pacino

Pour les décideurs de Paramount – le directeur de production Robert Evans et son bras droit Peter Bart –, l'Italo-Américain Coppola sera mieux à même d'entrer en connexion avec cette épopée d'une dynastie émigrée d'Italie. Et, surtout, après le fiasco des Gens de la pluie, il ne coûtera pas très cher. Le trentenaire Francis, par ailleurs lauréat d'un oscar en 1971 pour le scénario de Patton, accepte à reculons : il méprise ce roman qu'il trouve racoleur et le film incarne l'exemple type d'une compromission qu'il a toujours cherché à fuir. Mais il a besoin d'argent. Et entrevoit aussi la dimension antique et opératique de cette tragédie violente dont il pourrait faire son miel – un roi, trois fils, une couronne à partager… Le Parrain finit par lui parler. Mais très vite, les coups vont pleuvoir.

Coppola doit imposer au forceps Al Pacino, qui oublie son texte dès sa première audition et dont personne ne veut – même pas Mario Puzo. À la place de cet ombrageux débutant mal dégrossi et jugé trop petit, venu du théâtre new-yorkais et même pas encore révélé dans Panique à Needle Park, les producteurs verraient bien davantage Robert Redford, Warren Beatty ou même Alain Delon (chouchou de Robert Evans). Mais Coppola tient bon, persuadé de son choix : à ses yeux, Pacino fait authentique. Un mois supplémentaire de tests caméra sera nécessaire pour faire enfin briller l'acteur, mais Robert Evans met toujours son veto.

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À quatre semaines du début du tournage, Le Parrain n'a toujours pas trouvé son Michael Corleone. Devant les menaces de démission de Francis Coppola lors d'une énième dispute, Evans lâchera, de guerre lasse : « OK, je vais embaucher le nabot. » Le réalisateur devra également user d'invraisemblables stratagèmes pour convaincre le studio de valider Marlon Brando, acteur réputé ingérable et en fin de parcours malgré ses 46 ans, mais qui a la préférence de Coppola contre les deux autres finalistes de la short list – George C. Scott et Laurence Olivier.

Compte rendu d'une des premières réunions de production du<em> Parrain</em>, convoquée par Francis Coppola, le 25 janvier 1971 à New York, au 28e étage du Gulf & Western Plaza. 
 ©  Hugo AYMAR/HAYTHAM-REA / HAYTHAM PICTURES / Hugo AYMAR/HAYTHAM-REA
Compte rendu d'une des premières réunions de production du Parrain, convoquée par Francis Coppola, le 25 janvier 1971 à New York, au 28e étage du Gulf & Western Plaza.  © Hugo AYMAR/HAYTHAM-REA / HAYTHAM PICTURES / Hugo AYMAR/HAYTHAM-REA

Tentative de putsch

Même avec son casting et ses choix de scénario imposés, Francis Coppola va continuer d'éviter les balles tout au long du tournage, qui débute le 29 mars 1971 à New York. Au bout de trois semaines, consterné par les premiers rushes et les tons jugés trop sombres du directeur de la photographie Gordon Willis, Paramount envisage de remplacer le réalisateur. Un putsch est fomenté en haut lieu du studio, avec la complicité d'une partie de l'équipe technique du film, qui reproche à Coppola de ne pas être à la hauteur et conteste son autorité. Une intrigue de palais digne d'un complot mafieux.

Sur le plateau, le cinéaste vit un enfer, pique des crises et hurle contre Willis, qui travaille trop lentement à son goût. En coulisse lui parviennent les échos de son renvoi imminent. Plusieurs versions de ces événements cohabitent, en fonction des témoignages de Robert Evans, Coppola ou des producteurs Al Ruddy et Gray Frederickson. On s’en tiendra aux faits : à la mi-avril, après une discussion franche avec Charles Bluhhorn, bouillant patron de la multinationale Gulf & Western et propriétaire de Paramount, le cinéaste est confirmé à son poste. Fin provisoire des escarmouches. Du moins avec Paramount.

J’ai visité la maison d’un vrai mafieux du New Jersey pour imaginer celle de Don Corleone… Mais sa déco était rasoir.Dean Tavoularis

Une autre menace autrement plus effrayante pèse sur toute l'équipe : l'ombre des vrais mafiosi de la côte est. Grands fans du livre de Puzo, ils entendent bien veiller à ce que le film ne desserve pas leurs affaires. Et l'un d'entre eux, patron de la Ligue de défense des droits civiques des Italo-Américains (et vrai gangster), Joseph Colombo Sr, va mener la cabale au nom de la lutte contre toute représentation caricaturale de sa communauté. Plusieurs membres de la production recevront des menaces de mort, visant surtout à obtenir une part du gâteau.

« Je n'ai pas été directement menacé », se souvient Dean Tavoularis « Mais cette menace invisible était très angoissante. Parfois, sur le plateau, on me pointait du doigt, certains types louches qui traînaient là et nous surveillaient. Mais la vraie nuisance, c'étaient tous ces commerçants ou restaurants qui nous donnaient leur accord pour tourner chez eux et qui, le lendemain, changeaient d'avis sans explication. Ils avaient entre-temps reçu des “consignes” »

<em>Le parrain</em> de Francis Ford Coppola.
 ©  Archives du 7eme Art / Photo12 via AFP
Le parrain de Francis Ford Coppola. © Archives du 7eme Art / Photo12 via AFP
Tous les problèmes s'envoleront après la négociation d'un accord entre Al Ruddy et Colombo, qui obtiendra moult concessions du studio – dont le retrait du terme « Mafia » du script, l'embauche de complices dans de petits rôles (comme Lenny Montana dans celui du porte-flingue Luca Brasi) et une contrepartie financière. Tavoularis profite de la détente pour visiter la maison d'un authentique mafieux du New Jersey qui lui ouvre ses portes : « Je voulais m'en inspirer pour la villa de Don Corleone, mais, malgré ses millions de dollars, ce monsieur vivait dans une déco totalement rasoir et ordinaire. Il n'y avait rien à en tirer, mais je me suis bien gardé de le lui dire. » Bien lui en prendra : le danger n'a rien de fictif, comme le prouveront les trois balles tirées sur Joe Colombo le 28 juin 1971, par un tueur abattu par ses gardes du corps. Dans le crime organisé, susciter les jalousies n'est jamais bon pour la santé. Colombo s'en sortira paralysé, avant de mourir d'un arrêt cardiaque sept ans plus tard.

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Au fil du tournage, Tavoularis va continuer à se bagarrer, de son côté, avec les économies de bouts de chandelle imposées par Paramount : « On a tourné dans un restaurant du Bronx la scène du meurtre du mafieux Solozzo et du flic ripou McCluskey par Michael Corleone. J'avais repéré un bout de sol où le lino était arraché, révélant un magnifique carrelage avec des mosaïques. Mais la production ne voulait pas lâcher les 8 000 dollars nécessaires à l'arrachage de ce lino cheap. On a fini par avoir la rallonge, j'ai pu arracher ce foutu lino et, heureusement, il y avait bien des mosaïques partout en dessous, c'est bien plus beau à l'écran. Et le propriétaire était ravi. »

La tête de cheval décapitée était vraie…

Le production designer doit aussi composer avec les desiderata de Coppola. Pour l'effroyable scène de la tête de cheval décapitée, déposée dans la nuit sous les draps du producteur hollywoodien Jack Woltz (John Marley) par les hommes de Corleone, le réalisateur juge peu convaincante la fausse tête fabriquée par le maquilleur Dick Smith. « On s'en est finalement procuré une vraie dans un abattoir à chevaux du New Jersey et nous l'avons convoyée sur le plateau dans un caisson doté d'une chambre avec de la glace carbonique », raconte Dean Tavoularis.

« Lors d'une interview pendant le tournage, une journaliste du New York Times, choquée, m'a lancé : “Comment avez-vous osé faire abattre un cheval pour un film ?” Je lui ai demandé si elle avait un chien. Quand elle m'a répondu oui, je lui ai rétorqué : “Aucun cheval n'a été tué pour ce film, Madame, cet abattoir fournit de la viande à pâtée pour chiens. Si ce cheval est mort, c'est surtout à cause de vous !” » Le comédien John Marley, lui, restera longtemps hanté par la vision de cette tête d'étalon ensanglantée à ses pieds durant plusieurs heures.

Le comédien vétéran John Marley, alias à l'écran le producteur hollywoodien Jack Woltz, lors du tournage de l'éprouvante scène de la tête de cheval ensanglantée.
 ©  Archives du 7eme Art / Photo12 via AFP
Le comédien vétéran John Marley, alias à l'écran le producteur hollywoodien Jack Woltz, lors du tournage de l'éprouvante scène de la tête de cheval ensanglantée. © Archives du 7eme Art / Photo12 via AFP
Le 14 mars 1972, après d'interminables passes d'armes autour de son montage final, Le Parrain est enfin projeté en avant-première mondiale à New York. Une tempête de neige balaie Manhattan, mais, ce soir-là, le Loew's Theatre de Broadway affiche complet. Life et Newsweek ont fait leur couverture avec Marlon Brando, toute la ville en parle et le secrétaire d'État Henry Kissinger lui-même a répondu à l'invitation. Francis Coppola, lui, déprime, convaincu d'un échec imminent.

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Quelques mois plus tôt, il a vu le dynamique French Connection de William Friedkin et se dit que, à côté, son Parrain fait figure de pensum laborieux. Dans son autobiographie publiée en 1994, feu Robert Evans affirme qu'au moment où les lumières s'éteignirent et que les premiers accords de Nino Rota retentirent, sa vie sembla lui passer devant ses yeux. Lui, comme Coppola et les autres, jouait son destin sur les 2 h 56 qui allaient suivre : « Tous les gens impliqués dans ce film avaient désespérément besoin d'une victoire. Brando ne trouvait plus de rôles. Al Pacino était dans l'impasse. James Caan aussi. Personne ne frappait plus à la porte de Francis, ni n'allumait la moindre putain de bougie pour moi », déclarait en 1997 Al Rudy, dans les colonnes du Première américain.

J’aime la simplicité du Parrain, son classicisme. Oui, c’est une œuvre d’art.Dean Tavoularis

Au générique de fin, silence de mort dans la salle. Robert Evans pense alors que sa dernière heure est venue, aussi sûrement que celle d'une cible de mafioso. Erreur : l'assistance est en larmes, retournée par cette tragédie baroque et grandiose qui, bientôt, tiendra du phénomène culturel. Comme Evans le confiait récemment au journaliste Mark Seal dans son ouvrage Leave the Gun, Take the Canolli, incroyable récit des coulisses du Parrain, Kissinger lui aurait déclaré à la fin de la projection : « Bob, quand un film arrive à faire pleurer le public sur la mort d'un gangster qui a tué des centaines de gens, c'est que vous avez signé un chef-d'œuvre. »

Le chef décorateur/production designer Dean Tavoularis, 89 ans, l'un des guerriers survivants des nombreuses batailles disputées dans les coulisses du Parrain.
 ©  Hugo AYMAR/HAYTHAM-REA REA POUR « LE POINT »
Le chef décorateur/production designer Dean Tavoularis, 89 ans, l'un des guerriers survivants des nombreuses batailles disputées dans les coulisses du Parrain. © Hugo AYMAR/HAYTHAM-REA REA POUR « LE POINT »

Cinq ans avant La Guerre des étoiles, Le Parrain préfigure l'ère des blockbusters. Sa sortie massive inédite, quasi simultanément sur 400 cinémas, écrase la concurrence. Il devient le plus gros succès de tous les temps, torpillant en six mois la performance qu'Autant en emporte le vent mit 36 ans à réaliser. Mais, surtout, le film propulse son réalisateur au firmament des seigneurs du nouvel Hollywood, sacré Midas de l'alliage du commerce et de l'art, chef de file d'une fabuleuse décennie pour le cinéma américain. « Le Parrain fut sans doute le premier à ne pas montrer les gangsters seulement tels des tueurs et des criminels, mais aussi comme des gens avec des familles. C'est le cœur et l'âme du roman et du film », nous explique Mark Seal. « Son héritage se lit non seulement dans ses innombrables visionnages, comme un rituel dans certaines familles, mais aussi dans toutes les fictions centrées sur les familles de mafieux, des Affranchis de Scorsese à la série des Soprano. »

En 1974, le capitaine Coppola, promu Général, accomplira l'exploit de faire encore mieux avec Le Parrain 2. Nouveau triomphe et, cette fois, six oscars à la clé, dont celui du meilleur film, meilleur réalisateur… et meilleure direction artistique pour Dean Tavoularis. Mais notre hôte affiche l'humilité d'un Don soucieux de discrétion : « Il est de coutume de dire que Le Parrain 2 est le meilleur des trois. Mais j'admire la simplicité du premier, son classicisme, sa pureté. C'est un cours de cinéma de la part de Francis. Et, oui, Le Parrain est une œuvre d'art ».

Le Parrain, de Francis Ford Coppola (1972). Ressortie en salle le 23 février. En Blu-ray 4K ultra HD le 23 mars.

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Commentaires (2)

  • lorlei

    Et la musique reste dans les têtes...

  • Acojoc

    C'est sans aucun l'un des films qui a le plus marqué l'Histoire mondiale du cinéma. Un ours chef-d'oeuvre à sa sortie qui n'a pas pris une ride en 50 ans. Rien que le fait d'avoir lancé la carrière de Al Pacino est la démonstration évidente du génie de Coppola. Que de scènes inoubliables : de la signature d'un contrat u peu forcée, à la mode Corleone à la tête de cheval, sans oublier l'assassinat de Sonnie, l'exécution effectuée par Al Pacino, Appolonia et bien d'autres encore