John le Carré en six films

Au cinéma comme à la télévision, les romans de l'écrivain britannique ont été largement adaptés, avec plus ou moins de bonheur. Morceaux choisis.

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Philip Seymour Hoffman dans Un homme très recherché.
Philip Seymour Hoffman dans Un homme très recherché. © Amusement Park Films/ Film Four

Temps de lecture : 3 min

Depuis 1965, année de la sortie en salle de L'Espion qui venait du froid, première adaptation réalisée par Martin Ritt (1965), John le Carré a largement inspiré le cinéma et la télévision. Il faut dire que les aventures de l'agent George Smiley et les affres de la guerre froide sont une source inépuisable pour les scénaristes, qui ont sous la main tous les personnages, les situations, les retournements propres au monde de l'espionnage. On compte une dizaine de films tirés des romans de John le Carré, mort dimanche 13 décembre à l'âge de 89 ans. Actuellement, la minisérie de la BBC Le Directeur de la nuit (The Night Manager), réalisée par Susanne Bier et récompensée par trois Golden Globes, est disponible sur Netflix.

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2014. Un homme très recherché (A Most Wanted Man)

Dans le décor gris et froid de Hambourg, dix ans après les attentats du 11 Septembre, on suit le magistral Philip Seymour Hoffman dans son dernier rôle au cinéma, celui du chef des services secrets allemands chargé de la lutte contre le terrorisme. Le voici sur les traces d'un mystérieux Tchétchène dont il ignore s'il est une victime ou un terroriste. Enquête, manipulations en tout genre et tours de passe-passe : tout est bien construit, soigné dans la réalisation d'Anton Corbijn qui a conservé l'intelligence du récit de Le Carré. Willem Dafoe, Robin Wright, Rachel McAdams et Daniel Brühl musclent le casting.

2011. La Taupe (Tinker, Tailor, Soldier, Spy)

Gary Oldman, impénétrable dans le rôle de George Smiley, agent secret à la retraite, rappelé par les renseignements britanniques pour découvrir qui est la taupe infiltrée dans le service depuis des années. Trahisons, agents doubles, mensonges, double jeu, ambiance tamisée. Colin Firth est de la partie dans ce remarquable film de Tomas Alfredson qui, lui aussi, reste fidèle à l'esprit du roman, plongée vertigineuse dans un monde terrifiant de bureaucrates. 

2005. La Constance du jardinier (The Constant Gardener)

Au Kenya, la jeune épouse d'un diplomate a été assassinée… Ralph Fiennes, Rachel Weisz et Danny Huston ; beau casting pour ce thriller hyperactif réalisé par le Brésilien Fernando Meirelles qui reste fidèle à l'essentiel de l'intrigue et nous entraîne au milieu des bidonvilles de Nairobi, des beaux quartiers réservés aux diplomates et dans le monde opaque d'une société pharmaceutique responsable d'essais thérapeutiques meurtriers. Histoire d'amour et exploitation du tiers-monde : le constat est amer, servi par la mise en scène expressive du réalisateur de La Cité de Dieu.

2001. Le Tailleur de Panama (The Tailor of Panama)

Pierce Brosnan, alias Andy Osnard, impeccable et séduisant dans son costume d'agent sans scrupule, contraint un certain Harry Pendel (Geoffrey Rush), le meilleur tailleur de Panama, ami et confident de tous, à devenir son informateur. Pris dans l'engrenage, celui-ci ne sait plus quoi inventer pour s'en sortir. Espions et politiciens sont dans le viseur de John le Carré qui a lui-même participé au scénario de ce très bon film d'espionnage réalisé par l'excellent réalisateur anglais John Boorman (Excalibur, Zardoz et Délivrance).

1990. La Maison Russie (The Russia House)

Évidemment, le couple formé par Sean Connery et Michelle Pfeiffer a un charme indéniable et porte ce film très classique de Fred Schepisi. À Moscou et Leningrad, on suit un éditeur anglais chargé par les services secrets britanniques d'enquêter sur l'authenticité d'un manuscrit qui dénonce l'archaïsme du système de défense soviétique. Amour et espionnage : la recette marche toujours, malgré une intrigue complexe.

1965. L'Espion qui venait du froid (The Spy Who Came In from the Cold)

Sorti en 1963, c'est le premier roman de John le Carré adapté au cinéma. Le réalisateur américain Martin Ritt a inscrit au générique un acteur de renom, Richard Burton, au côté de Claire Bloom. Au cœur de la guerre froide, on suit un espion britannique considéré comme un transfuge et qui parvient à infiltrer les services de contre-espionnage de la République démocratique allemande. Sa mission : faire tomber des têtes communistes. Loin des gadgets et du glamour de 007, un grand film d'espionnage en noir et blanc et à l'atmosphère glaciale.

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Commentaires (3)

  • guy bernard

    John Le Carré était une exception en cette époque d'espionite aigue où pendant que James Bond se payait une vie de rêve en envoyant ses Aston Martin à la casse, Harry Palmer mendiait une avance pour s'acheter une petite auto.
    On passait de l'espion à l'anti-espion d'un film à l'autre, les deux étant dans le même service, la palme allant à Blake Edwards (Top secret, sur Arte) qui en avait fait un roman-photo.
    Seul un film est à retenir : "La Taupe", à voir et à revoir.
    Quant à la Maison Russie, le roman était une bascule : une affaire d'espionnage devenant un roman d'amour dans un contexte prémonitoire : il n'en reste rien dans le film.

  • papypierrot 59

    Vous et Graham Green m'avez fait passer d'excellentes soirées d'adolescent et de jeune adulte. Ah, j'en ai passé des heures à vous lire... Le seul inconvénient était de réussir à lâcher le livre afin de dormir quelques heures avant de reprendre les cours ! Merci pour ces heures d'évasion.

  • T.L.T

    Je dois aux adaptations des romans de John le Carré l'immense plaisir d'avoir pu profiter d'exceptionnelles partitions dont celles jouées par Philip Seymour Hoffman dans "A Most Wanted Man" et Gary Oldman dans "La Taupe".
    La trilogie de Smiley : "Les gens de Smiley", "La Taupe" et "Comme un collégien" traduit à la perfection les turbulences des services britanniques durant la période de la guerre froide, une atmosphère que l'on retrouve en grande partie dans l'incontournable ouvrage de Robert Littell "La Compagnie" avec cette vue décalée d'outre atlantique.