Cinéma : notre sélection de cadeaux pour les fêtes

Dans notre liste de recommandations, assez éclectique, vous ne trouverez aucun film de 2023 – comme Barbie, Oppenheimer, Mission : Impossible – Dead Reckoning, partie 1 ou la Palme d'or Anatomie d'une chute qui viennent tout juste de sortir en vidéo – mais uniquement de grands classiques de l'histoire du cinéma. Des films de patrimoine de tous genres, toutes époques et toutes nationalités : italienne, française, américaine, britannique, russe, allemande, autrichienne, danoise, tchèque…

Avec, pour seul point commun, leur qualité. En effet, ces coffrets de luxe sont parmi les plus beaux de l'année. De magnifiques éditions que l'on prendra plaisir à offrir à sa famille ou à ses amis. Les plateformes de streaming, elles, ne conservent pas les films éternellement. C'est leur côté éphémère et immatériel. Le support physique reste encore aujourd'hui le meilleur moyen de satisfaire les cinéphiles les plus exigeants, en quête de bonus exclusifs et de packagings au superbe design. Ce sont des objets culturels que l'on peut transmettre à ses proches et ça n'a pas de prix. À vous de jouer !

• Coffrets 100 ans Warner Bros

Fondée en 1923 par les quatre frères Warner, la société américaine de production et de distribution pour le cinéma et la télévision célèbre son centenaire en grande pompe cette année. On peut redécouvrir les grandes heures de ce studio de légende grâce à ce monumental coffret anniversaire qui réunit, en Blu-ray, quatre collections de 25 films classés par genres thématiques (« Grands classiques », « Romances et comédies musicales », « Drames et thrillers », « Fantastique et science-fiction »).

On peut d'ailleurs acheter ces coffrets à l'unité, à un prix plus abordable. Impossible de citer ici le titre des cent films mais sachez que tous les grands chefs-d'œuvre de la Major sont présents dans ce bel écrin. Et même certains titres de la RKO (à l'exemple de King Kong et de Citizen Kane) ou de la MGM (comme Le Magicien d'Oz et Chantons sous la pluie) dont la Warner a racheté les droits des catalogues. Ce qui fait beaucoup de joyaux à (re)découvrir. Seul regret : ce coffret ne sort pas en 4K Ultra HD en France. Mais on peut heureusement commander sa version UHD en import en Angleterre sur Amazon UK.

101 Coffret Édition Deluxe Limitée Blu-ray (Warner Bros), 499,99 euros. Inclus : quatre livrets de 32 pages, revenant sur chacun des 100 films du coffret et un échantillon de pellicule 35 mm d'un classique Warner. Les quatre volumes sont également disponibles à l'achat séparément : 149,99 euros chaque volume de 25 Blu-ray.

• Coffret « Superman »

Autre bijou de la Warner, cet imposant coffret en métal regroupe l'intégrale de la période Christopher Reeve en Superman. C'est-à-dire quatre longs-métrages sortis entre 1978 et 1987. Disparu en 2004, le regretté acteur fut en effet idéal dans le double rôle du super-héros à la cape rouge et de Clark Kent, le timide reporter du Daily Planet. Le premier volet de la tétralogie reste la meilleure adaptation de ce personnage apparu pour la première fois dans un comics en 1938. C'est un chef-d'œuvre de lyrisme, d'humour et d'émotion, et très probablement le meilleur film de super-héros jamais réalisé. Il nous fit croire, à l'époque, qu'un homme pouvait voler.

On trouve aussi, dans le coffret, deux versions de Superman II : la version de Richard Lester, sortie au cinéma en 1980, et le montage de Richard Donner – viré par les producteurs alors qu'il avait mis en boîte 75 % du film. Si, par la suite, la qualité des films va en s'amenuisant – le quatrième opus produit par la Cannon est incompréhensible –, cette anthologie est vraiment soignée. Chaque film est rangé dans un beau boîtier Steelbook (parfait pour le Man of Steel) et le remixage en Dolby Atmos est exceptionnel (il place des effets sonores au plafond pour les séquences de vol). Un bel hommage à l'homme de la planète Krypton.

Superman, le coffret Steelbook cinq disques 4K Ultra HD et cinq disques Blu-ray (Warner Bros),149,99 euros. Inclus : un livret de photos, un comics book, une carte lenticulaire et un certificat d'authenticité.

• « Le Dernier Empereur »

Visuellement somptueux, ce grand spectacle signé Bernardo Bertolucci raconte le destin tragique du dernier empereur de Chine, Puyi, qui monta sur le trône en 1908, à l'âge de 3 ans, et termina sa vie comme jardinier au parc botanique de Pékin. Un être privé d'enfance et d'amour maternel, emprisonné dans sa solitude, qui passa du stade de demi-dieu à celui de simple mortel. Premier film occidental tourné dans la Cité interdite, cette fresque historique a raflé neuf oscars sur… neuf nominations en 1988 (meilleurs film, réalisateur, scénario adapté, musique, photo, décors, costumes, montage et son).

Le coffret propose le long-métrage dans sa version cinéma de 2 h 42 (la meilleure) et dans une restauration 4K, qui a éliminé des milliers d'impuretés, rayures et taches. Mais aussi dans sa version longue de 3 h 39, destinée à la télévision italienne, qui ajoute 57 minutes de scènes inédites. En prime, de nombreux bonus rendent cette édition collector indispensable.

Le Dernier Empereur (Metropolitan), 34,99 euros le combo 4K Ultra HD/2 Blu-ray ; 29,99 euros le coffret 2 Blu-ray ; 9,99 euros le DVD. Inclus : un livret de 64 pages (sauf pour l'édition DVD).

• « Les Ailes du désir »

Dans cette fable en apesanteur, des anges observent les humains et recueillent les pensées intimes des hommes et des femmes qu'ils croisent, apportant, par leur présence invisible et muette, un peu de réconfort aux êtres esseulés. L'un d'eux s'éprend d'une trapéziste mais doit renoncer à son immortalité pour l'aimer… Avec ce conte philosophique, qui mélange noir et blanc et couleur (splendide photo d'Henri Alekan, le chef op de La Belle et la Bête, de Cocteau), l'Allemand Wim Wenders revient après une longue absence à Berlin. Tourné deux ans avant la chute du Mur, ce film-poème, salué par le prix de la mise en scène à Cannes en 1987, a bénéficié d'une superbe restauration numérique en 4K, supervisée et approuvée par le réalisateur.

Carlotta a aussi publié d'autres titres du cinéaste, cette année, avec le coffret « La Trilogie de la route » qui regroupe ses road-movies : Alice dans les villes (1974), Faux Mouvement (1975) et Au fil du temps (1976). Sans oublier la parution en Blu-ray de son film noir L'Ami américain (1977) d'après Patricia Highsmith. L'éditeur a également programmé, pour 2024, la Palme d'or de Wenders, Paris, Texas, en 4K Ultra HD. Une vraie bonne nouvelle !

Les Ailes du désir (Carlotta), 54,99 euros le coffret ultracollector avec le disque 4K Ultra HD et 1 Blu-ray. Inclus : un livre de 208 pages (édition limitée et numérotée à 3 000 exemplaires). Également disponible à 24,99 euros en édition single avec le disque 4K Ultra HD ou à 19,99 euros en édition single avec le Blu-ray.

• Jim Jarmusch

Cinéaste de l'errance, comme son ami Wenders, Jarmusch partage aussi avec lui une passion pour le rock. D'ailleurs la « cool attitude » de Jim est l'une des particularités de son style. Les quatorze films réalisés à ce jour par le réalisateur américain sont réunis dans ce beau coffret noir, avec la moitié des titres inédits en Blu-ray. Cette intégrale (il ne manque que son documentaire musical sur la tournée de Neil Young, Year of the Horse) résume quarante ans de carrière au service du cinéma indépendant.

Une œuvre dont la nonchalance a donné lieu à quelques merveilles, comme Down by Law, avec Tom Waits et Roberto Benigni, Dead Man, avec Johnny Depp, Ghost Dog : la voie du samouraï, avec Forest Whitaker et Broken Flowers, avec Bill Murray. Sans oublier Stranger Than Paradise, Mystery Train, Night on Earth, Coffee and Cigarettes et Gimme Danger, le documentaire sur les Stooges, le groupe de rock d'Iggy Pop. Plus de dix heures de bonus accompagnent cette anthologie.

Jim Jarmusch (Le Pacte), 99,99 euros le coffret 14 Blu-ray (exclusivité Fnac). Inclus : des cartes postales, des stickers et un livret de 28 pages.

• « L'Armée des douze singes »

En 2035, 99 % de la population de la planète a été décimée par une épidémie. Des savants décident d'envoyer, à l'aide d'une machine à remonter le temps, un homme dans le passé afin de déterminer l'origine du virus et d'empêcher la catastrophe d'avoir lieu… Terry Gilliam, l'extravagant réalisateur de Brazil est revenu au cinéma d'anticipation en 1995 avec ce film fataliste et tragique, dans lequel Bruce Willis révèle sa part émouvante. Tatoué d'un code-barres sur le crâne, ce dernier se montre en effet vulnérable dans cette réflexion complexe sur la mémoire et le temps.

Certaines images prophétiques du film – comme celle des animaux sauvages qui envahissent nos villes – préfigurent le moment où la nature a repris ses droits dans nos capitales pendant les périodes de confinement liées à la pandémie de Covid-19. Troublant. Près de trente ans après sa sortie, ce film de science-fiction, avec Brad Pitt, a été restauré en 4K dans cette superbe édition, qui offre dans les bonus le court-métrage expérimental français qui a inspiré Gilliam : La Jetée (1962), de Chris Marker, une œuvre composée uniquement de photographies en noir et blanc.

L'Armée des douze singes (L'Atelier d'images), 26,99 euros le combo 4K Ultra HD/Blu-ray ; 19,99 euros le Blu-ray ; le combo 4K Ultra HD/Blu-ray est également disponible à 35 euros en boîtier métal limité et numéroté à 1 000 exemplaires, en exclusivité en vente sur le site de l'éditeur. Inclus : une affiche recto verso et le fac-similé du dossier de presse d'époque.

• « Massacre à la tronçonneuse »

Carlotta, qui vient de fêter son 25^e anniversaire, célèbre les presque 50 ans de ce totem seventies tourné en 16 mm, avec cette prestigieuse édition truffée de bonus. Le film n'a rien perdu de sa force. Il est toujours aussi glauque et brutal, organique et viscéral, grotesque et dérangeant. Si vous n'avez jamais vu Massacre…, faites connaissance avec Leatherface et sa charmante famille de dégénérés domiciliés au Texas. Ils vous feront hurler de terreur (comme la scream queen Marilyn Burns). Mais aussi de rire avec leurs étranges manies.

Cette restauration 4K fait des prouesses aussi bien sur l'image (grâce au Dolby Vision) que sur le son (les vrombissements de la tronçonneuse résonnent encore mieux avec le remixage Atmos). On a l'impression de découvrir le film comme au premier jour. Unique en son genre, ce sommet d'angoisse trouve ici son édition ultime. Le film d'horreur n'a plus jamais vraiment été le même après ça.

Massacre à la tronçonneuse (Carlotta),59,99 euros le coffret ultracollector avec le disque 4K Ultra HD et 2 Blu-ray. Inclus : un livre de 200 pages écrit par Jean-Baptiste Thoret. Le film est également disponible à 29,99 euros en édition single avec le disque 4K Ultra HD et 1 Blu-ray de suppléments ou à 24,99 euros en édition single avec 2 Blu-ray.

• « Le Mépris » – édition 60^e anniversaire

Paul (Michel Piccoli), écrivain et scénariste, est engagé par un producteur américain (Jack Palance) pour travailler à Rome sur un film de Fritz Lang (une adaptation de L'Odyssée, d'Homère). Mais sur le tournage, à Capri, il subit le désamour de sa femme Camille (Brigitte Bardot)... Ce récit d'un couple qui se défait est construit à la façon d'une tragédie antique.

Tout est sublime dans ce Godard : la musique de Georges Delerue, la villa Malaparte, les couleurs et, bien sûr, BB (« Et mes seins ? Tu les aimes, mes seins ? »). Tiré du roman d'Alberto Moravia, ce drame fête ses soixante ans cette année. Menée à partir du négatif 35 mm original et de l'interpositif, la restauration 4K renforce l'expérience visuelle du film et lui redonne un éclat sans commune mesure. On n'a jamais vu une copie aussi belle de ce classique de 1963.

Le Mépris (Studiocanal), 14,99 euros le combo 4K Ultra HD/Blu-ray. Inclus : un livret de 23 pages écrit par Jean-Baptiste Thoret.

• « What's New Pussycat ? » et « Casino Royale »

Tournés dans les sixties, ces deux films à l'esthétique pop et aux couleurs psychédéliques ont de nombreux points communs : le même producteur (Charles K. Feldman), les mêmes acteurs (Peter Sellers, Ursula Andress, Woody Allen…) et le même compositeur de la BO (Burt Bacharach). Datant de 1965, What's New Pussycat ? est une comédie située à Paris dans laquelle un séducteur invétéré (Peter O'Toole) sur le point de se marier (avec sa jeune fiancée interprétée par Romy Schneider) a du mal à résister au charme des autres femmes.

Casino Royale (1967) est un James Bond parodique, conçu en marge de la série officielle. Une satire de 007, dans laquelle l'espion de Sa très Gracieuse Majesté (David Niven) découvre que son neveu complexé (Woody Allen en col Mao) envisage, sous le pseudo de Dr Noé, d'utiliser la guerre biologique pour rendre toutes les femmes sexy et tuer tous les hommes mesurant plus de 1,37 mètre ! Avec ses gags loufoques, ce pastiche a ouvert une voie – forcément – royale à la saga Austin Powers. C'est drôle, délirant et surtout léger.

What's New Pussycat ?, 24,99 euros le combo Blu-ray/DVD. Casino Royale, 34,99 euros le coffret avec le Blu-ray et 2 DVD. Inclus : un livre de pages 112 pages écrit par Marc Toullec. Rimini Éditions.

• « Guerre et Paix »

Alors que le Napoléon de Ridley Scott a connu un immense succès partout dans le monde cette année, il faut se ruer sur cette autre épopée napoléonienne signée Sergueï Bondartchouk. Cinq années de préparation et trois ans de tournage furent nécessaires pour mener à bien cette superproduction qui adapte le pavé de 1 500 pages de Tolstoï. Une fresque historique de plus de sept heures, financée par l'Union soviétique avec des moyens considérables, qui retrace la campagne de Russie de Napoléon 1^er – avec l'inflation, le film aurait coûté 700 millions de dollars (650 millions d'euros).

Divisé en quatre parties, ce tour de force cinématographique montre des batailles au gigantisme insensé. Notamment celles d'Austerlitz et de Borodino, qui a mobilisé, à elle seule, 120 000 soldats, prêtés par l'Armée rouge, pour faire de la figuration ! L'incendie de Moscou est aussi l'un des grands morceaux de bravoure de cette œuvre, balayée par un souffle épique. Sortie entre 1966 et 1967, cette série de films attira plus de 140 millions de Soviétiques dans les salles. Boudartchouk tournera ensuite un autre grand spectacle : Waterloo (1970), avec Rod Steiger, qui vient de sortir en Blu-ray chez Colored Films.

Guerre et Paix (Potemkine), 39,99 € le coffret de 4 DVD ; 79,99 € le coffret collector en bois avec 2 Blu-ray. Inclus : le livre de 156 pages Guerre et paix – Une histoire russe, une épopée soviétique, écrit par Marc Moquin, avec une préface de Bertrand Mandico.

• Lars von Trier, l'intégrale

Événement pour tous les cinéphiles : les quatorze longs-métrages du cinéaste danois sont réunis pour la première fois dans un coffret. Avec, en prime, dix de ses films qui étaient inédits en Blu-ray ! Parmi eux, son tout premier Element of Crime (1984), son chef-d'œuvre Europa (1991), le très beau et émouvant Breaking the Waves (1996), sa comédie Les Idiots (1998) et sa Palme d'or Dancer in The Dark (2000) avec la chanteuse Björk. Le très expérimental Dogville (2003) avec Nicole Kidman, les scandaleux Antichrist (2009) et Nymphomaniac (2013) avec Charlotte Gainsbourg. Sans oublier Melancholia (2011) et le choquant The House That Jack Built (2018). Cette rétrospective est accompagnée de nombreux suppléments, répartis sur deux disques.

Lars von Trier, l'intégrale (Potemkine), 149,99 euros le coffret 16 Blu-ray (exclusivité Fnac). On peut acheter aussi le coffret sur le site de l'éditeur.

• Tout le cinéma de Michael Haneke

Ce coffret réunit l'intégralité de la filmographie de Michael Haneke en Blu-ray, soit douze longs-métrages parmi lesquels Funny Games (1997), La Pianiste (2001) avec Isabelle Huppert, Caché (2005) avec Daniel Auteuil et Juliette Binoche et, bien sûr, ses deux Palmes d'or : Le Ruban blanc (2009) et Amour (2012) avec le couple Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva. Le coffret propose aussi cinq téléfilms et une très riche interactivité. Interviewé dans les bonus, le metteur en scène s'exprime dans un français impeccable et fait preuve d'un humour pour le moins surprenant, vu le sujet de ses films.

Tout le cinéma de Michael Haneke (Arte éditions), 119,99 euros le coffret 15 Blu-ray.

• Delphine Seyrig

Disparue en 1990 à 58 ans, cette magnifique comédienne, qui fut aussi une figure du féminisme en France, a tourné notamment avec Alain Resnais (L'Année dernière à Marienbad), François Truffaut (Baisers volés), Jacques Demy (elle fut la fée des lilas de Peau d'Âne) et Luis Buñuel (Le Charme discret de la bourgeoisie). Cette actrice à la voix si particulière était la muse d'un cinéma d'auteur exigeant. Elle fait l'objet d'un beau coffret qui réunit, pour la première fois en Blu-ray, six de ses longs-métrages.

Parmi eux, Les Lèvres rouges (1971), où elle incarne une vampire très érotique et sophistiquée; Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles (1975) de la Belge Chantal Akerman, que la très sérieuse revue britannique Sight and Sound a récemment consacré à la surprise générale « meilleur film de tous les temps » devant Sueurs froides et Citizen Kane ; mais aussi Sois belle et tais-toi !, le documentaire réalisé par l'actrice en 1976, qui questionne la place des femmes dans l'industrie du cinéma. Qu'elle soit blonde, brune ou rousse, Seyrig était toujours sublime.

Delphine Seyrig (Arte éditions), 59,99 euros le coffret 6 Blu-ray. Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles (Capricci), avec Delphine Seyrig est aussi disponible à l'unité dans un coffret comprenant le Blu-ray du film et un DVD de bonus. 22,99 euros.

• « Croix de fer »

Pendant la déroute de l'armée allemande sur le front russe en 1943, le caporal Steiner (le charismatique James Coburn), un baroudeur aimé de ses hommes, se heurte à son supérieur, le capitaine Stransky (Maximilian Schell). Un aristocrate prussien dévoré d'ambition, prêt à tout pour obtenir la croix de fer…

Unique film de guerre de Sam Peckinpah, le réalisateur mythique de La Horde sauvage, cette œuvre dénuée de tout héroïsme est magnifiquement écrite par le vétéran Julius J. Epstein (Casablanca). Admiré par Orson Welles, ce film antimilitariste sur l'absurdité et la folie de la guerre épouse le point de vue de la Wehrmacht. Audacieuse idée qui rend ce récit très inconfortable. Rebelle dans l'âme, Peckinpah signe là une bombe filmique qui, grâce à cette éblouissante restauration 4K qui a nécessité 240 heures de nettoyage numérique, reprend des couleurs. 

Croix de fer (Studiocanal), 29,99 euros le coffret Steelbook avec le disque 4K Ultra HD et 2 Blu-ray.

• « The Painted Bird »

Spectrum accomplit un fabuleux travail éditorial sur le cinéma asiatique depuis plusieurs années. Mais cet éditeur indépendant s'intéresse aussi à d'autres cinématographies. Premier titre de leur collection « Section parallèle », The Painted Bird (2019) est la fidèle adaptation du formidable roman de Jerzy Kosinski L'Oiseau bariolé (inclus dans le coffret). L'histoire d'un enfant livré à lui-même dans un pays d'Europe de l'Est dévasté par la Seconde Guerre mondiale et qui tente de survivre dans une forêt, affrontant le froid, la boue et l'extrême cruauté des paysans locaux.

Sans musique et presque sans dialogue, ce film d'une beauté sidérante a été tourné dans un somptueux noir et blanc par le cinéaste tchèque Vaclav Marhoul, qui était fan du livre. Une ambitieuse fresque de près de trois heures qui se situe quelque part entre L'Enfance d'Ivan (1962), d'Andreï Tarkovski, Requiem pour un massacre (1985), d'Elem Klimov et Empire du soleil (1987), de Steven Spielberg. Histoire de situer le niveau.

The Painted Bird (Spectrum Films Éditions), 40 euros le coffret 2 Blu-ray et 1 DVD. Inclus : le livre de Jerzy Kosinski, L'Oiseau bariolé (280 pages).