« B.R.I », « Extraordinary », « The Last of Us »… : 10 séries à rattraper cet été

TÊTE DE SÉRIES. Thrillers, kdrama, road-movies sauce zombie, guerre de pouvoir chez les ultrariches… Et si on profitait des vacances pour se (re)faire les meilleures séries de l’année ?

Par Jenifer Bitar, , , , , , ,

10 séries pour s'éclater un peu plus que les héros de The Last Of Us.
10 séries pour s'éclater un peu plus que les héros de The Last Of Us. © Amazon Prime

Temps de lecture : 9 min

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Et si on prenait le temps ? Et si les vacances estivales étaient l'occasion rêvée de rattraper enfin les séries dont on entend parler depuis des mois ? Road-movie chez les zombies, braquages, guerre des gangs ou de pouvoir, familles foutraques, thriller fantastique, plongée hip-hop dans les années 1980, kdrama médiéval, super-héros… Il y en a pour tous les goûts et sur toutes les plateformes. On vous embarque !

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The Last of Us : le road-movie des zombies

C'était déjà l'un des jeux vidéo les plus populaires au monde, avec plus de 20 millions de copies vendues depuis sa création en 2013. C'est désormais l'une des séries les plus cultes diffusées sur HBO. Débutée le 15 janvier dernier sur la célèbre chaîne à péage américaine (et en France sur Amazon Prime Video), The Last of Us suit le voyage périlleux d'un homme et d'une adolescente dans une Amérique ravagée par un virus-champignon transformant les contaminés en zombies assoiffés de chair humaine. Alors que la civilisation sombre dans le chaos, Joel (Pedro Pascal, également héros de The Mandalorian) escorte Ellie (Bella Ramsay, remarquée dans Game of Thrones) en quête d'un laboratoire à Washington pour comprendre les raisons de l'immunité de la jeune fille, indemne malgré une morsure d'infecté. À la fois gore, tendue, angoissante et mélancolique, The Last of Us évoque autant The Walking Dead que La Route de Cormac McCarthy, tout en suivant sa propre voie pavée de coups d'éclat sanglants et de ruptures de ton émotionnelles. Une nouvelle réussite éclatante signée Craig Mazin, l'auteur de la série Chernobyl.

The Last of Us, Saison 1, 9 épisodes, Amazon Prime avec le Pass Warner

B.R.I : brutale et efficace

Braquages, guerre des gangs, règlements de compte en série… B.R.I, lancée en avril dernier par Canal+, navigue dans le sillage tourmenté d'Engrenages ou de Braquo. Mais la série policière dirigée par Jérémie Guez (scénariste du film Boîte noire) s'est adaptée à son époque. L'attentat du Bataclan est passé par là et le temps n'est plus aux artifices et aux lourdeurs métaphoriques. B.R.I ne fait pas dans la fioriture et se montre aussi sèche que brutale dans sa peinture du quotidien de la brigade de recherche et d'intervention de Versailles. Et de jouer avec les codes de la fiction tout en flirtant avec ceux du documentaire. Le casting est à la hauteur de l'entreprise en mélangeant de jeunes comédiens peu connus du grand public menés avec conviction par le très attachant Sofian Khammes et des « guests » charismatiques, comme Emmanuelle Devos incroyable en commissaire à poigne, Vincent Elbaz en patron de la pègre a l'accent déroutant ou Bruno Todeschini dans un rôle de vieux flic aux mains pas si propres. Si le premier épisode prend son temps, le rythme ne cesse de grimper et le final offre une séquence musclée rarement mise en scène à la télé. Qu'on se le dise : Julie Lescaut et Navarro sont morts, enterrés et balancés aux oubliettes.

B.R.I, 1 saison de 8 épisodes, Canal+

Succession : la guerre des Roy

Pourquoi devrait-on s'intéresser à une poignée de milliardaires capricieux, méprisants, profondément détestables ? La question était sur toutes les lèvres à l'été 2018, alors que la série Succession commençait sur HBO (OCS en France) et que le monde découvrait le patriarche Logan Roy et ses quatre rejetons, le méprisé Connor, le déchirant Kendall, la rusée Shiv et le décadent Roman… Cinq ans plus tard, plus personne ne s'interroge. Odieux, ces personnages le sont, évidemment ! Mais ils sont aussi pathétiques, attachants, fascinants. Le final implacable de la série vient conclure quatre saisons d'une rare perfection dramaturgique. Comme Twin Peaks, Les Sopranos, Breaking Bad, The Wire et quelques autres, Succession aura changé la donne. Comment ? En imposant un détonant mélange des genres. Le groupe de médias que dirige Logan Roy, Waystar Royco, est une multinationale qui comprend une chaîne d'infos, de nombreux journaux, un studio de cinéma, mais aussi des parcs d'attractions, des bateaux de croisière et une firme qui envoie des satellites dans l'espace… De façon très comparable, Succession est un monstre à plusieurs têtes, à la fois drame familial, comédie satirique, soap opera et thriller financier. Cette ambition monstrueuse fait toute la singularité d'une série qui emprunte aussi bien aux tabloïds qu'à Shakespeare. N'en jetez plus.

Succession, 4 saisons de 10 épisodes, Amazon Prime avec le Pass Warner

Vortex : un mélo haletant teinté de science-fiction

Une série fantastique française… Sur le papier, le pari était risqué tant la fiction tricolore a du mal à s'emparer d'un genre pas évident à imposer. Surtout en prime time sur une chaîne publique accessible à tous. Pourtant, avec Vortex, France 2 a brillamment remporté son pari. Mélange singulier entre le thriller, l'anticipation et le drame romanesque, cette série de huit épisodes, adaptée de Franck Thilliez, démarre en 2025. Grâce à un mystérieux vortex, Ludo (Tomer Sisley), un flic dont la compagne Mélanie (excellente Camille Claris) a été assassinée 27 ans plus tôt, se voit offrir l'opportunité de revenir en arrière pour la sauver… quitte à perdre dans cette quête folle sa nouvelle femme, Parvana (Zineb Triki) et son fils Sam (Maxime Gueguen). Une fois accepté le postulat de la faille spatio-temporelle, plutôt bien mise en scène, ce dilemme saura vous tenir en haleine jusqu'au bout.

Vortex, 6 épisodes, France Tv

Esterno notte : qui veut la peau d'Aldo Moro ?

Vingt ans après Buongiorno, notte, Marco Bellocchio revient à ces jours de printemps 1978 qui virent l'enlèvement et l'assassinat d'Aldo Moro, président de la démocratie chrétienne italienne, par les Brigades rouges. La séquestration d'Aldo Moro dure 55 jours, 55 jours de terreur pour la famille et pour les Italiens, 55 jours de tractations au plus haut sommet de l'État. Bellocchio adopte, dans chacun de ces six épisodes coup de poing, le point de vue de l'un des protagonistes. D'abord l'enlèvement et le massacre de la via Fani avec Aldo Moro (Fabrizio Gifuni). Puis, les semaines de détentions à travers les yeux de Francesco Cossiga, fils spirituel de Moro, qui est à l'époque ministre de l'Intérieur, du pape Paul VI (Toni Servillo), d'un ami proche, d'un des terroristes qui le détiennent, et enfin de son épouse Eleonora (Marguerita Buy). Ce faisant, Bellocchio s'autorise toutes les audaces : des scènes fantasmatiques dans lesquelles Aldo Moro survit à sa détention, des visions symboliques comme ce plan de Rome qui, sous le regard effaré de Francesco Cossiga, se couvre d'une mare de sang. L'œuvre, puissante, en vient même à éclairer notre présent dans son portrait des terroristes. Six heures magistrales qui nous interrogent sur ce que peut l'État face à la terreur, autant que sur notre finitude.

Esterno notte, 6 épisodes, Netflix

Cœurs noirs : la traque des djihadistes en Irak

Une belle surprise que cette série de guerre française, un genre rare, surtout quand il est réussi, qui ne nous lâche pas tout au long de ses six épisodes. La série Cœurs noirs s'est même payé le luxe de détrôner The Last of Us lors de son arrivée sur la plateforme de streaming. On y suit la traque de djihadistes français par les soldats d'un commando des forces spéciales en 2016 à Mossoul. Réalisée par Ziad Doueiri (Baron noir) et écrite par Corinne ­Garfin et Duong Dang Thai (Le Bureau des légendes), la série se révèle très efficace dans ses scènes d'actions et son rythme soutenu. Elle tient aussi grâce au charisme de ses acteurs, Nina Meurisse en tête dans le rôle d'une tireuse d'élite fraîchement arrivée. La série a d'ores et déjà été renouvelée pour une deuxième saison.

Cœurs noirs, 6 épisodes, Amazon Prime

Le Monde de demain : aux sources du rap français

C'est l'époque des block parties clandestines, du breakdance, des graffitis et des freestyles enfumés sur Radio Nova. C'est l'histoire de Didier (Melvin Boomer) et Bruno (Anthony Bajon) alias Joeystarr et Kool Shen, copains de Saint-Denis, et du pionnier Dee-Nasty (Andranic Manet), DJ des meilleures soirées parisiennes. Cette petite bande-là ne le sait pas encore mais elle va donner l'élan nécessaire à l'éclosion de la scène rap française. En six épisodes ciselés d'une puissance rare, le tandem Katell Quillévéré-Hélier Cisterne (accompagné des scénaristes Vincent Poymiro et David Elkaïm) nous ramène au plus près de ces années 1980 naissantes où tout semble fragile et incertain, encore bien loin de l'écosystème, du son et de l'industrie ultradominante que l'on connaît aujourd'hui. Tendre et fougueux à la fois, Le Monde de demain, brosse un portrait extrêmement juste de la jeunesse dans ce qu'elle a de plus universel.

Le Monde de demain, 6 épisodes, Netflix

Alchemy of Souls : la série coréenne à ne pas rater

Un kdrama avec des personnages archétypaux, comme on en retrouve souvent dans les séries venues tout droit de Corée. Certes, mais à la fois fantastique et romance, à mi-chemin entre Shadow and Bones et Kingdom (réalisée par Kim Seong-hoon). Tel est le pari risqué de Park Joon-hwa, le réalisateur de la série fantastique Alchemy of Souls, dont les deux premières saisons sont disponibles sur Netflix. Alchemy of Souls s'inscrit dans la nouvelle mode des séries coréennes, comme en témoigne l'indéniable succès de Squid Game. Mais contrairement à la série de Hwang Dong-hyeok, connue pour la violence physique et psychologique qu'elle dépeint et son univers dystopique, c'est dans une Corée médiévale que se déroule Alchemy of Souls. Une menace y compromet la pérennité de tous : l'alchimie des âmes, une magie noire proscrite pour le danger qu'elle représente. Les mages et les héritiers des quatre maisons, les Seo, les Park, les Jin et les Jang et la famille royale doivent faire face grâce à leurs pouvoirs. Au programme, costumes traditionnels, décors médiévaux, combats spectaculaires remplis de magie… De quoi vous faire oublier tous clichés sur les kdrama.

Alchemy of Souls, 2 saisons de 15 épisodes, Netflix

Extraordinary : des superpouvoirs sans super-héros

Que ressentiriez-vous si chaque personne sur Terre, hormis vous, était dotée d'un superpouvoir ? Il y aurait de fortes chances, comme Jen, l'héroïne de cette série britannique diffusée sur Disney+, que vous ne trouviez pas votre place. Mais attention, le show ne fait pas dans le mélo : Extraordinary est une série comique à l'humour décapant (parfois trash) et so british. Ici, les superpouvoirs (plus ou moins utiles) font partie de la vie de tous les jours et offrent, plutôt que des scènes d'action dignes d'un film Marvel, des situations cocasses. Citons par exemple Carrie, colocataire et meilleure amie de Jean, capable d'invoquer les morts en prenant leur voix. Extraordinary propose une métaphore réussie du passage à l'âge adulte et de la compétition sociale. À tel point qu'on en redemande ! Ça tombe bien, une saison 2 est d'ores et déjà prévue.

Extraordinary, 2 saisons de 8 épisodes, Disney+

Barry : noir c'est noir

Quand Bill Hader, ex-comique virtuose de l'émission Saturday Night Live, lance Barry sur HBO en 2018, tout le monde s'attend à rire. De fait, le point de départ – Barry, un tueur à gages sans affects, se découvre par accident une passion pour le théâtre et s'installe à Los Angeles pour suivre des cours – est l'occasion d'une satire virtuose des mœurs hollywoodiennes et du petit monde de l'audiovisuel. Mais plus Barry avance, plus les cadavres s'empilent. Pour toutes sortes de raisons, Barry continue à tuer, et, dans un acte qui devient le pivot de toute la série, supprime la petite amie flic de son prof de théâtre adoré, Gene Cousineau (Henry Winkler, le Fonzie de Happy Days). Résultat, pour sa quatrième et dernière saison, Barry ne fait plus rire du tout. Bill Hader n'a jamais caché que son influence principale est l'univers mi-grotesque mi-glaçant des frères Coen. Après des passages farcesques, nous voici donc en plein film noir existentiel tendance No Country for Old Men (2007). L'histoire de Barry se clôt comme une vraie tragédie classique, implacable et majestueuse. À découvrir absolument si vous êtes, jusqu'à présent, passé à côté.

Barry, 4 saisons de 8 épisodes, Amazon Prime avec le Pass Warner

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